Révolution : La Machine contre l’Humanité
En 1978, Theodore J. Kaczynski (’Unabomber’), brillant mathématicien diplômé d’Harvard, prend congé d’un monde qui lui fait de plus en plus horreur. Il s’installe dans le Montana pour vivre en harmonie avec la nature et il se met aussi à fabriquer des lettres ou des colis piégés qui visent des universitaires, des chercheurs, des artistes et des responsables du complexe militaro-industriel américain.
Il nargue durant dix-sept ans les autorités qui l’ont baptisé “Unabomber”. Le 3 avril 1996, le FBI arrête Kaczynski, qui a tué trois personnes et en a blessé plusieurs autres. Il purge aujourd’hui une peine de prison à vie.
C’est l’histoire d’une lutte, c’est l’histoire d’un homme.
Partie 1 :
Partie 2 :
Partie 3 :
Partie 4 :
Partie 5 :
Le manifeste : La Société industrielle et son avenir
http://editions-hache.com/essais/kaczynski/kaczynski1.html
"La révolution industrielle et ses conséquences ont été un désastre pour la race humaine. Elle a accru la durée de vie dans les pays « avancés », mais a déstabilisé la société, a rendu la vie aliénante, a soumis les êtres humains a des humiliations, a permis l’extension de la souffrance mentale (et de la souffrance physique dans les pays du Tiers-Monde) et a infligé des dommages terribles à la biosphère. Le développement constant de la Technologie ne fera qu’aggraver la situation. Ce qu’auront à subir les hommes et la biosphère sera de pire en pire ; le chaos social et les souffrances mentales s’accroîtront, et il est possible qu’il en aille de même pour les souffrances physiques, y compris dans les pays « avancés »."
Présentation :
Le réalisateur a échangé avec Kaczynski une passionnante correspondance, qu’il utilise ici pour tracer son portrait, sur fond d’une génération hippie désenchantée par l’échec de ses utopies. En contrepoint, des éditeurs, des scientifiques, des artistes multimedia, des experts militaires et des informaticiens donnent leur version d’un monde de communication virtuelle et de haute technologie dorénavant approuvé par le plus grand nombre.
La fascination pour la vision positive d’une mise en réseau mondiale, à laquelle participeraient des citoyens du monde plutôt que des ressortissants de pays, est au centre du film de Lutz Dammbeck. Mais le réalisateur allemand la met en lumière à travers le prisme d’une vision négative. Dammbeck pratique le mélange des genres : entre road-movie réalisé sur la trame narrative d’un ordinateur portable et enquête criminelle. Il démontre comment cybernétique, théorie des systèmes, psychologie et programmes militaires engendrent des systèmes de machines en réseau, en passant en revue les arguments du « Freedom Club » (Club de la liberté), clairement opposé à la technophilie ambiante.
Les cyber-théoriciens comme Stuart Brand prônent la création de systèmes ouverts sur la base de la nouvelle science clef : la cybernétique de Norbert Wiener. Malgré la tournure de toute évidence militaire des premiers réseaux, on n’est surpris qu’au premier regard par les liens avec la scène hippie californienne. Alors que pour eux le cerveau n’est plus qu’un organe de chair et que l’on étudie la transmission d’informations des machines et des êtres vivants, la drogue LSD fait le lien : elle est à la fois utilisée pour élargir le champ de la conscience, mais elle se trouve aussi au centre des recherches psychologiques qui portent sur la reprogrammation des individus. Dammbeck montre des clichés impressionnants d’essais au LSD réalisés sur des cobayes humains. Ces projets de recherche commandés par les services secrets ne dissimulent pas leurs objectifs. James Murray, commandant aux multiples décorations, parle de la « mission de l’Amérique », de l’objectif des Etats-Unis d’asseoir leur domination sur le monde après avoir mené à son terme la croisade du bien contre le mal.
Dans le film de Dammbeck, Kaczynski se pose alors en Antéchrist dans son « manifeste d’Unabomber » : il défend la « révolution contre le progrès technologique » et « contre la surveillance et le pilotage des consciences », car la technologie est selon lui opposée à la nature. Aiguillonné par la crainte face à l’imprévisibilité des systèmes complexes, leur effondrement est son objectif affiché.
Le réalisateur ne prend jamais parti, mais Ted Kaczynski, aujourd’hui condamné à une peine de prison, accède de façon sous-jacente au statut de Robin des Bois. L’explication est peut-être à chercher dans la scène émouvante où Heinz von Foerster, précurseur de la cybernétique aujourd’hui disparu, reconnaît qu’il est devenu métaphysicien après avoir été physicien en raison des nombreuses questions qui restent toujours en suspens.
Kaczynsky justifit la violence de ses actes : "A mon humble avis, l’utilisation de la violence ( exemple : contre la réalisation de l’utopie d’une société technologique inhumaine ), c’est de l’auto-défense. Certains peuvent en débattre, biensur.
Si vous pensez que c’est immoral et inaproprié, alors vous devriez éviter TOUTE utilisation de la violence.
Mais j’ai une question pour vous dans ce contexte : Quel genre de violence à causé le plus de dégat dans l’histoire de l’humanité ?
La violence qui fut sanctionnée par les états. ou La violence qui fut utilisée sans sanction, par les individus,(la société elle même). "
Annexe :
Unabomber - Theodore John Kaczynski :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Unabomber
Heinz von Foerster :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Heinz_von_Foerster
Les Conférence Macy ( pour la cybernétique ) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rences_Macy
La cybernétique :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cybern%C3%A9tique
Tags : Environnement Société Ecologie Attentats Informatique Droits de l’homme Activisme Science et techno Mondialisation
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