Société horizontale/verticale : comparatif France/Japon
Dans un article récent publié sur agoravoxTV, j'ai tenté d'identifier des marqueurs permettant de distinguer ce qui définit fondamentalement la "gauche" et la "droite". J'ai alors évoqué, d'une part, la notion de "verticalité" pour la droite, soit une société au sein de laquelle la finalité correspond à la communauté d'appartenance des individus et dont l'organisation se calque suivant un modèle très organisé, hiérarchisé et inspiré d'un "ordre naturel" (ou transcendantal) et, d'autre part, la notion "d'horizontalité" pour la gauche, où, cette fois-ci, c'est l'individu qui représente la finalité en tant que telle, suivant une conception matérialiste de la société qui se concrétise par une organisation et une recherche permanente d'égalité entre les hommes.
Après plusieurs échanges passionnants sur ce sujet, j'ai jugé utile, afin de clarifier ces notions, de proposer un exemple très concret permettant un comparatif entre une sociéte horizontale, représentée ici par la France, et une société verticale représentée ici par le Japon.
Ces petites vidéos ont le mérite d’expliquer de manière très simple et schématique ces notions de verticalité et d’horizontalité. Celles-ci se caractérisent en fonction des "solidarités" qui se constituent entre les individus. Dans le cas du Japon, les solidarités se construisent entre des individus appartenant à une même administration ou à une même entreprise, contrairement à la plupart des pays occidentaux en général et à la France en particulier où ces solidarités se tissent en fonction des appartenances à une même classe sociale. Ainsi, dans une société verticale, il y aura une plus grande solidarité de fait entre un ouvrier et un patron issus d’une même société, plutôt qu’entre deux ouvriers appartenant à deux structures différentes. Plusieurs remarques intéressantes :
1 - Il est rappelé ici qu’une société verticale, en l’occurrence le Japon, n’implique pas nécessairement une autorité hiérarchique très prononcée. Les rapports entre individus sont naturels et non contraints.
2 - La société verticale ne se traduit pas obligatoirement par de fortes "inégalités" sociales, notamment en matière salariale. C’est même factuellement le contraire si l’on compare la situation de la France avec celle du Japon où l’on s’aperçoit que les écarts salariaux entre patrons et salariés correspondent à un ratio de 104 pour la France et de seulement 67 pour le Japon.
3 - En contrepartie, une société verticale, de par sa définition, ne laisse que très peu de place aux libertés individuelles, contrairement aux sociétés horizontales.
Cet article n’a évidemment pas pour but de prétendre à une quelconque supériorité d’une société verticale par rapport à une société horizontale (ou inversement), ce qui n’aurait pas de sens, mais simplement de faire réfléchir à l’évolution du monde, et tout particulièrement du monde occidental qui ne jure que par l’horizontalité. C’est à dire porteur d’un individualisme à tout crin où tout ce qui se rapporte à la nature, à la spiritualité, au patriotisme, au rapport homme/femme, à la famille, et, de manière générale, à l’âme des peuples, doit s’incliner face à la sacralité que représente aujourd’hui l’individu. Ainsi, face au monde antique où la liberté individuelle n’existait pratiquement pas, sommes-nous aujourd’hui confrontés au monde moderne dans lequel l’individu, répondant à la loi toute-puissante du marché, tend à nier tout ce qui ne correspond pas à ses besoins "matériels" et "égalitaires". Il serait intéressant de se pencher de front sur la "matrice" de ce processus progressif de l’horizontalité que constitue la démocratie. Mais quel intellectuel, aujourd’hui, aurait le courage de s’interroger sur le principe même de la démocratie (et je parle ici de la "vraie" démocratie, de type athénienne) et sur le principe du "contrat social" si cher à Rousseau sans se faire immédiatement diaboliser ? Un tel débat est-il seulement possible aujourd’hui en France ?
Peut-être sur internet...
Tags : Japon
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