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Commentaire de Gaspard Delanuit

sur Brouillon de culture philosophique sur France Inter


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Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 24 juillet 2011 12:41

En écoutant l’émission, je trouve que l’animatrice et son invité sont bien moins intéressants que les théories prétendument monstrueuses dont ils voudraient nous protéger. 


Il est évident qu’une notion telle que celle des "droits de l’homme" ne concerne pas l’homme en tant que représentant d’une certaine espèce animale. Si on découvrait une espèce de singes doués de parole et capables de raisonner ne serait-ce que comme un enfant de 5 ou 6 ans, et d’exprimer leur désirs, est-ce qu’on pourrait dire que les "droits de l’homme" ne s’appliquent pas à leur cas ? Si on retrouvait un groupe d’extraterrestres dans leur vaisseau accidenté sur terre, est-ce qu’on pourrait les vendre, les utiliser comme esclaves, les manger, faire des jouets avec leurs dents, du cuir avec leur peau ? Les mettre en cage pour les exposer vivants ? Est-ce qu’on pourrait faire ça en se disant que les droits de l’homme ne s’appliquent pas aux non-humains ? Bien sûr que non, car les droits de l’homme sont les droits de la "personne" et notre conscience nous avertit qu’une personne non humaine a les mêmes droits qu’une personne humaine. Le fait d’avoir six yeux ou des tentacules à la place des bras n’y change rien. 

Jusqu’à présent, on connaît peu de représentants de la conscience personnelle non humains. Et donc nous avons pris l’habitude de confondre le concept de notre espèce (l’humanité) avec le concept de ce qui la singularise spirituellement : être une personne consciente d’elle-même. Il est vrai aussi que nous respectons en toute forme humaine la promesse d’une conscience personnelle. C’est là une attitude un peu religieuse, "humaniste", pas forcément malsaine, et cela explique pourquoi nous respectons le corps des bébés humains davantage que celui des bébés mouches (par exemple). 

Mais la question de la relativisation de la personne pose un immense problème. Est-ce qu’un bonobo est une personne ? Est-ce qu’il y a des degrés dans la conscience personnelle ? Comment les évaluer ? La valeur d’une personne est-elle quantifiable ? Par qui ?

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