Pas de survie de l’Europe sans immigration

Après une une introduction d’environ quatre minutes, avec une tonalité de légèreté et d’humour, le jeune homme fait une biographie de Tariq Ramadan. Ensuite vient l’entretien à proprement parler.

1 – la crise profonde en Europe Elle est multi-dimentionnelle.

Il y a la crise économique (notamment par ce qui se passe en Grèce) mais cela n’est qu’un élément qui est en rapport avec trois autres crises (? ???), qu’il faut mettre en évidence. Mais c’est aussi une crise identitaire. l’Europe est balancée entre la suprématie des Etats-Unis d’Amérique et le déplacement vers l’Est (la Chine par exemple). L’Europe n’est plus une puissance économique. Outre bien sûr les pertes de repères. On ne peut pas vivre en Europe sans immigration.

2 – le printemps arabe

Les Etats Unis d’Amérique s’appliquent à la refondation du Moyen Orient uniquement parce que l’équilibre économique leur échappe au profit de la Chine, de l’Inde, de l’Indonésie..., Ramadan se définit comme un opposant à l’ordre capitaliste, mais ce n’est pas pour autant qu’il est marxiste. C’est juste de bon sens, son analyse de ce qui se passe dans le monde arabe n’est pas foncièrement marxiste. Les pays du Moyen Orient s’en sortiront mieux s’ils utilisent le caractère multipolaire de l’ordre mondial.

3 – l’Égypte

la polarisation entre islamistes et laïques est un véritable problème, un piège. Chaque camp utilise l’autre pour justifier son positionnement idéologique sans nous proposer une vision réelle des politiques d’avenir. Il est contre le nationalisme, et reproche aux soulèvements arabes d’être encore nationalistes. Quant à l’aspect constitutionnel, il y a cette polarisation qui pose problème. Mettre la charia comme un fondement constitutionnel est un faux problème. Il pensent qu’il faut se mettre d’accord sur six principes non négociables :

1- l’État de droit

2- la citoyenneté égalitaire

3- le mandat pour les élus

4- le suffrage universel

5- la séparation des pouvoirs

6- la séparation des autorités entre le religieux et le politique.

Mais il précise pour le sixième point que la séparation entre le religieux et le politique ne veut pas dire un divorce absolu entre les deux. Il doit y avoir des inspirations éthiques.

[juste une remarque, il fait une confusion comme souvent entre la notion d’égalité et de liberté (en parlant des salaires des femmes en France, qui gagnent moins que les hommes à compétence égale). Ramadan fait de l’anachronisme, en jugeant que la crise politique que traverse les États vient de fait qu’ils ont évacué l’éthique du politique au profit de l’économique].

Il annonce que dorénavant il faut accepter l’existence d’une force de proposition éthique d’inspiration musulmane, il faut s’y faire et c’est une bonne nouvelle.

4 – son influence sur le public

il est l’arbre qui est en train d’annoncer une forêt

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