Marine Le Pen sur l’affaire Merah, l’UOIF, le Qatar et la responsabilité de Sarkozy
Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle, était, le 28 mars, l’invitée de « Question d’info » sur LCP, France Info et Le Monde. Elle répond à de nombreuses questions sur des sujets liés à l'islamisme et au terrorisme. Elle souligne la responsabilité du politique et en particulier de Nicolas Sarkozy : c'est lui qui a organisé le fonctionnement du Conseil français du culte musulman (CFCM) dans lequel l'UOIF, à l'origine de la scandaleuse invitation du fondamentaliste Qaradawi, joue un rôle considérable. Le chef de l'Etat est également proche de l'émir du Qatar. Ce pays a délivré un passeport diplomatique à l'égyptien Qaradawi (qui n'est pas diplomate mais religieux), finance l'activisme islamique partout dans le monde, et investit en France.
Nous publions aussi, en contrepoint, une vidéo donnant le point de vue de l'UOIF, qui persiste à qualifier Qaradawi d'homme de paix.
La candidate souligne la montée de la haine chez un certain nombre de jeunes binationaux reconnaissables à ce qu’ils se promènent avec le drapeau de leur deuxième, ou peut-être première, patrie.
Contrairement à ce qui a été répêté dans la presse, Mohamed Merah n’était ni un "loup solitaire", ni une exception ni un fou : des milliers de jeunes ont le même profil.
Le fondamentalisme islamique est volontairement minimisé par la classe politique, par électoralisme ou par peur de l’émeute.
Merah
Merah, indique un journaliste, aurait peut-être échappé à la surveillance de la police mardi soir alors que le siège de l’appartement était commencé. Marine Le Pen ne prend par parti sur cette hypothèse, elle ne veut même pas l’imaginer.
Par contre, elle s’étonne de ce qu’un simple petit voyou ait eu le téléphone direct de Bernard Squarcini, patron de la Direction centrale du renseignement intérieu (DCRI), et qu’il le tutoie.
Est-ce un indic ? En tous cas, c’est une hypothèse. S’il l’appelle et le tutoie, c’est qu’il le connait bien.
Cette hypothèse mériterait une enquête. Si les liens Squarcini/Merah étaient avérés, ce serait extrèmement grave. Cela mettrait en cause non seulement Squarcini, mais aussi l’échelon politique.
En revanche, Marine Le Pen se refuse à mettre en cause le déroulement de l’intervention du raid. Cette unité, qui a eu cinq blessés pour obéir à l’instruction politique de prendre Merah vivant à tout prix, n’avait pas à mettre encore davantage en jeu la vie de ses hommes pour sauver celle du tueur.
UOIF
La candidate rappelle les invitations régulières, par l’UOIF, du religieux fondamentaliste Youssef Al Qaradawi, invitations qui se succèdent sans en général choquer personne (sauf la dernière qui a été annulée à la suite de nombreuses protestations, en particulier du Front National et d’organisations juives).
Al Qaradawi, souligna la candidate, tient des discours de haine et a appellé au meurtre des juifs.
Marine Le Pen souhaite une enquête sur l’UOIF, qui invite régulièrement des religieux de cet acabit, et qui a pris le pouvoir sur le Conseil Français du Culte musulman (CFCM), en grande partie par la faute de Nicolas Sarkozy, qui, quand il était ministre de l’Intérieur, a mis en place le régime auquel obéit ce Conseil.
Cette enquête, pourtant, la candidate n’y croit guère. Qui la diligenterait ? Sarkozy ? C’est bien improbable, alors même qu’il flatte le communautarisme musulman au point qu’à son meeting de Villepinte, des bus d’hommes et des bus de femmes sont arrivés séparément.
Qatar
Le Qatar, qui investit dans nos banlieues et dans nos entreprises stratégiques, finance le fondamentalisme et l’activisme pro-charia partout dans le monde. Son émir est un amis de Nicolas Sarkozy.
Pour renforcer son influence, en particulier auprès des jeunes des quartiers, il investit massivement dans le football. Il veut faire avancer la charia y compris au coeur de la France. Il faut lui interdire de prendre des participations dans nos entreprises stratégiques.
Le Qatar est lié à plusieurs des affaires récentes.
D’abord à l’affaire de l’invitation par l’UOIF d’Al Qaradawi, puisque ce religieux fondamentaliste voyage avec un passeport diplomatique qatari.
Le Qatar est aussi impliqué dans le traitement médiatique de l’affaire Merah, car c’est le bureau parisien de la chaîne qatarie Al Jezira qui a été destinataire de la vidéo dans laquelle Merah relate ses crimes.
Marine Le Pen se choque de ce que le bureau parisien d’Al Jezira, après avoir reçu cette vidéo, ne l’ait pas remise à la police française, mais l’ait envoyée au Qatar en demandant des instructions de sa direction.
Certes, ces intructions ont consisté à interdire la diffusion de cette vidéo, mais la candidate est sceptique sur le succès à long terme que connaîtra cette interdiction : la vidéo a circulé, les occasions d’en faire une copie n’ont pas manqué, et il est à craindre qu’on finisse par la retrouver sur internet.
Faut-il interdire la diffusion en France d’Al Jezira ?
En tous cas, il faudrait une enquête sur cette chaîne.
Le point de vue de l’UOIF
L’UOIF persiste à qualifier Qaradawi d’homme de paix dansce communiqué.
Bachir Boukhzer, vice-président de l’UOIF, était l’invité de Robert Ménard. Il a également pris la défense de Qaradawi et manifesta de la compassion vis à vis du père de Mohamed Merah.
Tags : Politique Présidence Sarkozy Marine Le Pen
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