Les policiers vont tout rechercher sur la vie de Coluche. Il va être suivi et espionné jour et nuit pendant toute sa candidature. Sa maison sera sous haute surveillance (visuelle et écoute téléphonique). Mais les RG s’attaquent à sa vie privée. Dans une note, on peut lire que l’humoriste mène « une vie dissolue où le sexe et l’alcool font bon ménage ». L’objectif du pouvoir est de salir l’humoriste. Pour y parvenir les RG ont décidé de transmettre le dossier à la presse. Le 17 décembre 1980, à la une du magazine L’Express : « La vraie nature de Coluche ». Le journal raconte notamment que l’humoriste a été condamné à 3000 Francs d’amende pour outrages à un agent de police. Quelques jours plus tard, c’est le journal Minute qui publie une fiche de police de Coluche vieille de 20 ans pour une affaire de vol. Cependant il n’a jamais été condamné pour cela. Le journal intitule l’article : « La bavure de Coluche ». Malgré les pressions, Coluche n’abandonne pas. Le groupe Dauvé va alors utiliser des moyens radicaux : terroriser Coluche. Pour ce faire, les RG vont se servir d’un évènement dramatique survenu dans l’entourage de Coluche : la mort d’un proche de l’artiste. René Gorlin a été tué de 2 balles dans la tête. Coluche est interpellé par la brigade criminelle. Devant les caméras, le comique est sous le choc. Coluche est convaincu que cette mort est liée à sa candidature. En vérité, le meurtre n’ a rien à voir. Après une semaine d’enquête, la police l’a compris mais décide de ne rien dire à l’artiste. Coluche est maintenant vulnérable et les policiers en profitent pour lui faire comprendre qu’il peut être le prochain sur la liste. Deux jours plus tard, Coluche reçoit une lettre anonyme écrite grâce à des mots découpés dans du papier journal. Cette lettre dit : « Coluche attention à la mort ». Les auteurs de cette lettre ne sont autres que les policiers du groupe Dauvé. Ils veulent faire croire qu’ils pourraient aller plus loin. Coluche a peur. Les RG enfoncent encore le clou : 6 ans avant sa mort à moto, pure coïncidence, les policiers appellent l’humoriste pour lui expliquer que sa passion pour les deux roues pourrait lui être fatale. Pour ce faire, ils lui disent qu’il pourrait déraper même sur une route qui n’est pas mouillée. Harcèlement téléphonique, lettres de menace de mort, censure, après 5 mois de campagne, Coluche est à bout. Le 6 avril 1981, Coluche décide de tout arrêter et invite une centaine de journalistes. Il dit clairement que comme ça ne le fait plus marrer, il préfère arrêter.
http://binomat27.1.free.fr/ptt/resume_camp_2.htm
le climat va s’alourdir considérablement avec la découverte du cadavre du régisseur de Coluche
le 25 novembre 1980. L’exécution de René Gorlin (deux balles dans la nuque) fait peur à
Coluche qui l’interprète comme un avertissement. Beaucoup vont d’ailleurs s’employer à
accréditer cette thèse en espérant sans doute que l’hésitation de Coluche suite à cet incident se
transformera en retrait. Plusieurs semaines après on apprendra que c’était la femme de Gorlin
qui l’avait tué, mais l’exploitation de cette affaire avait produit les fruits espérés, Coluche était
fragilisé, et son discours avait perdu de son impact, d’autant qu’une certaine censure va s’exercer
à son encontre, notamment à la télévision, où il ne sera plus invité. À partir de là comme l’écrit
Philippe Boggio, « Plus cette pression s’accentuera, plus il réagira maladroitement, fournissant
à chaque nouvel écart, chaque nouvelle mésaventure, des raisons supplémentaires à ses adversaires
de dénigrer une candidature excentrique et envahissante. »
http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/2042/14502/1/HERMES_2001_30_201 .pdf