Non, nous ne manquons pas d’eau potable

Aberkhane ou l’apeuprisme qui séduit les... allez, on va être gentil, crédules.

Quelques corrections :

 Les dirigeants chinois ont commencé à réguler leur pop alors qu’ils observaient qu’elle augmentait de manière exponentielle dans les années 50-60. Malgré cette régulation, ils sont passés de 400 millions à 1,4 milliards en un demi-siècle. S’ils n’avaient rien fait, ils seraient probablement le double ou plus, sur un territoire certes vaste, mais aux ressources limitées. Je note aussi que les Ouïghours ont continué de faire 5 e/f, ce qui explique aussi en partie leur répression (en plus du terrorisme). La régulation de la pop est INDISPENSABLE. Ce n’est pas du malthusianisme, c’est une évidence : la Terre n’est pas habitable avec 8 milliards d’Abherkam, à savoir un type qui consomme entre 200 et 500 litres de flotte par jour (besoins persos, industries,etc, tout confondu), crame environ 12 000 litres d’essence par an rien que pour ses déplacements, bouffe 80 poulets et un quart de boeuf par an, consomme plusieurs centaines de KW d’électricité par an, etc. C’est impossible. Pour qu’il y ait 8 milliards d’Abherkam, il faudrait une dizaine bien tassée de Terres. Pour qu’il y ait 8 milliards de consommateurs un peu moins gourmands que lui, il en faudrait déjà 3 ou 4. 8 milliards de Gates nécessiteraient des centaines/milliers d’exoplanètes. 8 milliards de Terriens, ce n’est possible qu’avec des personnes comme ce type à la sortie de mon village qui a une ferme quasi intégralement autonome. Et encore... il a des engins motorisés, part en vacances une fois l’an, n’a pas de rizière chez lui bien que consommant du riz, ni la compétence et moyens pour fabriquer lui-même l’aspirateur de sa femme ou son ordi et quand un de ses gosses se fracture un bras, il le fait soigner dans un hosto. Ce type produit à lui seul chaque année ce que 200 Aberkhane ne produiront jamais au cours de toutes leurs vies. On a besoin de ce genre de type, pas de pipeauteurs.

 "La France n’a absolument aucun stress hydrique" : va falloir expliquer cela aux habitants des Pyrénées placés sous restriction depuis déjà qq semaines alors que l’été calendaire commence dans 1 mois et demi... Il va falloir aussi contredire scientifiquement des hydrologues comme Emma Haziza qui démontrent que le niveau de nos nappes est dramatiquement bas. Il va falloir m’expliquer aussi pourquoi certaines espèces d’arbres disparaissent par chez moi et ailleurs. Il va aussi falloir nier que le niveau du lac Mead créé par la construction du barrage Hoover et qui alimente 40 millions d’Américains en eau s’est retrouvé à son niveau le plus bas de son histoire l’année dernière.

 Le projet Qattara, c’est quoi ? La construction d’un canal à partir de la côte méditerranéenne pour se jeter dans la région de la dépression de Qattara (Égypte). Objectifs officiels : produire de l’électricité, dessaler l’eau de mer pour irriguer des centaines de milliers d’hectares et pour établir des terres agricoles, industrielles, villes et communautés minières et touristiques autour du projet en direction de l’Ouest et de l’Est, le tout dans le cadre du projet Grand développement de la zone s’étendant du Sud El Alamein au Sud Sallum en zone urbaine et en l’exploitant dans la valorisation, l’agriculture, le tourisme et l’exploitation minière pour accueillir 34 millions de personnes au cours des 40 prochaines années. Bref, encore plus de mines (voir Aurore Stéphant), encore plus de population, de villes, de tourisme, de pollution.

Aberkhane rêve peut-être de changement climatique local et si le projet était celui-là on pourrait s’en enthousiasmer mais ce n’est pas vraiment ce à quoi pensent les commanditaires.

Mais le technologiste forcené a raison sur un plan : le pb est bien celui de la répartition. On peut imaginer des tas de solutions pour mieux répartir les ressources mais il ne faut pas se raconter d’histoires : Des zones surpeuplées et sans ressources ne vont pas pouvoir être stabilisées juste en envoyant des tankers pleins d’eau, de nourriture et de tout le reste. Ça, c’est la solution du mode dégradé, de l’urgence, pas du mode nominal. Elles ne vont pas pouvoir être stabilisées non plus en faisant de la géo-ingénierie consistant à faire cracher de la pluie artificiellement à des nuages qui n’existent pas ou simplement en remplissant des bassines géantes d’eau (même si cette dernière idée est de loin la moins stupide). On ne va pas davantage pomper 60% de l’eau de l’Amazone pour permettre à l’Afrique ou au sous-continent indien de continuer de se multiplier à l’infini, d’une part parce que c’est logistiquement compliqué, d’autre part parce que ce serait un désastre écologique et enfin parce que c’est prendre le pb à l’envers. On ne va pas non plus régler le problème en déshabillant Paul (l’Occident) pour habiller Abdul ou Boubacar, 10 à 100 fois plus nombreux et qui se reproduisent à une vitesse effrénée. On ne va pas non régler tous ces pbs de pollution juste en cultivant des algues ou en développant la fusion nucléaire. On va les régler en se calmant tous (à commencer par les plus fortunés), en plantant des arbres, en recréant des espaces naturels et en réduisant le nombre de gremlins. Moins d’hommes et bien mieux éduqués et beaucoup mais alors beaucoup plus d’espaces naturels vs. ces dizaines de millions de champs intensifs pour fabriquer la laine des pulls Benetton, le soja des bestiaux que l’on mange comme des gorets et moins de ressources pour payer les voyages, écrans et espaces de stockage pour vidéos de bonimenteurs.