Je crois que si l’on veut lire un livre plein d’amour de la nature, de la vie de la terre, choisir celui de Henri-David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois, est une bonne chose.
Je n’ai tenu que 40 minutes car je n’apprécie pas le ton du personnage. Il n’en reste pas moins qu’il soulève dans son propos une idée que je trouve fondamentale : où va-t-on réellement par cette poursuite technologique, consommatrice incessante ? Car je crois que c’est cela qui importe dans la nostalgie d’un rapport à la terre, la nature, le monde, autrui qui a tant changé pour nous autres, Occidentaux riches. La mécanique industrielle et marchande (développée, améliorée, intensifiée par ceux qui en tirent les bénéfices financiers, matériels, politiques les plus importants) est la seule raison pour laquelle tout change, et de plus en plus vite. En ne faisant jamais que détruire.
A mes yeux, le téléphone portable est et reste l’archétype du produit totalement inutile et destructeur pourtant devenu intensément nécessaire à une très grande partie d’entre nous (je n’en possède pas). Il détruit le rapport physique à l’autre (de deux manières : si votre interlocuteur reçoit un message ou un coup de fil, il vous oublie dans la seconde et se précipite sur son téléphone ; la possibilité de joindre à tout moment autrui, pour tout et rien, détruit en partie le besoin du rapport physique à autrui) , il détruit le rapport au temps (toute communication devient instantanée), il détruit peut-être aussi la santé d’ailleurs (voir les combats entre les pour et contre au sujet des effets des antennes relais et des appareils eux-mêmes émettant et recevant, tout cela juste à côté du cerveau). Et, il y a 15 ans de cela, le monde entier vivait sans. Aujourd’hui, ce produit malsain est devenu d’une première nécessité même dans les pays ou les régions du monde où bien d’autres choses seraient autrement importantes.
Je doute être anti-technologie, je possède bien un ordinateur. Mais je crois qu’il est tout de même bon de savoir faire le distinguo entre ce que l’on a réellement besoin dans sa vie, ce qui réellement peut être un bonheur, et ce que l’on nous présente comme étant un besoin réel, nécessaire et vital ; uniquement pour que ceux qui les vendent puissent s’en mettre plein les fouilles, évidement.
Je finis juste en disant que, bien souvent, lorsque je dis qu’il me faut une petite demi-heure, une petite heure pour aller d’un point A à un point B à pieds (je n’ai pas de voiture et vis dans une toute petite ville sans bus ou métro), les regards se fond ou interrogateurs ou moqueurs ou même dégoûtés : "mais quelle perte de temps !" me dit-on souvent. Et ce de la part de personnes qui ne trouveront absolument pas vraie ma remarque sur cette perte de temps à l’écoute d’émissions télévisuelles stupides et vulgaires (je n’ai plus de téléviseurs depuis un peu plus de trois ans).