La Doctrine Kitson
Le général Frank Kitson l’une des figures de proue de la guerre cognitive, qui vise à contrôler la réalité construite par l’individu pour garantir la suprématie de l’intrigant ! Sa doctrine découle de son expérience d’écrasement des révoltes anti-coloniales autochtones dans les pays occupés par l’empire Britannique.
La limitation imposée dans les formes de conflit par la dissuasion nucléaire a changé la nature de la guerre : auparavant, la guerre psychologique était l’auxiliaire de la guerre armée, désormais, les rapports se sont inversés .La paix n’est d’ailleurs qu’une appellation de la guerre psychologique, omniprésente même dans les pays alliés, et dont le but est la menée d’une guerre économique.La pragmatique anglo-saxonne applique la propagande aussi bien aux pays amis qu’ennemis et cela même en temps de paix. Quant aux États-Unis, le Pentagone créa en novembre 2001 le Bureau d’influence stratégique, qui autorise la manipulation, la propagande et les opérations sous couverture dans les pays amis comme ennemis. La désinformation à l’égard des agences de presse y est encouragée (Reuters, AFP). Et si le bureau a été fermé parce que l’opération a été révélée au public, rien n’est cependant remis en cause dans ses fondements par l’administration américaine
La nouvelle configuration, asymétrique, du conflit détonne d’avec la guerre traditionnelle. Elle constitue désormais un enclenchement d’actions dans les domaines politique, économique, psychologique et militaire.
Pour cela, les scénarios possibles doivent être anticipés, et il faut avant tout connaître les facteurs propices au déclenchement de la subversion et de l’insurrection.
Les agents de subversion doivent endoctriner et organiser le peuple (après une désorganisation préalable de sa structure sociale, tribaliser pour détruire). Si une cause n’existe pas, il faudra l’inventer (faux-débats, faux-problèmes, etc.). Si elle existe mais n’attire pas assez, il faudra la modifier en conséquence. Et si une « bonne » cause existe mais a perdu de son attrait, il faudra la revivifier. Territoire et population doivent être maillés et infiltrés pour être subvertis. Kitson propose de créer un pseudo-gang (counter-gang) et de l’entretenir par des soutiens locaux, afin de lui faire infiltrer un véritable groupe ennemi. Pour précision, ce groupe ennemi peut être par exemple un gouvernement non-aligné, ou une association.
Des éléments autochtones (collabos) doivent par ailleurs être incorporés, recrutés car ils limitent la marge d’erreurs, étant natifs du pays et intégrés dans la culture locale. Kitson rappelle que l’utilisation d’étrangers durant l’épreuve de force en Malaisie fut en effet peu concluante. De préférence, ces autochtones doivent être jeunes (car plus malléables). Ils aideront à proposer une forme de propagande efficace pour agir contre l’ennemi. Ils aideront également à identifier les agents réellement subversifs, ce qui facilitera leur élimination, tandis que les subversifs (prioritairement) non agressifs seront cooptés / corrompus par le gouvernement et se feront ainsi les hérauts de la cause du colon, à l’instar du virus nécessaire au vaccin.
Dans cette vidéo des exemples concrets de l’utilisation des counter-gang par Israël, la Russie et l’Angleterre :
Ici une description de la doctrine Kitson :
Le gouvernement colonial (disons pour être plus actuel sous contrôle Bilderbergo/Round Tablo/Commission Trilatéralo/Sièclo/Sioniste) doit organiser sa propre propagande pour saper les fondements de la subversion qui s’oppose à lui. Ce procédé doit s’effectuer en trois temps :
1) Evaluations et appréciations doivent être faits par des hommes entraînés qui rapporteront leurs informations au gouvernement à divers niveaux pour la mise en place d’une politique adaptée,
2) Cette politique prendra une forme spécifique via des media de propagande comme les films, émissions, articles de journaux, prospectus, etc.
3) Cette propagande devra être diffusée grâce à tous les moyens techniques disponibles. Les agents d’influence créeront une réalité à laquelle ils feront adhérer le peuple, au moyen d’opérations psychologiques (ou psy-ops). En effet, Kitson note que les guerres subversives et insurrectionnelles se jouent en dernier ressort dans l’esprit des gens. On comprend mieux le rôle primordial joué par les media en tant que caisse de résonnance de la subversion.
Par la désinformation (notamment l’image) et une habile ingénierie des perceptions, ces media de masse peuvent conditionner le peuple pour lui inculquer des idées subversives et s’en servir à point nommé (ex : le « choc des civilisations »).
Kitson est considéré comme le théoricien des attentats sous fausse bannière ou faux drapeau, dits false flags. Il s’agit de commettre un attentat terroriste, ou un massacre, ou toute autre action, qui sera attribué à l’ennemi afin non seulement de le discréditer aux yeux de l’opinion internationale mais également de légitimer une intervention et ainsi l’invasion d’un pays stratégiquement précieux. Ces falses flags serviront de justificatif à une stratégie de la tension qui donnera au pouvoir les arguments légitimes pour se montrer répressif. On pense immédiatement à l’actualité avec la Syrie et à l’utilisation d’ armes chimiques.
Kitson promeut la mise en place et la popularisation de faux mouvements « spontanés », « présentés comme neutres et indépendants, en réalité financés et téléguidés afin de diviser et affaiblir le soutien au camp adverse. Cette méthode reste la plus actuelle dans les stratégies de déstabilisation d’un pays adverse.
Sources : Méridien Zorro
Scriptoblog
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