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Accueil du site > Actualités > Europe > Veira Vike-Freiberga, présidente de Lettonie : la "névrose" française

Veira Vike-Freiberga, présidente de Lettonie : la "névrose" française

Nous donnons la parole à une femme exceptionnelle, chef d’Etat influente d’un nouvel Etat membre de l’Union européenne. C’est avec une franchise rare que la présidente de la République de Lettonie, Veira Vike-Freiberga, se confie aux Euros du Village. Répondant à nos questions, elle se fait tour à tour psychologue au chevet des Français et Hollandais qui ont rejeté par référendum le traité constitutionnel, puis citoyenne d’une ancienne république soviétique que porte un vent d’espoir.

Sur le double rejet du traité constitutionnel, la psychologue diplômée de l’université de McGill, au Canada, nous livre son diagnostic : "Ils disent non, mais pourquoi ? Ils disent non, mais à quoi ? Parce que ce n’est pas clair (...). Monsieur Védrine parlait de cette anxiété, mais anxiété à propos de quoi ? Parce que moi en tant que psychologue je connais une anxiété diffuse. Ca, je regrette de le dire, c’est une anxiété névrosée, c’est une névrose."


Elle poursuit : "Des anxiétés concrètes, précises, qui sont fondées par une situation réelle, c’est autre chose. Pour moi, il me semble que ce serait sain, ce serait une bonne idée de sortir de cette anxiété diffuse, qui est incapable de solution. J’ai déjà assez vu de névrosés dans ma vie pour savoir qu’une névrose ça se nourrit de soi-même. Ca ne se guérit pas tout seul. Il faut absolument cerner, il faut cerner la cause, d’où ça vient, c’est quoi qui fait peur". Puis, expliquant sa confiance en l’avenir de la construction européenne, elle remet cette dernière en perspective avec une autre union, l’Union soviétique : "Les gens qui ont vécu cette autre union ont une perspective toute autre. Ils savent à quel point une union peut être néfaste et faire du tort et à quel point l’Union européenne offre des possibilités, du potentiel, mais qu’il s’agit bien sûr de réaliser". C’est donc un message très positif que nous adresse la présidente de la République de Lettonie, un remède à la morosité ambiante !

Portrait

Née à Riga en 1937, à la veille d’un conflit qui allait secouer l’Europe et son pays, Veira Vike-Freiberga grandit au Maroc jusqu’à l’âge de 16 ans, puis au Canada où elle accomplit de brillantes études et obtient en 1965 un doctorat en psychologie à l’université McGill. Elle enseigne par la suite à l’Université de Montréal, jusqu’en 1998. Vice-présidente du Conseil scientifique du Canada et de nombreuses autres organisations de sciences sociales, elle mène notamment des recherches sur la littérature et la culture populaire lettones. En 1998, elle retourne dans son pays natal pour prendre la tête de l’Institut de Lettonie, consacré à la diffusion de la culture lettone et, une année plus tard, elle est élue présidente de la République de Lettonie. Surtout active sur la scène internationale, son action politique correspond néanmoins au redressement spectaculaire de son pays, qui rejoint l’UE et l’OTAN en 2004. Elle termine actuellement un second mandat. En 2006, elle est candidate au poste de sécrétaire général de l’ONU, néanmoins bloquée par la Russie. Fervent défenseur de la francophonie, Veira Vike-Freiberga est l’auteur de nombreux ouvrages, dont un "Dictionnaire des mots les plus fréquents du français".

Tags : France Europe Constitution européenne Politique




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2 réactions à cet article    


  • 2 votes
    Serge (---.---.128.14) 10 mars 2007 15:02

    La réponse est simple, nous avons peur de cette technocratie qu’est en train de devenir l’Europe. En 50 ans nous avons été consultés que deux fois. Ces politiciens comprendront-ils qu’ils doivent faire des institutions pour le peuple et avec le peuple, mais pas avec les lobbies des grandes multinationales. Nous voulons une Europe démocratique avec la consultation du peuple sur tous les sujets et pas seulement au bon vouloir du conseil. Nous voulons un droit de pétition qu’il ne soit pas seulement un droit de soumettre une proposition mais une obligation pour la commission de revoir un acte juridique de l’union. Nous ne voulons surtout pas cette arnaque qu’est l’article I-47.4 de traité constitutionnel, car la Commission peut refuser l’invitation sollicitée par la pétition :

    Art. I-47.4 - Principe de la démocratie participative - Des citoyens de l’Union, au nombre d’un million au moins, ressortissants d’un nombre significatif d’États membres, peuvent prendre l’initiative d’inviter la Commission, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces citoyens considèrent qu’un acte juridique de l’Union est nécessaire aux fins de l’application de la Constitution. La loi européenne arrête les dispositions relatives aux procédures et conditions requises pour la présentation d’une telle initiative citoyenne, y compris le nombre minimum d’États membres dont les citoyens qui la présentent doivent provenir. »


    • 0 vote
      Ali Baba (---.---.17.55) 12 mars 2007 19:47

      En attendant, on n’a même pas ce droit-là !

      Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras.



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