@Zatara "je dis simplement que certains types d’activités comportent des risques mortels qu’aucune prévision ou planification humaine ne saurait contourner"
Oui, c’est l’objet de la citation de Reinhold Messner plus haut : « L’art de ne pas mourir est seulement un art s’il y a vraiment un risque de mourir. Si j’écarte ce risque de mourir, alors cela devient juste un jeu, du tourisme ou du consumérisme »
Si on ne lui avait pas annoncé de secours, Revol n’aurait rien attendu de personne.
J’ai pratiqué varappe, crampons, ski de rando, à un niveau modeste, avec le bonheur de vivre parfois l’unicité entre l’esprit le corps et l’environnement. J’ai eu la chance de côtoyer des pointures de l’escalade et de l’alpinisme, de faire sherpa pour des spécialistes du secours en montagne pendant mon service militaire.
Si si j’ai bien compris ! Cette histoire a été monté en épingle par les medias mainstream et la conciergerie twiter en cage d’écho.
Et non elle ne s’est pas plainte des secours pakistanais et ses propos ont été sortis de son contexte. Regardez la vidéo et écoutez ! Elle dit qu’elle est en colère et qu’elle se sent trahie quand elle s’aperçoit que les secours ne viendront pas, qu’elle est seule dans sa galère à 6700 mètres. Comprenez vous le coup de matraque au moral qu’elle s’est prise ? Ensuite elle a été interrogée redescendue physiquement mais pas dans sa tête !
Grossière erreur ? Je ne suis pas compétent pour répondre. Avec 80% d’oxygène en moins à 8000, la lucidité en prends un coup. Tu passes une crête pour prendre une amplitude thermique de 20°, le temps change très vite...Une fois au sommet on y passe pas la nuit. Je pense qu’ils ont voulus profiter de la fenêtre de beau temps pour finir l’ascension, que Revol a laissé le matos à Tomek à la descente, toujours plus dangereuse.
L’évolution technologique a permis plus d’autonomie, de meilleurs performances techniques. Ceci dit il faut quand même se trimballer pas mal de matos pour cette ascension. Je suis très impressionné par l’exploit des 2 polonais secouristes, ils ont été monstrueux.
Le problème de l’alpinisme est que tous les sommets ont été conquis, toutes les voies tracées. On arrive au bout du bout avec les hivernales.
Elle n’a aucune responsabilité sinon celle de faire le deuil d’un ami perdu.
Non elle ne l’a pas abandonné, elle a sauvé sa peau et elle a fait le bon choix, ou quelqu’un a eu la lucidité de le faire pour elle. Sa colère est saine, elle est descendue quand les secours étaient annoncés dans l’après midi.
Tomek et Revol sont partis sans oxygène et sans sherpas en guise de porteurs, de vrais alpinistes.
Si les alpinistes jouent avec la mort, ils ne sont pas débiles et possèdent un sens aigu du danger objectif. Ils partent à la conquête des cimes préparés et pour en revenir.
J’ai beaucoup d’admiration pour l’esprit de cordée que représentait la paire Robert Paragot et Lucien Bérardini, une amitié qui dura toute une vie. Lucien expliquera pourtant à propos de l’ascension de l’Aconcagua qu’après le dernier bivouac, pieds et mains gelées, épuisé et en manque d’oxygène, l’amitié n’existe plus, seulement l’instinct de survie. On le surnommait "Lulu le fou", et c’est en passant un ressaut rocheux à mains nues par moins 25° qu’il a libéré toute l’équipe vers la sortie...en y laissant ses doigts. Les règles du jeu ne sont pas les mêmes en haute montagne.
On a reproché à Reinhold Messner d’avoir abandonné son frère dans le Nanga parbat. Il lui faudra 30 ans pour prouver que son frère était mort comme il l’avait raconté, dans une avalanche.
« L’art de ne pas mourir est seulement un art s’il y a vraiment un risque de mourir. Si j’écarte ce risque de mourir, alors cela devient juste un jeu, du tourisme ou du consumérisme » Reinhold Messner