Au Parlement des Invisibles, Marine Le Pen rend la parole au peuple

C’est une salle comble où se pressent plus de 2000 personnes, auxquelles il faut ajouter plus de 6000 connections selon les moments sur Daily Motion, qui crachote et proteste contre la surcharge. De plus, l’équipe de campagne de la candidate a reçu plus de 8000 questions par internet, et les lui présente regroupées par thèmes, en alternance avec les questions de la salle.

Le discours d’introduction de Marine Le Pen est centré sur les questions institutionnelles : retrouver notre souveraineté ; nous affranchir de tous ces pouvoirs non élus qui nous l’ont confisquée ; placer le droit national au dessus du droit européen ; réduire l’Europe au raisonnable, qui d’ailleurs n’est pas rien (échanges d’avantages réciproques entre pays, projets concrets) ; consulter le peuple par référendum et, bien entendu, respecter sa réponse ; introduire la proportionnelle intégrale dans toutes les élections d’assemblées.

Après ce bref discours, la parole est à la salle, dont les questions portent sur tous les sujets brûlants : sécurité, chômage, école, santé, délocalisations.

L’occasion pour la candidate de multiplier les réponses concrètes.

A un chômeur qui lui demande ce qu’elle compte faire contre la mise à l’écart des séniors, elle répond qu’il faut leur réserver le tiers des recrutements dans la fonction publique, mais surtout qu’il faut relocaliser et réindustrialiser pour améliorer les conditions d’emploi de TOUTES les catégories.

A un travailleur qui l’interroge sur le prix de l’essence, elle répond qu’elle baissera les taxes et compensera le manque à gagner par un prélèvement sur les grandes compagnies pétrolières.

Gaz, électricité, transport : tous devront baisser leurs prix si elle est élue. De même que la grande distribution, qui sera soumise à plus de concurrence de la part du petit commerce.

Ce ne sont que des exemples. Contrairement à Hollande qui reste dans le flou et à Sarkozy qui multiplie les annonces d’enfumage (évidemment ! ils ne vont pas nous présenter le super-plan d’austérité qu’ils nous préparent pour le lendemain de l’élection), la candidate répond à tout clairement et sans détours. Et elle ne nous cache pas qu’il y aura des brêches à colmater. Certes, la France reste riche malgré la crise, et continue de pouvoir faire vivre les Français. Mais à condition de leur réserver ses bienfaits.

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