21 jours à l’usine
Dans le cadre d'une série de documentaires, la journaliste Alexandra Alévêque part expérimenter les quotidiens d'ouvriers précaires, de non-voyants, ou encore d'auxiliaires de vie. Pour ce premier volet, pendant 21 jours, Alexandra Alévêque vit comme une ouvrière chez un sous-traitant. (France 2, 18 septembre 2012.)
Il y a Brian, 21 ans, un vieux routier déjà de la recherche d’emploi. Cinq ans de galères et de petits boulots. Cinq ans de va-et-vient entre chômage et contrats courts. Il y a Claudine, 48 ans, perpétuelle intérimaire, qui accepte toutes les missions et qui même malade va travailler, avec le sourire, “pour pas qu’on s’en rende compte ».
Il y a Christian, 61 ans, jeune retraité et vieux militant. 40 années chez Peugeot, et l’amertume de voir la traditionnelle solidarité ouvrière s’effriter avec la précarisation des plus jeunes et la montée du chômage.
Et puis il y a tous les autres, collègues de travail ou rencontres de hasard. Toutes ces petites mains de l’automobile qui n’arrivent pas à voir plus loin que la fin du mois. Ces travailleurs qui sont les visages de la désindustrialisation. Ces ouvriers inquiets, qui se livrent sans fard à celle qui, pendant 21 jours, est venue partager leur quotidien.
« Les mots c’est bien, mais quand tu le vis c’est autre chose ! »
Partager pour comprendre, et faire des films en se mettant à la place des gens : c’est le principe de 21 jours.
Dans cette série documentaire innovante, la journaliste Alexandra Alévêque passe de l’autre côté de la caméra, pour expérimenter pendant 21 jours le quotidien de ceux qu’elle rencontre. À chaque fois, tous les protagonistes ont été mis au courant de l’opération. Alexandra Alévêque se présente en toute transparence.
Pendant 21 jours, et quelle que soit l’expérience vécue, Alexandra Alévêque tient son journal de bord. Elle raconte, à la première personne, ses difficultés, ses surprises, ses a priori qui s’envolent. Elle est pour un temps ouvrière, non-voyante ou garde-malade, mais n’oublie jamais d’où elle vient, professionnellement et socialement. Elle est à la fois dedans et dehors, mi-observatrice et mi- participante.
Cet exercice d’empathie active a une durée calculée : 21 jours, c’est assez long pour prendre des marques, et assez bref pour garder du recul. En 3 semaines, et sans interruption, Alexandra Alévêque s’adapte, perd ses habitudes et en prend de nouvelles, et souvent y trouve empathie et tendresse.
L’une des ouvrières, collègue d’Alexandra, le résume d’une phrase : “les mots, c’est bien, mais quand tu le vis, c’est autre chose”. "
http://www.capatv.com/?p=17354
Merci à Alexandra Alévêque pour ce très bon documentaire.
Tags : Société Témoignage Travail
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