Delanoë, la presse et vous...

Vous êtes des citoyens, des électeurs, des consommateurs d’info, des français, certains même sont Parisiens : cet article vous est dédié...

Vous êtes socialiste ou sympathisant de gauche : vous n’étiez pas convié au ramdam-off, à la conférence de presse "privée" à laquelle Bertrand la vélibeur avait convié ses "amis" des médias, si prompts à relayer toute saillie du petit prince d’Île-de-France. Récit.

Le samedi est le principal jour de débat lors des universités d’été. C’est ainsi dans tous les partis, toutes les UE. Et ce fut ainsi à La Rochelle. Oui. Mais le samedi matin, sur les tables de la salle de presse, gisait ce message sur de grandes feuilles A4 en lettre grasses : "à 17 h 30, Bertrand Delanoë réunira la presse salle XXX pour une conférence de presse". Unanimité des journalistes présents : l’actu du jour, ce serait lui. Pourquoi ? Car c’était ainsi convenu ou décrété par l’un d’eux et que pour rien au monde des confrères passeraient à côté de ce que ces oiseaux-là avaient décidé de mettre à la une. Il fallait donc que "l’ami Bertrand" accouche d’un scoop. Il n’y en eu pas. Tant pis. Et dommage pour ce qui fut débattu lors de cette journée !

Pourtant un impétueux blogueur tout juste majeur lui posa la question : "une rumeur annonce que vous confirmerez votre candidature pour Paris dès cette semaine dans Le Parisien, la confirmez-vous ?" Sourires convenus et réponse embarrassée. On ne parle pas de rumeur et encore moins d’arrangements médiatiques ici. Même si mardi celle-ci fut confirmée.

Qu’avaient donc à se mettre sous la dent mes voisins de salle de presse ? Cette phrase : "je ne suis candidat à rien, mais je peux être candidat à beaucoup de choses". Ce sera l’info du jour. Et peu importe la vacuité de celle-ci ou l’ombre faite aux débats de la journée. Petits arrangements entre amis ?

C’est ainsi que se fabrique l’info que vous ingurgitez. Complaisance, souvent, inintérêt, fréquemment. Mais effet boule de neige garanti : pas un média ne retint autre chose ni de cette journée ni de ce rencard avec "Bertrand".

Pourtant il n’avait pas été inintéressant, celui dont tout le monde croit savoir qu’il a un arrangement avec Sarko pour les prochaines municipales. C’est qu’il tient à se placer, Bertrand. Dans la course. Celle de premier secrétaire "mais j’ai le respect du calendrier", celle de candidat en 2012 aussi. Non, vous ne rêvez pas : la seule chose qui intéresse interviewers comme interviewé c’est le prochain épisode de la sitcom présidentielle, fut-il dans cinq ans !

Retour donc sur le premier quart d’heure passé, en huis clos, avec l’actuel maire de Paris. J’ai coupé l’enregistrement avant les questions politiciennes et policées de ceux qui tapissaient la salle, devenue trop petite. Bonne conf’ de presse à tous !

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