• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV Mobile


Commentaire de Schweizer.ch

sur Chomsky : réflexion sur la Démocratie


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Schweizer.ch 4 mai 2012 20:15

"Encore une fois vous repondez à coté,pratique n’es ce pas ?"

C’est une seconde nature chez moi. Maintenant, si vous avez une vraie question précise à poser, posez-la clairement, intelligiblement, et assortie d’un point d’interrogation. Ca marche pour vous ?

" quoi d’autre que l’egoisme ou la cupidité peuvent vous faire emettre l’hypothese que : "c’est peut-être bien que le collectivisme est tellement contraire à la nature humaine" ?"

L’attachement prioritaire aux siens, par rapport aux non-siens, comme Jean-Marie Le Pen l’a parfaitement illustré avec sa métaphore célèbre, n’est ni cupide ni égoïste : il est naturel pour l’homme normal (le saint ne m’intéresse pas, c’est souvent un névrosé), de préférer ses filles à ses nièces, ses nièces à ses cousines, ses cousines à ses voisines et ses voisines aux étrangères.

J’ajoute que si le collectivisme est tellement contraire à la nature humaine, c’est qu’il est la négation égalitariste et mécanique de l’individu et de son individualité, c’est le rabaissement d’une créature de chair, de sang et surtout de sentiments au rang de pièce interchangeable. C’est également le contraire de la démocratie dans la mesure où il pose définitivement des principes absolus qui ne sont pas passibles du suffrage universel.

"Et puis repondez donc,la presence de societé humaine sur terre où sont absentes les caracteristique reconnues comme inherente à la "nature humaine"ne demontre t il pas qu’il n’y a pas de nature humaine  ?"

Quelles caractéristiques reconnues ? Tout groupe humain qui ne privilégie pas les siens par rapport aux non-siens - préférence familiale, tribale ou clanique - est condamné à disparaître, et il disparaît, et tout groupe humain éprouve cet "impératif territorial" qui le lie à un territoire qu’il va défendre contre ceux qui chercheraient à s’en emparer, sinon il est aussi condamné à disparaître, et il disparaît aussi.

Par ailleurs, en lisant telle réflexion d’Albert Schweitzer, il me vient à l’esprit que les primitifs se construisent peut-être des sociétés aussi aliénantes que les nôtres. Voici de qu’il écrivait des Africains qu’il côtoyait au Gabon : 

"L’Européen ne saura jamais à quel point est effroyable la vie de ces malheureux qui passent leur temps dans la crainte des sortilèges dirigés contre eux. Seuls, ceux qui ont vu cette misère de près comprennent que c’est un devoir d’humanité d’enseigner aux peuples primitifs une autre conception du monde et de la vie, pour les délivrer de ces croyances funestes."

"...philolog.fr/faut-il-se-mefier-de-lidee-de-nature-humaine..."

Je vous l’ai dit, le concept de nature humaine les gêne énormément, parce qu’il les oblige de renoncer au chimérique Homme nouveau de leur rêve. Et cela, ils ne peuvent pas s’y résigner. Alors, Mme Manon nous ressort le sempiternel exemple de l’enfant sauvage, mais que sait-elle de sa psychologie, de ses rapports avec son environnement et son territoire, le cas échéant avec les animaux de son groupe et avec les animaux des autres groupes, de ses capacités, très humaines, de trouver une solution technique à certains des problèmes qui se posent à lui ? Avant de nier la nature humaine des enfants sauvages, il serait bon qu’elle précisât ce qui, pour elle, correspond à la nature humaine...

"La presence sur terre de societé entierement collectiviste (peuple premiers) ne demontre t il pas que le collectivisme..."

Votre collectivisme, ici, est celui d’une société primitive qui chasse, cueille, cultive, élève peut-être, et fabrique des armes sommaires, des récipients et des objets cultuels. La nôtre, de société, envoie des fusées dans l’espace, fabrique des instruments de communication un milliard de fois plus performants que le tam-tam, déplace des millions de personnes tous les jours et fait en sorte que des dizaines de millions personnes peuvent, tous les jours aussi, trouver de quoi se nourrir à la porte de leur domicile.

Alors vous pouvez peut-être transposer le collectivisme des Yawalapiti à un pays de liaisons aériennes, de TGV, de grande distribution et d’hôpitaux ultramodernes, moi je ne peux pas.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès