Ménard est préoccupé lorsqu’il entend le nom d’Eva Joly. On le comprend. Si l’on commençait à s’intéresser de près à lui on pourrait s’apercevoir des faits suivants :
RSF reçoit des financements d’organisations telles que
le Center for a Free Cuba, un groupuscule d’extrême droite, financée
par les Etats-Unis, dont le but est de renverser le gouvernement cubain,
comme le stipulent ses statuts. D’où les violentes campagnes
anti-cubaines orchestrées par l’entité parisienne, notamment l’attaque
de l’ambassade cubaine de Paris en avril 2003. RSF prétend même n’avoir
jamais occulté ces subventions dont elle bénéficie depuis 2002. Cela
est faux puisque ces dernières n’apparaissent pas dans les comptes de
2002 et 2003. Qui avait procuration sur ces comptes ?
Robert Ménard quitte la direction de Reporters sans frontières le 30
septembre 2008. Depuis novembre de la même année, il occupe les
fonctions de directeur d’un centre d’accueil pour les journalistes à
Doha au Qatar, doté d’une subvention annuelle de 3 millions de dollars
par l’émir. Son conseil d’administration compte notamment PPDA et Dominique de Villepin.
Cette reconversion dans un pays qui n’a rien d’une démocratie : le
pouvoir y est transmis par hérédité et la presse n’a pas le droit
d’émettre des critiques contre la famille régnante et le gouvernement ; ce n’est plus un problème...fiscal.
Parce que l’éthique, c’est quoi déjà ?
Robert Ménard est même allé jusqu’à légitimer
la torture, suivant la décision du Congrès étasunien de la légaliser en
octobre 2006. Lors de l’émission de radio "Contre-expertise" présentée par Xavier de
la Porte sur France Culture le 16 août 2007 de 12h45 à 13h30, le
secrétaire général de RSF a affirmé qu’il était légitime de torturer des
suspects pour sauver la vie d’innocents, reprenant l’argumentation des
plus effroyables dictatures et bien sûr de l’administration Bush. "Si
c’était ma fille que l’on prenait en otage, il n’y aurait aucune limite,
je vous le dis, je vous le dis, il n’y aurait aucune limite pour la
torture . Non seulement, Ménard légitime la torture, position moralement
insoutenable même contre des criminels, mais il remet également en cause
la présomption d’innocence. Faut-il rappeler à l’ex-patron de RSF que l’apologie de la torture est
interdite en France, que même si les USA ont voté une loi pour en
autoriser l’usage, elle est condamnée par l’ONU, la Convention de
Genève, Amnesty international et par toutes les ONG ou presque ?
Robert Ménard est au journalisme ce que Bernard Kouchener est à l’humanitaire : une ingérence.
Auparavant :
L’activité concrète de Reporters sans
frontières est très éloignée de ce que les donateurs croient financer.
Le fonds d’assistance aux journalistes opprimés, c’est-à-dire le
paiement des honoraires des avocats des journalistes emprisonnés, le
soutien matériel à leurs familles, le développement des Maisons des
journalistes, tout cela qui représente le cour de l’activité officielle
de l’association et la raison de la générosité du public ne reçoit que.
7 % du budget général ! Vous avez bien lu : pour 1 euro donné pour les
journalistes opprimés, seuls 7 centimes arrivent à destination.
Où passe donc le reste ?
La véritable activité de
Reporters sans frontières est de conduire des campagnes politiques
contre des cibles déterminées. Elles seraient légitimes si, comme la
Fondation Soros , elle n’instrumentalisaient pas la liberté de la presse au point de
l’évoquer pour justifier des violations graves du droit international. À
titre d’exemple, RSF s’est félicité de l’enlèvement du président
constitutionnel d’Haïti par les Forces spéciales états-uniennes appuyées
par une logistique française,
au motif que Jean-Bertrand Aristide aurait été un « prédateur de la
liberté de la presse » ; un qualificatif étayé par une vision tronquée
des évènements qui visait à faire passer le président haïtien pour le
commanditaire de meurtres de journalistes. Force est d’observer que, ce
faisant, Reporters sans frontières soutenait médiatiquement une
opération dans laquelle le gouvernement français s’était fourvoyée,
alors que ce même gouvernement français subventionnait l’association.
Le caractère idéologique
des campagnes de Reporters sans frontières tourne parfois au ridicule.
Ainsi, l’association s’est-elle indignée du projet de loi vénézuélien
visant à soumettre les médias au droit général, mais elle ne s’est pas
préoccupée du rôle du magnat de l’audiovisuel Gustavo Cisneros et de ses
chaînes de télévision dans la tentative de coup d’État militaire pour
renverser le président constitutionnel Hugo Chavez .
C’est en définitive à
propos de Cuba que la polémique s’est cristalisée, tant il est vrai que
RSF a fait de la dénonciation du régime castriste l’axe principal de ses
campagnes. Selon l’association, les 21 journalistes emprisonnés dans
l’île auraient été accusés abusivement d’espionnage au profit des
États-Unis et seraient en réalité victimes de la répression
gouvernementale. Pour lutter contre ce gouvernement, RSF a organisé
diverses manifestations, dont une qui a mal tourné, le 14 avril 2003
devant l’ambassade de Cuba à Paris. Dans son enthousiasme, l’association
a également troublé la session de la Commission des droits de l’homme,
au siège de l’ONU à Genève. Ses militants avaient pris à partie la
présidence libyenne de la Commission et molesté des diplomates. En
conséquence, Reporters sans frontières a été suspendu pour un an de son
statut d’observateur au Conseil économique et social (Ecosoc) de l’ONU.
Robert Ménard n’a pas manqué de stigmatiser les dérives de cette
commission, selon lui aux mains des spécialistes des violations des
droits de l’homme. Pourtant, les sanctions à l’encontre de RSF ont été
votées par des États parfaitement démocratiques comme l’Afrique du Sud,
le Brésil ou le Bénin.
Interrogé par téléphone, Robert Ménard récuse les allégations selon lesquelles RSF aurait été acheté par l’argent de la NED/CIA pour mener campagne contre Cuba. Il explique que l’association a demandé
une subvention à l’Agence états-unienne pour venir en aide aux
journalistes opprimés en Afrique et qu’elle a en définitive reçu
seulement 40 000 dollars à la mi-janvier 2005. Dont acte.
Poursuivant la discussion,
M. Ménard récuse également les accusations de notre collaborateur
Jean-Guy Allard, par ailleurs journalistes à l’agence nationale Granma
Internacional. Celui-ci relate les liens personnels étroits que le directeur exécutif
de l’association entretient avec les milieux d’extrême droite
anticastriste à Miami, notamment avec Nancy Pérez Crespo. Haussant la
voix, il nous accuse de projeter des présupposés idéologiques sur les
choses, alors que lui et son association s’astreindraient à la plus
grande neutralité. Puis, il nous accuse d’accorder du crédit à de la
« propagande communiste ».
Vérification faite, Robert
Ménard fréquente bien l’extrême droite de Miami et RSF est bien financé
par le lobby anticastriste pour mener campagne contre Cuba. En 2002,
Reporters sans frontières a signé un contrat, dont les termes ne sont
pas connus, avec le Center for a Free Cuba,
à l’issue duquel il a reçu une première subvention de 24 970 euros.
Celle-ci a été augmentée à 59 201 euros pour 2003. Le montant 2004 n’est
pas connu.
Le Center for a Free Cuba est une organisation créée pour renverser la révolution cubaine et restaurer le régime de Battista.
Elle est présidée par le patron des Rhums Bacardi, dirigée par l’ancien
terroriste Frank Calzon, et articulée à une officine de la CIA, la
Freedom House.
Le contrat signé avec le
Center for a Free Cuba a été négocié en 2001 avec le responsable de
l’époque de cette organisation : Otto Reich, le champion de la
contre-révolution dans toute l’Amérique latine.
Le même Otto Reich, devenu secrétaire d’État adjoint pour l’hémisphère
occidental, fut l’organisateur du coup d’État manqué contre le président
élu Hugo Chavez ; puis, devenu émissaire spécial du président Bush, il
supervisa l’opération d’enlèvement du président Jean-Bertrand Aristide.
RSF, c’est 7 % de soutien aux journalistes opprimés et 93 % de propagande impériale états-unienne
(sources Réseau Voltaire)