Votre réflexion sur le Père Noël est fort juste. Je connais beaucoup de gens qui ont cessé de croire "au petit Jésus" quand ils ont cessé de croire au Père Noël.
J’admets qu’on ne peut ramener la religiosité au mythe chrétien pour enfant.
La question majeure est de savoir pourquoi l’espèce humaine a créé de multiples religions.
Besoin d’expliquer l’origine du monde ? Un thème récurent dans de nombreuses civilisations. Mais ce thème n’a pas obligatoirement conduit à la création d’une religion, et plus encore d’une théologie. Le mythe chinois de Pan Gu n’a pas créé de religion. Certains font de lui un dieu, mais c’est une erreur, ce n’était qu’un géant couché dans l’œuf primordial. D’ailleurs les chinois de l’antiquité étaient peu porté sur la théologie.
Par contre le mythe du géant Purusa, de l’Inde, a été absorbé par la religion.
Besoin d’expliquer un monde mystérieux et dangereux ? D’expliquer les songes et les rêves ? De dénier la finitude de l’homme et de rêver d’immortalité ? je crois qu’il y a un peu de tout cela.
Mais ce qu’on oublie souvent, c’est l’importance du rite. Non seulement comme lien social (là je suis en accord avec ce qui a été dit sur les religions anciennes de la Grèce et de Rome), mais aussi comme outil mnémotechnique. Si on se réfère au Rig Véda, l’outil mnémotechnique est net dans le rite de recréation du feu. Et ce rite est en relation étroite avec le véritable symbole de la croix, en l’occurrence la svastika (qui n’a rien à voir avec l’utilisation que les nazis en ont fait), outil cruciforme planté dans la terre de l’autel védique par quatre piquets, avec la "mère" en son centre, là où le bâton de bois doit, par rotation, créer la braise d’où le feu (Agni) pourra sortir grâce à Vayu, le souffle (et l’esprit, saint ?) et être nourri.
La question de la religiosité d’un pays est sensible à aborder et potentiellement source d’erreur car les notions de religion, de foi et de spiritualité peuvent avoir des résonances différentes selon les personnes interrogées. Comme le précise l’étude de Gallup en annexe, une part importante de sondés appartenant à une religion déclarent avoir la foi mais ne pas se vivre comme une « personne religieuse ». De même, les personnes se déclarant athées ne font parfois pas la différence avec l’agnosticisme (personne déclarant ne pas pouvoir trancher sur l’existence d’un dieu) ou le déisme (croyance en un dieu sans se réclamer d’une religion).
Concernant l’islam, la pratique religieuse est plus régulière. Selon une enquête IFOP pour La Croix, 41 % des personnes « d’origine musulmane » se disaient « croyantes et pratiquantes » (contre 16 % chez les catholiques), et 34 % « croyantes mais non pratiquantes » (57 % des catholiques), 25 % se disant « sans religion ou seulement d’origine musulmane » (27 % des catholiques). Seuls 25 % des interrogés disaient aller« généralement à la mosquée le vendredi ».