« Ukraine, mondialistes vs Poutine et Trump »
Il faudrait plutôt dire : « Ukraine : mondialistes derrière Trump vs mondialistes derrière Poutine »
Dans un article publié en 1998 et intitulé « Le paradigme de la fin », Alexandre Douguine dit ceci : Le messianisme juif est composé de deux ingrédients. L’un d’eux est lié au messianisme anglo-saxon. C’est l’« ingrédient occidental » du judaïsme. C’est le cas des communautés juives de Hollande, qui ont toujours été associées à la propagande du fondamentalisme protestant. Il peut être appelé « atlantisme juif » ou « judaïsme de droite ». Ce secteur identifie l’attente eschatologique des Juifs avec la victoire de la nation anglo-saxonne, avec les Etats-Unis, le libéralisme, le capitalisme.
Le second ingrédient est l’« eurasisme juif », appelé par Bromberg « orientalisme juif ». C’est surtout le secteur du judaïsme d’Europe orientale, principalement de tendance hassidique, en accord avec le messianisme russe et particulièrement avec sa version communiste. Ce fait explique en particulier la si grande participation des Juifs à la Révolution d’Octobre et leur implication massive dans le mouvement communiste, qui fut un masque pour la réalisation de l’idée messianique Russe planétaire. Pour parler généralement, le « judaïsme de gauche », qui est une réalité si stable et si grande que les nazis identifièrent justement le communisme à la « juiverie » dans leur propagande, est typologiquement associé au conglomérat eurasien, uni à l’idéal eschatologique russo-soviétique. Le plus souvent, les « eurasistes juifs » se référaient à l’étonnante formation historique (le khanat khazar), dans lequel le judaïsme fut combiné à un puissant empire militaire hiérarchisé, basé sur un élément ethnique turco-aryen. A part une estimation bien connue et extrêmement négative des « Khazars » (largement exposée par Lev Gumiliev), il existe aussi une autre version « révisionniste » de l’histoire de cette formation qui, par son style continental et par une déviation marquée vis-à-vis du particularisme ethnique du judaïsme traditionnel, se différencie fortement des autres formes, en particulier occidentales, d’organisation sociale judaïques.
L’histoire est une rivalité, un combat entre deux « macro-nations » tendant à l’universalisation de leur idéal éthique et spirituel au moment culminant de l’histoire. Ce sont la « nation de l’Occident » (le monde germano-romain) et la « nation de l’Orient » (le monde eurasien). Graduellement ces deux formations parviennent à l’expression la plus vaste, la plus purifiée, la plus raffinée, de leur « destin manifeste ». La Destinée Manifeste de la « nation de l’Occident » s’incarne dans la conception des « dix tribus perdues » des fondamentalistes protestants, sous-tend la domination anglaise planétaire et forme ensuite le fondement de la civilisation (anglo-saxonne) qui se rapproche dans les faits d’un contrôle mondial unique.
La « vérité russe » s’élève de l’état national à l’état impérial et s’incarne dans le bloc soviétique, ayant rallié autour d’elle la moitié du monde.
Ainsi, deux sujets, deux pôles, deux réalités extrêmes agissent à travers l’histoire. Leur opposition, leur lutte, leur dialectique forment le contenu dynamique de la civilisation. Ces sujets deviennent de plus en plus visibles et évidents, passant de l’existence obscure, voilée, « spectrale », à la forme claire et ultime, strictement fixée. Ils s’universalisent et s’absolutisent :
Premier sujet : Capital = Mer (Occident) = Anglo-Saxons = Capitalisme
Second sujet : Travail = Terre (Orient) = nation Russe (soviétique, eurasienne) = Communisme
Le vingtième siècle est un point culminant de la tension maximale de ces deux forces, la dernière bataille, le Endkampf.
À présent nous pouvons établir le fait que le premier sujet a été capable, selon presque tous les paramètres, de triompher du second sujet.
La victoire de l’Occident (dans toute sa dimension) peut être comprise de deux manières. Les libéraux optimistes affirment que cela est le final et que « l’histoire s’est terminée avec succès ». Les plus prudents disent que cela n’est qu’un stade provisoire, et que le géant abattu pourrait être capable de se relever dans certaines circonstances. De plus, le vainqueur fait face à une situation nouvelle et complètement inhabituelle pour lui, la situation de l’absence d’un ennemi, avec lequel le duel formait le contenu historique. Par conséquent, l’actuel sujet de l’histoire, demeuré seul, doit résoudre le problème de la post-histoire, ce qui pose la question de savoir s’il doit rester le sujet de cette post-histoire ou s’il doit se transformer en quelque chose d’autre.
Et qu’en est-il du vaincu ? Il est difficile d’attendre de lui des réflexions claires et impartiales. Dans la plupart des cas il ne comprend pas ce qui lui est arrivé, et l’organe amputé (dans le cas présent il s’agit du cœur) est encore douloureux, comme chez un patient après une opération. Seul un petit nombre de gens comprend ce qui s’est passé au début des années 90.
NB : Sur « META TV », en juin 2015, l’ancien présentateur Tepa recevait Pierre Hillard à l’occasion de sa préface publiée dans la réédition du livre de Carroll Quigley « L’histoire secrète de l’Oligarchie Anglo-Américaine ». En fin d’émission, Pierre Hillard rappelait un article paru dans « Time of Israël » du 5 avril 2014 ; le titre de cet article était : « Les juifs de Russie et d’Ukraine sont en guerre ». Dans cet article, on pouvait lire que « Les élite Juives d’Ukraine, soutenues par l’Occident, sont en guerre contre les Juifs de Russie qui soutiennent Poutine. »
« En fait, conclu Pierre Hillard, on assiste dans cette histoire à des guerres entre clans Juifs : entre Juifs libéraux, Juifs orthodoxes… ce sont des rivalités entre clans Juifs au nom de la Russie, au nom de l’Ukraine, au nom de l’Union Européenne, au nom du monde Anglo-Saxon. »
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