Les gens de gauche, eux, ne peuvent pas accepter tel quel ce discours
sur la nature humaine ; ils disent : « l’humain est issu de la nature,
mais celle-ci s’est effacée, laissant le champ libre au proprement
humain, à l’Histoire, au Culturel, au Social ;
l’Homme reste un animal,
dans ses fonctions animales ; dans ses fonctions hautes, telles
l’intelligence, il est radicalement autre. »
Ainsi, pour eux, la nature de l’Homme se trouve définie par l’absence de
nature ; les « animaux », eux, en auraient une - chaque « animal »
selon son espèce, donc, avant tout, tous auraient la « nature animale » =
la nature d’avoir une nature.
Et si cela revient à fonder l’égalité
humaine sur l’écrasement des autres animaux, ce n’est pas un hasard ;
c’est qu’à gauche on est antiraciste, mais surtout pas antispéciste.
Une critique réelle de la notion de nature d’un être, vérité profonde
et rôle assigné par Nature, cette critique qu’ils se gardent bien de
faire minerait le racisme - mais aussi le spécisme.