La résistance
Entrer dans la résistance, c’est
cesser de collaborer. De quelle manière collabore-t-on et avec qui, à
quoi ?
L’ennemi est intérieur, il ne dit
pas son nom. Il est partout, à commencer en chacun de nous car nous trempons
tous dans le même bain qu’on le veuille ou non et le mimétisme se produit
subrepticement du fait d’un manque de vigilance caractérisé, voire une
démission devant l’ampleur de la gabegie.
Par quel bout pouvons-nous
commencer pour redonner un sens à notre société qui s’esquive devant le
partage ? Et avons-nous vraiment le désir d’un changement ? Oui, si
nous sommes pauvres, chômeurs ou exclus, non si nous faisons partie de ces
nantis, les seuls qui ont la faveur des politiques.
Notre ennemi personnel une fois
anéanti, c’est-à-dire que nous passons à un stade supérieur de solidarité, il
nous reste à affronter l’ennemi de l’intérieur des gros pleins de sous qui
spéculent et nous parlent de travailler plus pour gagner plus.
Le temps est venu de réinventer
une nouvelle forme de socialisme véritable prenant en compte les plus démunis,
abandonnant les jeux de pouvoir, les joutes électoralistes qui déconnectent les
politiques des véritables préoccupations des braves gens.
Sans générosité, on est foutus,
la démocratie est foutue, et c’est bien la pente savonneuse sur laquelle nous
sommes en train de glisser inexorablement si nous ne nous reprenons pas.
Il faut partir du principe selon
lequel chacun doit avoir les moyens de vivre décemment, ce qui n’est pas le cas
et paradoxal en une démocratie. Moralité : on s’est laissés avoir sans se
donner les vrais moyens d’une résistance.
Résister, ça veut dire prendre le
maquis, c’est-à-dire sortir de la vie communément admise comme normale, avec
son confort anesthésiant. Sortir du brouhaha médiatique abrutissant. Susciter
la curiosité de savoir chez les enfants et ne pas leur donner leur plâtrée de
jeux vidéo et télé à consommer.
Pour rétablir le sens, il
convient de retrouver des valeurs abandonnées sur le chemin et leur donner vie.
En premier lieu, un goût de vivre en une simplicité retrouvée.
La complication, c’est une sorte
d’ésotérisme qui ne profite qu’au riches d’où l’importance des universités
populaires. Il y a certainement à creuser aussi sur des méthodes d’approche du
savoir en s’ébrouant de tout ce qui cherche à exploiter de façon véhémente pour
forcer à consommer.
La résistance, c’est aussi être
au courant des loi promulguées quasiment à l’insu d’une majorité de citoyens,
comme la loi loppsi 2, par exemple, qui fait exactement le contraire de ce qui
serait salutaire pour notre société : elle enfonce encore plus le clou de
l’exclusion en donnant feu vert aux préfets pour détruire les habitations
précaires.
En effet, tout se serait plutôt
aggravé depuis 2007 et la résistance pourrait heureusement venir remplacer
l’attentisme, la déprime, l’exploitation de l’intérieur.
La résistance peut aussi
s’appliquer à lutter contre les brevets sur le vivant, ce qui est du vol
caractérisé, véritable piratage des temps modernes.
Le facteur commun de tout ça est
évidemment une recherche du profit pour le profit, une course au fric à court
terme sans considération d’un avenir fiable pour la société toute entière.
Et les inconséquents qui nous
gouvernent sont dans leur bulle : La valeur humaine semble leur échapper
alors que long terme est là, exactement.
Ce n’est même pas la dette
abyssale qui les stresse, c’est de penser qu’ils pourraient perdre les
élections, le pouvoir de n’en faire qu’à leur tête.
Alors, des résolutions, il va en
falloir pour 2011. Résister ! Et comme notre enfer est pavé de bonnes
intentions, ce n’est pas avec ces pavés là que l’on refera Mai 68 mais avec une
détermination à la hauteur de notre ras le bol. Bonne année à tous !