Cruel sera le réveil : le krach pétrolier

L’agriculture ne représente qu’une fraction modeste de la consommation de pétrole, mais c’est peut-être ce secteur qui crée la dépendance la plus vitale : sans les pesticides et les machines agricoles, qui s’appuient sur le pétrole (les engrais sont confectionnés à partir de gaz naturel), il ne serait pas possible d’avoir les rendements agricoles actuels, ni de nourrir une population mondiale aussi nombreuse.

Les spécialistes les plus optimistes situent le pic pétrolier vers 2020 alors que certains le situent (en 2008) dans le passé ou dans un avenir très proche : ces derniers font valoir que le déclin des gisements de pétrole conventionnel est plus avancé que ce qui est officiellement annoncé et que la mise en production du pétrole non conventionnel (sables bitumineux), qui doit prendre le relais du pétrole conventionnel, se fera plus lentement que prévu et portera sur des volumes annuels relativement faibles.

Les spécialistes les plus pessimistes estiment que l’économie mondiale doit se préparer au plus tôt à la transition vers une ressource pétrolière décroissante car son fonctionnement repose aujourd’hui largement sur les sous-produits de cette matière première ; la transition vers une société fonctionnant avec un pétrole rare et cher durera au moins vingt ans. Le choc pétrolier qui suivra le pic pétrolier sera d’autant moins violent que la société aura su s’y préparer.

Où se situe le pic pétrolier mondial ? Ce point est débattu par les experts. Certains d’entre eux estiment que nous y sommes déjà. D’autres imaginent, au contraire, que nous ne l’atteindrons pas avant dix ou vingt ans. Le plus important, c’est de réaliser que l’extraction pétrolière ne peut être augmentée indéfiniment. Elle était d’1 million de barils/jour (1 baril = 159 litres) en 1914 et de 6 millions en 1945. Ce fut ensuite l’embal- lement : aujourd’hui, elle atteint 87 millions de barils. De combien peut-on encore dépas- ser ce chiffre ? La compagnie pétrolière Total estime que la planète n’arrivera pas à 100 millions de barils/jour. Les représentants de Saudi Aramco voient le maximum d’extrac- tion autour de 90 à 95 millions de barils.

Ce qui est certain, c’est que le pic pétrolier est une loi de la nature à laquelle ni la technologie ni l’argent ne nous permettront d’échapper.

Tags : Energie

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  (---.---.182.166) 30 septembre 2008 01:51

  Vous avez raison. La récession que nous connaissons aujourd’hui est spéciale, unique, parce qu’elle ne sera pas suivie d’une reprise de croissance, rendue impossible par la raréfaction de l’énergie.

  Surtout, la "révolution verte", avec ses hauts rendements, est remise en cause. La faim explosera dans le monde et ne nous épargnera pas.

  Dans cet horizon d’un noir d’encre, seul le volontarisme d’un Al Gore, avec son projet de développement à marche forcée des énergies renouvelables, nous offre une perspective d’action...

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    (---.---.116.58) 30 septembre 2008 13:02

    Ce docu-fiction va à l’encontre des théories à propos de l’origine abiotique géothermique du pétrole. En réalité, il y en aurait pour encore une bonne poignée de siècles. D’ailleurs, les sources d’eau chaude en france sont souvent voisinnes d’anciens puits de pétrole, ce que tout un chacun peut vérifier.

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      S2ndreal (---.---.163.56) 2 octobre 2008 11:27

      Le pétrole abiotique d’origine géothermique n’a encore jamais été exploité. Une raison pour cela est l’exigence de pièges assez importants pour garder ce pétrole. Dans une zone de tectonique intense, associée à une activité volcanique, les pièges ne se forment pas. Dans une zone volcanique, le gradient géothermique est suffisamment fort pour dégrader le pétrole tellement vite qu’il en devient un souvenir dans le meilleur des cas. Je ne compte pas du tout sur ce pétrole. S’il existe.

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        EDL_Resistances (---.---.43.60) 20 octobre 2008 14:57

        bonjour,

        vous voulez en savoir plus sur le sujet du pic pétrolier et de ses implications ? Je vous conseille la lecture de l’ouvrage de M. Richard Heinberg Pétrole : la fête est finie ! qui vient de sortir en français dans une version entièrement réactualisée... Il s’agit d’une livre majeur qui élève le débat et apporte encore plus d’infos que cet excellent documentaire suisse...

        Pour ce qui est du "pétrole abiotique", je vous invite à lire l’article de M. Heinberg qui fait le point, sereinement sur ce sujet, en anglais, ici :

        http://globalpublicmedia.com/richard_heinberg_on_abiotic_oil

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