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Commentaire de poetiste

sur Les vœux de résistance de Stéphane Hessel pour 2011


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poetiste 2 janvier 2011 15:21

La résistance

 

Entrer dans la résistance, c’est cesser de collaborer. De quelle manière collabore-t-on et avec qui, à quoi ?

L’ennemi est intérieur, il ne dit pas son nom. Il est partout, à commencer en chacun de nous car nous trempons tous dans le même bain qu’on le veuille ou non et le mimétisme se produit subrepticement du fait d’un manque de vigilance caractérisé, voire une démission devant l’ampleur de la gabegie.

Par quel bout pouvons-nous commencer pour redonner un sens à notre société qui s’esquive devant le partage ? Et avons-nous vraiment le désir d’un changement ? Oui, si nous sommes pauvres, chômeurs ou exclus, non si nous faisons partie de ces nantis, les seuls qui ont la faveur des politiques.

Notre ennemi personnel une fois anéanti, c’est-à-dire que nous passons à un stade supérieur de solidarité, il nous reste à affronter l’ennemi de l’intérieur des gros pleins de sous qui spéculent et nous parlent de travailler plus pour gagner plus.

Le temps est venu de réinventer une nouvelle forme de socialisme véritable prenant en compte les plus démunis, abandonnant les jeux de pouvoir, les joutes électoralistes qui déconnectent les politiques des véritables préoccupations des braves gens.

Sans générosité, on est foutus, la démocratie est foutue, et c’est bien la pente savonneuse sur laquelle nous sommes en train de glisser inexorablement si nous ne nous reprenons pas.

Il faut partir du principe selon lequel chacun doit avoir les moyens de vivre décemment, ce qui n’est pas le cas et paradoxal en une démocratie. Moralité : on s’est laissés avoir sans se donner les vrais moyens d’une résistance.

Résister, ça veut dire prendre le maquis, c’est-à-dire sortir de la vie communément admise comme normale, avec son confort anesthésiant. Sortir du brouhaha médiatique abrutissant. Susciter la curiosité de savoir chez les enfants et ne pas leur donner leur plâtrée de jeux vidéo et télé à consommer.

Pour rétablir le sens, il convient de retrouver des valeurs abandonnées sur le chemin et leur donner vie. En premier lieu, un goût de vivre en une simplicité retrouvée.

La complication, c’est une sorte d’ésotérisme qui ne profite qu’au riches d’où l’importance des universités populaires. Il y a certainement à creuser aussi sur des méthodes d’approche du savoir en s’ébrouant de tout ce qui cherche à exploiter de façon véhémente pour forcer à consommer.

La résistance, c’est aussi être au courant des loi promulguées quasiment à l’insu d’une majorité de citoyens, comme la loi loppsi 2, par exemple, qui fait exactement le contraire de ce qui serait salutaire pour notre société : elle enfonce encore plus le clou de l’exclusion en donnant feu vert aux préfets pour détruire les habitations précaires.

En effet, tout se serait plutôt aggravé depuis 2007 et la résistance pourrait heureusement venir remplacer l’attentisme, la déprime, l’exploitation de l’intérieur.

La résistance peut aussi s’appliquer à lutter contre les brevets sur le vivant, ce qui est du vol caractérisé, véritable piratage des temps modernes.

Le facteur commun de tout ça est évidemment une recherche du profit pour le profit, une course au fric à court terme sans considération d’un avenir fiable pour la société toute entière.

Et les inconséquents qui nous gouvernent sont dans leur bulle : La valeur humaine semble leur échapper alors que long terme est là, exactement.

Ce n’est même pas la dette abyssale qui les stresse, c’est de penser qu’ils pourraient perdre les élections, le pouvoir de n’en faire qu’à leur tête.

Alors, des résolutions, il va en falloir pour 2011. Résister ! Et comme notre enfer est pavé de bonnes intentions, ce n’est pas avec ces pavés là que l’on refera Mai 68 mais avec une détermination à la hauteur de notre ras le bol. Bonne année à tous !

 

 

 


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