"les interpréter à sa sauce et les déformer pour satisfaire son opinion. La science n’est pas affaire d’opinion..."
Mais les décisions sur les programmes de recherche et l’avenir des chercheurs peuvent être des affaires d’intérêts. Les exemples ne manquent pas.
Sans aller plus loin, l’affaire du "Rubbiatron" a fait dans son temps couler beaucoup d’encre. Voir, par exemple, cet article du Nouvel Observateur de février 2007 :
"Néanmoins, on peut se féliciter que certaines soupapes
aient fonctionné, par exemple l’audition parlementaire
présidée par Claude Birraux, ou le courage de certains
scientifiques isolés qui ont pris sur eux de tenir tête
à un Prix Nobel particulièrement représentatif
d’un monde scientifique dominé par la recherche du pouvoir sous
toutes ses formes."
(fin de citation)
Pour l’audition organisée par Claude Birraux, voir l’Annexe (page 67, audition du 21 Novembre 1996) au rapport de ce député « Le contrôle de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires »
(mars 1997), Rapport de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix
Scientifiques et Technologiques n° 300 tome II (1996-1997), http://www.senat.fr/rap/r96-300-2/r96-300-21.pdf .
Peu après, le laboratoire où travaillaient ces chercheurs s’est vu imposer une "restructuration" et les intéressés ont été mutés d’office et dispersés. L’un d’entre eux a été carrément évincé de sa discipline et envoyé dans un service d’informatique. Il y a eu également des tentatives de licenciement pour des prétendus "abandons de poste".
De façon générale, il existe plusieurs raisons "classiques" pour éliminer un chercheur d’un poste de responsabilité ou l’empêcher d’y accéder, voire même bloquer complètement sa carrière :
- Les travaux de l’intéressé aboutissent à des résultats qu’il rend publics (comme c’est son droit statutaire et son obligation à l’égard des citoyens) et qui dérangent des lobbies influents.
- L’intéressé ne fait partie d’aucun lobby "homologué" et on craint que, s’il accède à des responsabilités d’un certain niveau, il ne soit en désaccord avec des politiques et des pratiques de gestion "communément admises".
- Les travaux ou les projets du chercheur atteignent une certaine renommée, alors qu’ils se trouvent en concurrence avec des activités de groupes influents qui n’apprécient pas cette situation.