Je cautionne tout à fait ce que vous dites et je voudrais déjà revenir sur la "sécurité" de l’emploi pour les enseignants. Un inspecteur en élémentaire peut très bien, par exemple, fermer un poste du jour au lendemain, le transformer en itinérant et le professeur des écoles se retrouver, à tout âge, chargé d’un immense secteur ou fermer tout simplement le poste et c’est à l’enseignant de se débrouiller pour trouver autre chose pour la rentrée suivante, ce qui peut s’avérer compliqué s’il exerçait avec une spécialisation.
Question santé, les enseignants ont toujours payé entièrement et seuls leur mutuelle santé et n’ont jamais eu droit à la Médecine du travail. La seule maladie professionnelle reconnue est la maladie mentale, même si en fin de carrière, voire avant, un professeur d’école maternelle ou élémentaire ne supporte absolument plus le bruit ambiant, est atteint d’acouphènes ou surdité partielle. La même chose en cas de troubles du rachis, pour s’être penché toute sa vie professionnelle vers plus petit que soi (ou plus bas, type mobilier). Les experts ne sont pas tendres et c’est toute une procédure pour récupérer son rapport d’expertise qui sera finalement envoyé au médecin traitant mais jamais à l’enseignant lui-même. En cas de problème de santé long dit "ordinaire", c’est 3 mois de congé à plein traitement et 9 à demi alors que dans le privé, beaucoup de conventions collectives permettent au salarié d’être rémunéré à plein salaire un an, voire plus ou beaucoup plus. Un expert peut très bien reconnaître un enseignant "incapable de façon permanente et définitive à l’exercice de ses fonctions, même en reclassement" et le laisser dans la panade en lui refusant parallèlement un congé longue durée qui serait payé à plein traitement.
Pas de prud’hommes pour les enseignants. Pas d’interlocuteur "responsable". On n’arrive parfois même pas à savoir quand et combien on va être payé, pour peu qu’il y ait eu un changement dans notre situation professionnelle. Et s’il y a une erreur, un soi-disant "trop payé", c’est tout de suite saisie sur salaire, montant et période imposés. Il n’est pas rare de rester sans salaire 1 mois ou 2, suite à un changement de situation et de finir par obtenir, après force insistance, seulement une avance partielle, la régularisation prenant plusieurs mois...Pas de négociation possible, le fonctionnaire sert et subit, il faut bien en être conscient. Même si tout dysfonctionne autour de lui, on lui demandera, comme à une machine, de fonctionner parfaitement ! Il n’a pas droit à la parole !