"Soirée Ramadan" à la Mairie de Paris : Jacques Myard indigné

Bertrand Delanoë invite les Parisiens à une grande « soirée du Ramadan » dans les salons de l’Hôtel de Ville ce mercredi 24 août.

Jacques Myard, député de la 5e circonscription des Yvelines depuis 1993, maire de Maisons-Laffite depuis 1989, et membre du collectif de la droite populaire, dit sa désapprobation devant cette entorse au principe de laïcité.

"J’ai été assez stupéfait de voir que le maire de Paris lance une invitation à la rupture du jeûne, qui est un acte religieux puisqu’il s’agit d’une règle religieuse, le ramadan est une des obligations de l’islam.”

“Que l’on puisse, dans un pays laïque, avec une autorité administrative, lancer une invitation urbi et paris pour venir célébrer la rupture du jeûne me paraît inacceptable et paraît dévoyer ce qu’est la laïcité.”

“Le maire peut répondre à une invitation, où il se rend amicalement, mais ce n’est pas à lui de lancer une invitation.”

“Qu’est-ce que diraient nos concitoyens si nous avions un maire qui lance, à l’occasion de Noël une invitation venez à l’arbre de Noël, personnel communal, à la naissance du Christ, ce serait inacceptable.”

L’interview de Jacques Myard par Jean Robin dans son intégralité :

Le préfet de Paris s’est lui-même inquiété de cette dérive de la mairie de Paris ; dans un courrier que Le Figaro s’est procuré, il a même jugé que cette soirée de ramadan heurtait le principe de laïcité. « Après examen de la jurisprudence administrative et consultation de la direction des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l’Intérieur, il apparaît que votre décision d’organiser une telle soirée à caractère cultuel semble contraire au principe de neutralité des services publics », met en garde le préfet.

La direction juridique proposait même de faire annuler la manifestation car la soirée du ramadan organisée par la Mairie de Paris et explicitement axée sur la fête du ramadan et la rupture du jeune imposé aux musulmans ne répond à aucun des cas de dérogation. « Il n’existe aucun intérêt public local à l’organiser, celle ci pouvant être organisée dans le cadre des mosquées. En outre, aucune autre fête de cette nature n’a été organisée pour d’autres cultes (rupture de jeune pour kippour, Pâques...), ce qui ne respecte pas le principe d’égalité entre les cultures », écrivent les auteurs du courrier.

La mairie s’est défendue en rappelant qu’elle participait « à des manifestations traditionnelles de différentes confessions ou communautés représentées à Paris telles qu’Hanouka, Vesak, la saint Maroun, le nouvel an chinois, le nouvel an berbère, l’arbre de Noël... » Le communautarisme affiché et assumé... La soirée du Ramadan, que Bertrand Delanoë qualifie de "culturelle", coûtera environ 100.000 euros (29.000 euros pour le repas de l’iftar, et près de 70.000 euros pour la partie culturelle).

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