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Commentaire de ffi

sur Pascal Salin débat avec François Hollande sur la fiscalité


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ffi 4 septembre 2011 18:09

Je ne répondrais qu’à ceci, car votre message est bien long, mais cela en vaut la peine :
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"Quand l’État émet de la monnaie, c’est équivalant à un impôt sauf qu’il est invisible. L’État est donc malhonnête avec son peuple. Si l’État à besoin d’argent, qu’il lève un impôt en disant qu’est ce que cela va financer. Il aura en plus l’avis de son peuple. Un État doit avoir peur de son peuple, pas l’inverse."
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En fait, ceci est faux. Toute émission de monnaie n’engendre pas nécessairement l’inflation.
Le prix d’une chose est le rapport entre la demande et l’offre.
Emettre de la monnaie, augmente la monnaie en circulation, donc augmente la demande, ce qui fait augmenter généralement le prix, mais pas toujours, un cas, une exception existe :
- quand l’émission monétaire augmente l’offre.
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L’inflation apparaît quand la quantité de monnaie en circulation augmente plus vite que la quantité de biens à échanger.
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Prenons un exemple simplifié :
Supposons un système économique, où sont produit 15 millions de pommes, et où il y a 15 millions d’euros en circulation. La pomme est donc à 1 euro/pièce.
Maintenant, supposons que l’Etat émette 5 millions d’euro, et que grâce à cet investissement, la production de pommes double.
Il y aura donc 15+5 = 20 millions d’euros en circulation, et 30 millions de pommes disponibles. La pomme sera à 20/30 = 0.66 euro/pièce.
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Autrement dit, toute émission de monnaie qui augmente l’abondance des biens, de manière rentable, ne provoque pas d’inflation.
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Maintenant prenez l’exemple du montage aux USA qui a abouti à la crise des subprimes.
Les banques sont parties du principe que les prix de l’immobilier augmenteraient toujours. Elles ont donc émis des crédits en masse pour financer la construction de biens immobiliers, en s’assurant sur cette montée des prix.
Or, ayant investi dans la production de biens immobilier, fatalement, les prix ont finit par baisser, d’où l’impossibilité de recouvrer leurs fonds.
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Bref, l’état peut tout-à-fait émettre de la monnaie, sans pour autant provoquer de l’inflation, si cette émission est utilisée pour des investissements qui augmentent l’abondance de biens, car l’augmentation de la quantité de monnaie en circulation est alors couverte par l’augmentation du nombre de biens en circulation.
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Ceci est d’ailleurs aussi vrai pour les banques privées, pour lesquelles chaque crédit accordé augmente à la fois et la quantité de monnaie en circulation et le nombre de biens disponibles. A la différence, cependant, que l’afflux de monnaie par le crédit est temporaire, et qu’elle est détruite au fur et à mesure du remboursement et un peu plus, en comptant les intérêts.
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Mais les banques privées n’ont pas de point de vue global sur l’économie, elles ne se coordonnent pas au sujet des investissement qu’elles acceptent, pire, elles s’imitent. D’où le coté très instable d’un système purement privé, qui oscillent sans cesse entre période d’abondance monétaire et période de rareté monétaire.
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Pour amortir ces oscillations, l’état doit avoir trois instruments :
- création monétaire pure (sans intérêt) pour augmenter la masse monétaire en cas de sa raréfaction : c’est l’accélérateur.
- impôts et taxes pour diminuer la masse monétaire en cas de sa surabondance : c’est le frein.
- capacité d’orienter les investissements vers la satisfaction des besoins collectifs (planification et incitations stratégiques).


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