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USA : la bombe des 1000 milliards de dette étudiante

Les prêts étudiants sont en hausse constante du fait de l’augmentation des coûts de scolarité, et faute de débouchés professionnels pourraient alourdir la dette américaine. Pire, occasionner l’éclatement d’une nouvelle bulle financière.

 

 

Un article d’Atlantico sur le sujet :

 

La hausse continue des coûts de l’éducation, dont la progression est nettement supérieure à celle de l’inflation, a nécessité une augmentation de l’endettement des étudiants. De plus, la crise a entraîné dans son sillage une augmentation considérable du nombre d’étudiants (une hausse du chômage implique en général une hausse du nombre d’étudiants).

 

La présence d’un aléa moral peut être également avancée, pour expliquer la hausse continue de l’endettement des étudiants. Effectivement, les procédures actuelles d’octroi pour ce type de prêts n’impliquent pas de vérification de la solvabilité des emprunteurs, la décision finale se basant sur des critères sociaux. Cette situation d’aléa moral affecte de manière générale la performance des prêts. En effet, il est impossible de savoir ex-ante si le candidat pourra trouver un travail et rembourser son prêt à l’issue de ses études. La garantie du gouvernement sur la majorité des prêts étudiant (même octroyés par les établissements financiers privés) renforce également cet aléa moral.

 

Cette quasi-absence de sélection et les conditions de crédit favorables permettent de faire un parallèle avec les procédures d’octroi des prêts « subprimes » au cours de la formation de la dernière bulle immobilière. En effet, la titrisation des « subprimes » permettait aux banques d’assouplir les conditions de crédit même pour les emprunteurs insolvables à long terme.

 

l’encours de dette détenue par les étudiants devrait continuer de croître. En effet, la demande pour l’éducation restera élevée ces prochaines années (le BLS ou Bureau américain des statistiques relatives au travail prévoit environ 260 000 étudiants supplémentaires en moyenne chaque année sur les 10 prochaines années). De plus, dans un contexte de consolidation fiscale de la part des collectivités locales (en charge du financement de l’éducation publique), les frais de scolarité devraient continuer d’augmenter pour compenser la baisse des dépenses publiques dans le secteur, ce qui augmentera le besoin d’endettement des étudiants. En 2010, selon le College Board les établissements publics de l’enseignement supérieur ont augmenté leur frais de 8,3%.

 

Par ailleurs, le taux de chômage des jeunes a considérablement augmenté durant la crise. Certes, le taux de chômage des diplômés est relativement moins élevé, mais les jeunes qu’ils soient diplômés ou non restent fortement touchés. De plus, il existe également un problème de correspondance entre la qualification des jeunes et les débouchés qui existent sur le marché du travail : les formations actuelles restent encore orientées sur les anciens secteurs fortement créateurs d’emplois avant la crise (l’immobilier ou la finance par exemple). Ainsi, il est vraisemblable que les défauts sur les prêts étudiants se maintiendront sur des niveaux élevés, d’autant plus que la croissance anémique attendue ces prochaines années laissera peu de place aux créations d’emplois.

 

Cette situation crée un risque de surendettement pour certains agents qui pourrait peser sur la situation financière des ménages. Cependant, plusieurs mesures gouvernementales sont actuellement en place afin de soutenir les emprunteurs étudiants (allégement de la charge d’intérêt sur les crédits et plafonnement des remboursements principalement). De plus, même si récemment le Sénat a rejeté la prolongation de la baisse du taux d’intérêt sur certains prêts étudiants, qui doit expirer en 2013, les deux partis opposés (actuellement fortement polarisés en raison du contexte électoral) n’ont pas de désaccord fondamental sur le principe et devraient pouvoir trouver une solution après les élections en fin d’année. Cette dette devrait toutefois freiner la formation de nouveaux ménages, ce qui pèsera à l’avenir sur le secteur immobilier.

 

La majorité des prêts est actuellement garantie par le gouvernement : d’après un autre rapport du College Board, ces 10 dernières années environ 83% des prêts étudiants octroyés étaient garantis par le gouvernement. Ainsi, ce dernier supporte majoritairement le risque de défaut des diplômés, ce qui épargne le système bancaire mais pourrait affecter les finances publiques déjà bien dégradées.
Toutefois, le gouvernement dispose de moyens efficaces pour agir en cas de défaut. Il peut par exemple prélever à la source les montants dus par les agents, via l’agence en charge de la collecte des impôts (l’IRS). En parallèle, les jeunes diplômés ayant une chance relativement plus importante de trouver un emploi (par rapport aux personnes non diplômées), un défaut généralisé semble peu probable.

 

En conclusion…

 

Au contraire de la crise des « subprimes », le risque se situe plutôt sur les finances publiques, qui garantissent la majorité des prêts étudiants. Le risque de surendettement pour les ménages est également limité mais devrait freiner la formation de nouveaux foyers, ce qui pourrait pénaliser la reprise du marché immobilier, encore fébrile.

 

Un défaut généralisé des prêts étudiants nous semble toutefois peu probable et l’encours de dette des prêts étudiants n’a rien de comparable avec celui des prêts hypothécaire. En effet, ce dernier représentait environ 9 200 milliards de dollar en 2008 contre seulement 904 milliards de dollar de prêts étudiants aujourd’hui.

 

Sources : France2 / Atlantico

Plus d’infos sur Le Journal du Siècle

Tags : Economie Etats-Unis Education Finances Université Barack Obama Dette




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5 réactions à cet article    


  • 8 votes
    soumayahastalavictoria soumayahastalavictoria 31 août 2012 16:35

    Ca vous étonne ? Vive le modèle amerloque !!!


    • 8 votes
      perlseb 31 août 2012 18:16

      C’est ce que veulent tous ceux qui se disent "libéraux" : pas d’état = pas d’école publique. Si tu veux être instruit, il faudra t’endetter à vie et être bien soumis dans ton travail (sinon chômage) donc dans un système "libéral", les riches sont éduqués et dirigent tout sans rien faire, les pauvres sont illétrés et font toutes les besognes sans jamais pouvoir sortir de cette situation (le libéralisme est en fait très proche de la féodalité).

      Et comme la plupart des américains sont des individualistes "libéraux" et anti-communistes primaires, c’est un peu bien fait pour eux.


      • vote
        kemilein kemilein 1er septembre 2012 00:10

        ""(le libéralisme est en fait très proche de la féodalité).""
        tien tien !! un repreneur !
        ca fait des mois qu’on l’explique que le capitalisme (sous toutes ses modalités) est un FéODALISME
        -
        --------
        néanmoins individualisme n’est pas égoïsme et les gens sont des égoïstes.
        -
        je suis un individualiste, c’est a dire que je constate qu’il y a des individus ("que" serait en trop), normalement l’individualiste renie/nie la société, mais c’est un imbécile celui là, puisque a partir de deux individus qui entre en relation (d’un simple regarde / parole) ils font (parfois l’espace d’une seconde) société.
        -
        l’individu nait par le conflit de volonté (de 0 a 2 ans), pour qu’il y ait conflit il faut que quelque chose lui préexiste, c’est un autre individu qui dans son conflit fait société, donc la société est concourante ainsi que pré-requis pour la formation d’un individu.


      • vote
        perlseb 1er septembre 2012 18:45

        tiens tiens !! un repreneur !
         
        Je ne suis pas un repreneur à proprement parlé (j’ai eu cette idée comme d’autres ont pu l’avoir tant la ressemblance est flagrante). Pour ma part, cela fait des mois que je fais cette comparaison (gros capitalistes, seigneurs et salariés incapables d’acheter leur logement même en travaillant à temps plein, serfs).
         
        Il est quand même toujours bon de rappeler la similitude (même si l’environnement technique donne l’illusion de progrès) quand l’article s’y prête. Et le "libre" échange et la "libre" circulation des capitaux permettent des délocalisations massives et un alignement par le bas des conditions salariales. En clair, seuls les Indiens (ou ceux qui ont leur niveau de vie voire moins) peuvent s’endetter pour faire des études : les autres n’ont aucune garantie de trouver un emploi stable rémunéré correctement tant que leur salaire est nettement au-dessus du minimum mondial (minimum que l’on peut sûrement faire baisser "grâce" à des guerres judicieusement choisies).


      • 5 votes
        zeitgest zeitgest 1er septembre 2012 09:32

        Vivre et mourir à crédit ! Payer pour mériter de (sur)vivre. On en est encore là !?



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