La référence à Josué :
« Le courage indomptable de Josué »
« Hier, c’était Yom Kippour, le jour le plus saint de l’année juive. Chaque
année, depuis plus de trois millénaires, nous sommes réunis en ce jour
de réflexion et d’expiation. Nous prenons conscience de notre passé.
Nous prions pour notre avenir. Nous nous souvenons de nos souffrances et
de nos persécutions ; nous nous souvenons des déboires importants de
notre dispersion, nous pleurons l’extermination d’un tiers de notre
peuple, six millions d’individus, pendant la Shoah. Mais à la fin de Yom Kippour, nous célébrons. Nous
célébrons la renaissance d’Israël. Nous célébrons l’héroïsme de nos
jeunes hommes et femmes qui ont défendu notre peuple avec le courage indomptable de Josué, de David, et des Macchabées d’autrefois. Nous célébrons la merveille qu’est l’État florissant juif moderne.
« Le courage indomptable de Josué » ! Il n’y a
apparemment que peu de monde qui lise avec attention l’Ancien Testament
ou qui ne le lise pas de travers… autrement dit, qui ne voit pas autre
chose que ce qui est écrit noir sur blanc. Qui ose comparer la parole
dite révélée avec l’expérience historique. Il est vrai que
l’Occident grâce notamment aux usines de formatage idéologique que sont
devenus les établissements d’enseignement public, est en voie de
déculturation accélérée. Un exercice qui serait pourtant serait
éminemment édifiant et salutaire.
Parce qu’enfin la tribune des Nations Unies, ne semble pas être le
lieu le mieux choisi pour faire l’apologie du génocide et de
l’immolation de populations entières à une divinité cruelle. C’est
pourtant ce que décrit en toutes lettres et ce à quoi incite le Livre de
Josué que donne M. Netanyahou en référence, et où un “dieu vengeur“ [“dieu de justice“ dans les traductions modernes à destination d’un public qu’il convient d’abuser] voue à l’anathème
les peuples vaincus. Or le mot “anathème“ s’est affadi au cours des
âges et perdu son sens premier celui de Eh’m, l’holocauste des humains,
le sacrifice cannibale de populations vaincues par les armes. Il suffit
de se reporter au texte biblique lui-même pour en juger ! [Voir
ci-dessous : extraits du Livre de Josué que M. Netanyahou nous offre en
référence civilisationnelle].
Le renvoi au Livre de Josué devrait à ce titre en alerter plus
d’un : faut-il la considérer comme un avertissement à prendre au pied de
la lettre ? Ce qui somme toutes n’aurait rien d’extraordinaire de la
part d’un peuple qui se dit héritier de droit divin de la terre de
Palestine. Peu de Catholiques aujourd’hui croient que l’Ancien testament
puisse être la Parole révélée et inaltérée… Les plus lucides auront
tendance à y voir une idéologie justificatrice des pires exactions et
des crimes les plus ignominieux… sans d’ailleurs que quiconque – en
vertu des pesanteurs de l’histoire – y trouve à redire.
Aussi, lorsque le Premier ministre hébreu nous parle d’une modernité
qu’il oppose à l’obscurantisme « médiéval » – celui de l’Islam en
l’occurrence – cela ne manque pas de sel. Nous ne saurions donc que
conseiller par le truchement d’une traduction sans concession, de se
reporter à l’Ancien Testament pour constater que la plupart des supposés
“bréviaires de haine“ de l’époque contemporaine restent très en deçà du
Livre vénérable en matière de turpitudes et promotion des clivages
ethnoconfessionnels. À ce titre, notons que les profanations sacrilèges
se multiplient à l’heure actuelle en Terre Sainte de la part de
fanatiques qui agissent désormais à visages découverts2.