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Commentaire de ffi

sur Frédéric Bastiat : Pétition des fabricants de chandelles


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ffi 8 septembre 2010 16:50

Beaucoup d’ironie.

La théorie de Bastiat étant aujourd’hui en application, au vu des résultats pratiques, cela montre une certaine fausseté de ses vues.

En fait, le travailleur me semble précéder le consommateur, puisque tout consommateur est d’abord un travailleur qui a obtenu les revenus suffisants pour pouvoir consommer (jusqu’à preuve du contraire, le revenu sera toujours à la fin du mois).

De plus, son argumentaire au sujet du gratuit, s’il a quelques pertinence, résonne de manière insolite avec la situation actuelle, si on le juge par rapport au "gratuit" venant de pays démunis de tout droits sociaux (Chine, Inde). En poussant l’argument jusqu’à l’absurde, le pays France ne devrait ouvrir ses frontières qu’à des pays pratiquant l’esclavage...

Historiquement, Napoléon III a conclut des accords de libre-échange. Les problèmes posés - la perte des débouchés - ont fait imaginer à Jules Ferry la politique de colonisation, c’est-à-dire aller exploiter soi-même sur place "le gratuit", en mettant au travail forcé des populations étrangères...

Par conséquent, il me semble que la réalité a largement démontré la fausseté des vues de Bastiat. C’est que la politique ne se réduit pas à l’économie. Croire que la politique consisterait à créer un système économique parfait, puis à le laisser aller en roue libre, est naïf. Si cela était possible, il n’y aurait déjà plus de politique.

Du point de vue de la nation, il y a deux principes économiques distinct : libre-échange / protectionnisme. Une politique équilibrée devrait consister à s’appuyer tantôt sur l’un, tantôt sur l’autre, selon l’intérêt politique du peuple. Il n’y a pas plus de raison d’exclure le libre-échange que le protectionnisme des possibilités d’action, car ce serait comme se forcer à sauter à cloche-pied, par idéologie.

Par exemple, il fallait maintenir les activités textiles, non du point de vue de sa rentabilité immédiate, mais pour des raisons de transmission du savoir-faire. il fallait donc mettre des barrières douanières sur la confection importée. De même pour les charbonnages, l’Acier... De ce point de vue, le protectionnisme peut être vu comme une technique d’une très grande finesse, qui peut cibler très précisément quelques produits spécifiques.
Le débat manichéen qui consiste à opposer le libre-échange intégral au protectionnisme intégral doit être dépassé.

En été, je m’habille en short (mais je ne suis jamais nu car j’ai des parties sensibles), tandis qu’en hiver je mets pull et blouson. Certes il m’arrivera parfois d’avoir trop froid en été, ou trop chaud en hivers, mais dans les grandes lignes je sais à quoi m’attendre. Je garde cependant à l’esprit que je dois affiner mon habillement au jour le jour.

La solution optimale, politiquement, est donc dans un dispositif permettant de mélanger protectionnisme et libre-échange, d’une manière précisément ciblée, en capacité d’évoluer rapidement de l’un à l’autre selon la conjecture.


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