Le cerveau auto-revendiqué des attentats du 11-Septembre aux
Etats-Unis pourrait finalement n’être traduit devant aucun tribunal et
rester détenu à Guantanamo comme prisonnier de guerre au moins d’ici la
fin du mandat de Barack Obama, rapporte samedi le Washington Post.
Citant de hauts responsables de l’administration parlant sous couvert
d’anonymat, le quotidien américain affirme qu’"un procès a peu de
chances d’avoir lieu avant la prochaine élection présidentielle et, même
alors, supposerait un contexte politique différent".
De mêmes sources, après avoir perdu les élections de mi-mandat le 2
novembre, l’administration Obama ne prendra pas le risque de proposer un
procès devant un tribunal de droit commun, qui serait contré par les
républicains du Congrès. Elle ne prendrait pas le risque non plus
d’organiser un procès à Guantanamo devant une juridiction militaire
d’exception, de peur de se mettre à dos ses soutiens les plus à gauche.
Mais pour autant, précise le Post, l’administration n’exclut cependant
pas encore totalement la possibilité d’un procès.
Arrêté au Pakistan en 2003, Khaled Cheikh Mohammed a disparu pendant
trois ans dans une prison secrète de la CIA où il a subi la simulation
de noyade, une technique d’interrogatoire assimilée à de la torture,
avant de réapparaître en 2006 à Guantanamo. Il a été, avec quatre autres
hommes également accusés d’avoir organisé les attentats du
11-Septembre, renvoyé début 2008 devant un tribunal militaire
d’exception. En novembre 2009 cependant, l’administration Obama avait
annoncé son intention de transférer le dossier des cinq hommes devant un
tribunal de droit commun à New York.
Une décision que la Maison Blanche a remise en question quelques mois
plus tard devant l’ampleur des oppositions chez les républicains comme
dans son propre camp. Mercredi, le ministre américain de la Justice,
Eric Holder, a laissé entendre à la presse qu’une décision sur le lieu
du procès du 11-Septembre était "proche".
Les hauts responsables de l’administration Obama cités par le Washington
Post samedi regrettent que le cas du cerveau du 11-Septembre soit à ce
point devenu "symbolique"