Mitterrand : Jean-Marie Le Pen ne lâche pas l’affaire
Cette sortie de Jean-Marie Le Pen sera sans doute fort appréciée des internautes, dans la mesure où elle va dans le sens du courant d’opinion majoritaire qui se manifeste en ce moment sur la Toile. Le leader frontiste réitère ses accusations de pédophilie à l’encontre de Frédéric Mitterrand, dont il a trouvé la défense "pitoyable" sur TF1, stigmatisant au passage le soutien de toute la "classe bobo de gauche et de droite". Seul le député socialiste Arnaud Montebourg trouve grâce à ses yeux dans cette affaire. En effet, selon le député de Saône-et-Loire, "sa condamnation publique et tardive du tourisme sexuel est en contradiction avec ses écrits qui ne contiennent aucune condamnation de ce genre".
Pourtant... Chaque lecteur attentif des passages incriminés de La Mauvaise vie auront constaté qu’il n’est jamais question de faire l’apologie du tourisme sexuel. L’auteur livre plutôt le témoignage ("courageux" selon le Président Sarkozy) d’un mal-être et de pratiques honteuses que l’auteur se permet néanmoins. Jean-Marie Le Pen lit deux extraits du livre, où il est question de "gosses". Chacun sait en effet qu’en Thaïlande, parmi les prostitués, il y a des gosses. Et Mitterrand décrit ce contexte. Il décrit même le plaisir (malsain) que lui procure ce spectacle. Mais à aucun moment il n’écrit avoir "consommé" des gosses... Il dit même avoir refusé une proposition qui lui a été faite. Lorsqu’un rabatteur lui propose "young boys, no trouble, very safe", il décline. La personne dont il s’amourache n’est pas un enfant mais un jeune homme qui, dit-il, lui fait penser à « Tony Leung à 20 ans ». Certes, quand Mitterrand évoque face à Laurence Ferrari des garçons de 40 ans, il se défend mal, et relance la suspicion... car d’évidence son compagnon d’un soir n’a pas cet âge.
Au final, nul ne sait, sauf lui-même et les "garçons" qu’il a fréquentés, ce qu’a réellement vécu Frédéric Mitterrand. On sait seulement ce qu’il a écrit. Le Monde en publie de très larges extraits. Et il n’y est pas question de relations avec des enfants, mais avec un jeune homme. Et aussi d’excitation dans un milieu glauque, où l’on croise aussi des "gosses". Ce dont Mitterrand est donc "coupable", c’est d’avoir pratiqué le tourisme sexuel, et d’avoir ressenti du plaisir dans un marché aux esclaves où se trouvaient aussi des mineurs, qu’il n’a, selon son récit, pas consommés, mais refusés.
Cela vaut-il une démission ? Jean-Marie Le Pen, récurrent aspirant à la présidence de la République, a reconnu qu’il avait fréquenté de jeunes prostituées quand il était militaire, c’est-à-dire, on peut l’imaginer, en Algérie et en Indochine. Ce n’était certes pas du "tourisme" sexuel... Mais quelle différence fondamentale ? C’est un peu la question qu’a posée Jean-Jacques Bourdin à Marine Le Pen ce matin sur RMC. Réponse : le contexte sans doute. Dans les pérégrinations de Mitterrand, il y avait des enfants sur le trottoir. Que Le Pen tente de faire croire qu’il a abusés. Sans preuve. C’est le contexte qui entretiendra chez beaucoup le doute. Voire plus.
Tags : Scandale Sexe Jean-Marie Le Pen
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