Rentrée politique de Marine Le Pen au Barcarès avec Harkis et Pied-Noirs
Dépôt de gerbe à la stèle aux rapatriés du Front de Mer de Port Barcarès (66) et bénédiction des trois cultes. Lâcher de colombes et sonnerie aux morts en présence de Marine Le Pen et Louis Aliot : ce fut à la fois une rentrée politique pour Marine Le Pen, et un moment empreint d’émotion au sein de la communauté Pied-Noire, qui a toujours été fidèle au Front National, et à qui il a toujours été fidèle.
Marine Le Pen était aussi là en voisine, dans le département du vice-président du FN, son compagnon Louis Aliot.
Devant un auditoire d’environ 500 personnes, Marine Le Pen évoqua "l’échec patent de la double nationalité". Elle promit, si elle était élue, de solder les dettes matérielles de la nation auprès de cette communauté, et aussi de lui rendre justice au plan moral et d’exiger " le respect de vos morts" en retirant des commémorations la date du 19 mars 1962, qui scandalise de nombreux Pied-Noirs et Harkis. En effet, cette date est celle du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie, mais c’est aussi celle où démarrèrent les massacres dits d’Oran (il y en eut à Oran mais aussi ailleurs) qui se soldèrent par de nombreux meurtres et des disparitions non élucidées à ce jour. Marine Le Pen évoqua sa volonté de créer une fondation qui mènerait des recherches sur le sort des concitoyens disparus dans l’ancienne colonie française après 1962 ; elle réclama aussi que soit inscrit dans les manuels scolaires "les rôles positifs joués par la colonisation."
Voici un rappel des massacres extrait de Les Oubliés de la guerre d’Algérie, par Raphaël Delpart, éditeur Michel Lafon :
« J’ai enquêté sur les disparus et les appelés du contingent qui ont été torturés par le FLN après le 19 mars. Ce jour là, le FLN a gagné la guerre contre la France et les accords d’Evian ont scellé cette paix mais la guerre, d’une certaine façon a continué.
Des civils et des militaires ont été enlevés à n’importe quel prétexte. Pire : le 5 juillet 1962, les troupes de Boumediene ont massacré 2000 Français à Oran. Je révèle deux crimes d’Etat : ce massacre d’Oran et le fait que 25 000 français et musulmans pro-français ont été enlevés, probablement assassinés et que leurs corps n’ont jamais été retrouvés.
Je dénonce également les accords secrets entre le gouvernement de la métropole et le FLN conclus afin d’inciter les pieds-noirs à quitter l’Algérie au plus vite…
L’apocalypse est atteinte à Oran le 5 juillet 1962, jour de l’Indépendance. Des meutes armées de femmes et d’hommes investissent la ville vers 11 heures du matin, se ruent dans les immeubles, défoncent les portes des appartements et tuent, égorgent, éventrent tout ce qui ressemble à un Européen. Personne n’est épargné, ni les femmes ni les enfants. Au fil des heures, les cadavres jonchent les trottoirs. Toutes les forces françaises de sécurité et de protection -police, gendarmerie, gardes mobiles et unités de l’armée -sont absentes. Les militaires consignés dans les casernes ont reçu l’ordre de ne pas intervenir. Comment ont-ils pu vivre cette journée du 5 juillet avec les hurlements des Français que l’on assassinait et dont ils devaient entendre les appels de détresse ?
Des militaires et des civils français sont arrêtés ou enlevé et disparaissent. Depuis quarante ans, les familles des personnes disparues frappent à toutes les portes de la République. Elles veulent connaître les vrais mobiles de l’enlèvement, le lieu de détention, les circonstances de la mort, et récupérer les corps. Vingt-cinq mille familles sont dans ce cas. Leur souffrance est immense ; impossible pour elles de faire le deuil de l’être cher qu’on leur a volé, et le silence que le pouvoir leur oppose depuis quatre décennies est perçu comme un second assassinat. Lui aussi de sang-froid".
Tags : Marine Le Pen
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