Naissance d’une nouvelle "bête de scène" médiatique : Marion Maréchal-Le Pen
La vidéo qui suit mérite d'être vue rien que pour le spectacle : elle nous fait assister à un véritable combat de judo médiatique dans laquelle une grosse brute est mise KO tout en souplesse et en finesse par celle qu'il se plaisait à appeler "la petite", "Mademoiselle" ou "Marion".
Elle nous fait découvrir un nouvel animal de scène : Marion Maréchal-Le Pen, avec qui il faudra désormais compter, d'abord parce que son talent de débattrice lui permettra sans aucun doute de se faire sa place, et ensuite parce qu'elle a une bonne chance d'être élue dimanche.
Le débat, sur FR3 PACA, oppose deux candidats à Carpentras : l’UMP Jean-Michel Ferrand et la candidate du FN, Marion Maréchal-Le Pen, petite-fille de son grand-père et nièce de sa tante. La candidate socialiste, Catherine Arkilovitch, maintient sa candidature, ce qui revient à refuser de jouer le jeu d’un "Front républicain" anti-FN, et augmente les chances de Marion Maréchal.
Carpentras est une terre emblématique pour le FN, dans laquelle il a décidé de laver son honneur : on se souvient de la tristement célèbre affaire de Carpentras, une manipulation politique et médiatique de grande envergure, qui avait permis de diaboliser le FN pendant des années, et dont il reste quelque chose puisque l’opération dédiabolisation, quoique bien commencée, n’est pas achevée. Rappel des faits : une tombe est profanée dans le cimetière de la ville. La tombe est juive, donc l’acte est forcément anti-sémite, donc le coupable est forcément le Front National : une indignation savamment orchestrée multiplie les manifestations "contre le racisme et l’anti-sémitisme" auquelles toutes les personnalités en vue, dont le Président François Mitterrand, se font un devoir de se montrer. Une fois l’enquête terminée, il s’avère que le FN n’est pour rien dans l’affaire mais le mal est fait. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.
Ce n’est donc pas neutre, pour le Front National, de prendre une circonscription de Carpentras.
C’est pour la beauté du match que l’on se délectera de cette vidéo, car, sur le fond, beaucoup d’échanges sont sans intérêt. Ferrand affectionne le registre de l’anecdotique. Il reproche à Marion Maréchal d’être parachutée, de n’avoir pas de permanence à Carpentras (elle répond sans surprise qu’il s’agit d’un manque de moyens), ni même de numéro de téléphone, ce qui conduit le journaliste, à rebours des habitudes de sa profession, à soutenir la candidate FN en signalant qu’il a bien réussi à la joindre pour la faire venir.
Grossier, goujat, Ferrand tend à monopoliser la parole tout en se plaignant d’être coupé, ce qui conduit le journaliste à lui signaler qu’il a de l’avance, et Marion Maréchal à lui dire dans un grand sourire : "Allez-y".
Ce sourire permanent, ces manières impeccables, contrastent avec la grossièreté de Ferrand, qui n’hésite pas à taper sur l’absente, Mme Arkilovitch : "Elle n’empêchera pas les mauvaises langues" de dire qu’il y a eu des tractations avec le FN et même des "accords secrets" PS/FN.
Toujours souriante et polie, Marion Maréchal salue l’absente :
"Je tiens à marquer mon respect à Mme Arkilovitch" qui "s’est battue pour ses idées".
Elle aura même l’occasion, sur des sujets ponctuels, de donner formellement raison à Ferrand pour mieux l’enfoncer ensuite :
Le journaliste ayant souligné la progression du FN entre les deux élections, Ferrand tient à préciser que c’est une progression en pourcentage en non en voix. Marion Maréchal lui répond :
"C’est vrai, c’est vrai".
Pour mieux ajouter : "Je trouve ça plutôt bon signe" (parce que c’est l’indice d’une réserve de voix).
A un autre moment, Ferrand parle d’un mauvais accord international signé par la France. Marion Maréchal répond :
"M. Ferrand pointe quelque chose d’interessant"
Et elle s’empresse d’ajouter que cet accord a été voté, en particulier, par l’UMP à laquelle il appartient.
Un vrai match de judo, dans lequel "la petite" met la grosse brute à terre en utilisant la force de l’adversaire.
A voir rien que pour le spectacle !
Tags : Marion Maréchal
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