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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Chomsky : réflexion sur la Démocratie

Chomsky : réflexion sur la Démocratie

Extrait de "Chomsky : les Médias et les Illusions Nécessaires" (1993)

 

 

Commençons par la question des médias. En France, en mai 2005, lors du référendum sur le traité de Constitution européenne, la plupart des organes de presse étaient partisans du « oui », et cependant 55 % des Français ont voté « non ». La puissance de manipulation des médias ne semble donc pas absolue. Ce vote des citoyens représentait-il aussi un « non » aux médias ?

 

Le travail sur la manipulation médiatique ou la fabrique du consentement fait par Edward Herman et moi n’aborde pas la question des effets des médias sur le public (1). C’est un sujet compliqué, mais les quelques recherches en profondeur menées sur ce thème suggèrent que, en réalité, l’influence des médias est plus importante sur la fraction de la population la plus éduquée. La masse de l’opinion publique paraît, elle, moins tributaire du discours des médias.

 

Prenons, par exemple, l’éventualité d’une guerre contre l’Iran : 75 % des Américains estiment que les Etats-Unis devraient mettre un terme à leurs menaces militaires et privilégier la recherche d’un accord par voie diplomatique. Des enquêtes conduites par des instituts occidentaux suggèrent que l’opinion publique iranienne et celle des Etats-Unis convergent aussi sur certains aspects de la question nucléaire : l’écrasante majorité de la population des deux pays estime que la zone s’étendant d’Israël à l’Iran devrait être entièrement débarrassée des engins de guerre nucléaires, y compris ceux que détiennent les troupes américaines de la région. Or, pour trouver ce genre d’information dans les médias, il faut chercher longtemps.

 

Quant aux principaux partis politiques des deux pays, aucun ne défend ce point de vue. Si l’Iran et les Etats-Unis étaient d’authentiques démocraties à l’intérieur desquelles la majorité détermine réellement les politiques publiques, le différend actuel sur le nucléaire serait sans doute déjà résolu. Il y a d’autres cas de ce genre.

 

Concernant, par exemple, le budget fédéral des Etats-Unis, la plupart des Américains souhaitent une réduction des dépenses militaires et une augmentation, en revanche, des dépenses sociales, des crédits versés aux Nations unies, de l’aide économique et humanitaire internationale, et enfin l’annulation des baisses d’impôts décidées par le président George W. Bush en faveur des contribuables les plus riches.

 

Sur tous ces sujets-là, la politique de la Maison Blanche est totalement contraire aux réclamations de l’opinion publique. Mais les enquêtes qui relèvent cette opposition publique persistante sont rarement publiées dans les médias. Si bien que les citoyens sont non seulement écartés des centres de décision politique, mais également tenus dans l’ignorance de l’état réel de cette même opinion publique.

 

Il existe une inquiétude internationale relative à l’abyssal « double déficit » des Etats-Unis : le déficit commercial et le déficit budgétaire. Or ceux-ci n’existent qu’en relation étroite avec un troisième déficit : le déficit démocratique, qui ne cesse de se creuser, non seulement aux Etats-Unis, mais plus généralement dans l’ensemble du monde occidental.

 

Chaque fois qu’on demande à un journaliste vedette ou à un présentateur d’un grand journal télévisé s’il subit des pressions, s’il lui arrive d’être censuré, il réplique qu’il est entièrement libre, qu’il exprime ses propres convictions. Comment fonctionne le contrôle de la pensée dans une société démocratique ? En ce qui concerne les dictatures, nous le savons.

 

Quand des journalistes sont mis en cause, ils répondent aussitôt : « Nul n’a fait pression sur moi, j’écris ce que je veux. » C’est vrai. Seulement, s’ils prenaient des positions contraires à la norme dominante, ils n’écriraient plus leurs éditoriaux. La règle n’est pas absolue, bien sûr ; il m’arrive moi-même d’être publié dans la presse américaine, les Etats-Unis ne sont pas un pays totalitaire non plus. Mais quiconque ne satisfait pas certaines exigences minimales n’a aucune chance d’être pressenti pour accéder au rang de commentateur ayant pignon sur rue.

 

C’est d’ailleurs l’une des grandes différences entre le système depropagande d’un Etat totalitaire et la manière de procéder dans des sociétés démocratiques. En exagérant un peu, dans les pays totalitaires, l’Etat décide de la ligne à suivre et chacun doit ensuite s’y conformer. Les sociétés démocratiques opèrent autrement. La « ligne » n’est jamais énoncée comme telle, elle est sous-entendue. On procède, en quelque sorte, au « lavage de cerveaux en liberté ». Et même les débats « passionnés » dans les grands médias se situent dans le cadre des paramètres implicites consentis, lesquels tiennent en lisière nombre de points de vue contraires.

 

Le système de contrôle des sociétés démocratiques est fort efficace ; il instille la ligne directrice comme l’air qu’on respire. On ne s’en aperçoit pas, et on s’imagine parfois être en présence d’un débat particulièrement vigoureux. Au fond, c’est infiniment plus performant que les systèmes totalitaires.

 

Prenons, par exemple, le cas de l’Allemagne au début des années 1930. On a eu tendance à l’oublier, mais c’était alors le pays le plus avancé d’Europe, à la pointe en matière d’art, de sciences, de techniques, de littérature, de philosophie. Puis, en très peu de temps, un retournement complet est intervenu, et l’Allemagne est devenue l’Etat le plus meurtrier, le plus barbare de l’histoire humaine.

 

Tout cela s’est accompli en distillant de la peur : celle des bolcheviks, des Juifs, des Américains, des Tziganes, bref, de tous ceux qui, selon les nazis, menaçaient le cœur de la civilisation européenne, c’est-à-dire les« héritiers directs de la civilisation grecque ». En tout cas, c’est ce qu’écrivait le philosophe Martin Heidegger en 1935. Or la plupart des médias allemands qui ont bombardé la population avec des messages de ce genre ont repris les techniques de marketing mises au point... par des publicitaires américains.

 

N’oublions pas comment s’impose toujours une idéologie. Pour dominer, la violence ne suffit pas, il faut une justification d’une autre nature. Ainsi, lorsqu’une personne exerce son pouvoir sur une autre – que ce soit un dictateur, un colon, un bureaucrate, un mari ou un patron –, elle a besoin d’une idéologie justificatrice, toujours la même : cette domination est faite « pour le bien » du dominé. En d’autres termes, le pouvoir se présente toujours comme altruiste, désintéressé, généreux.

 

Quand la violence d’Etat ne suffit plus

 

Dans les années 1930, les règles de la propagande nazie consistaient, par exemple, à choisir des mots simples, à les répéter sans relâche, et à les associer à des émotions, des sentiments, des craintes. Quand Hitler a envahi les Sudètes [en 1938], ce fut en invoquant les objectifs les plus nobles et charitables, la nécessité d’une « intervention humanitaire » pour empêcher le « nettoyage ethnique » subi par les germanophones, et pour permettre que chacun puisse vivre sous l’« aile protectrice » de l’Allemagne, avec le soutien de la puissance la plus en avance du monde dans le domaine des arts et de la culture.

 

En matière de propagande, si d’une certaine manière rien n’a changé depuis Athènes, il y a quand même eu aussi nombre de perfectionnements. Les instruments se sont beaucoup affinés, en particulier et paradoxalement dans les pays les plus libres du monde : le Royaume-Uni et les Etats-Unis. C’est là, et pas ailleurs, que l’industrie moderne des relations publiques, autant dire la fabrique de l’opinion, ou la propagande, est née dans les années 1920.

 

Ces deux pays avaient en effet progressé en matière de droits démocratiques (vote des femmes, liberté d’expression, etc.) à tel point que l’aspiration à la liberté ne pouvait plus être contenue par la seule violence d’Etat. On s’est donc tourné vers les technologies de la « fabrique du consentement ». L’industrie des relations publiques produit, au sens propre du terme, du consentement, de l’acceptation, de la soumission. Elle contrôle les idées, les pensées, les esprits. Par rapport au totalitarisme, c’est un grand progrès : il est beaucoup plus agréable de subir une publicité que de se retrouver dans une salle de torture.

 

Aux Etats-Unis, la liberté d’expression est protégée à un degré que je crois inconnu dans tout autre pays du monde. C’est assez récent. Dans les années 1960, la Cour suprême a placé la barre très haut en matière de respect de la liberté de parole, ce qui exprimait, à mon avis, un principe fondamental établi dès le XVIIIe siècle par les valeurs des Lumières. La position de la Cour fut que la parole était libre, avec pour seule limite la participation à un acte criminel. Si, par exemple, quand je rentre dans un magasin pour le dévaliser, un de mes complices tient une arme et que je lui dis : « Tire ! », ce propos n’est pas protégé par la Constitution. Pour le reste, le motif doit être particulièrement grave avant que la liberté d’expression soit mise en cause. La Cour suprême a même réaffirmé ce principe en faveur de membres du Ku Klux Klan.

 

En France, au Royaume-Uni et, me semble-t-il, dans le reste de l’Europe, la liberté d’expression est définie de manière très restrictive. A mes yeux, la question essentielle est : l’Etat a-t-il le droit de déterminer ce qu’est la vérité historique, et celui de punir qui s’en écarte ? Le penser revient à s’accommoder d’une pratique proprement stalinienne.

 

Des intellectuels français ont du mal à admettre que c’est bien là leur inclination. Pourtant, le refus d’une telle approche ne doit pas souffrir d’exception. L’Etat ne devrait avoir aucun moyen de punir quiconque prétendrait que le Soleil tourne autour de la Terre. Le principe de la liberté d’expression a quelque chose de très élémentaire : ou on le défend dans le cas d’opinions qu’on déteste, ou on ne le défend pas du tout. Même Hitler et Staline admettaient la liberté d’expression de ceux qui partagaient leur point de vue...

 

J’ajoute qu’il y a quelque chose d’affligeant et même de scandaleux à devoir débattre de ces questions deux siècles après Voltaire, qui, comme on le sait, déclarait : « Je défendrai mes opinions jusqu’à ma mort, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez défendre les vôtres. »Et c’est rendre un bien triste service à la mémoire des victimes de l’Holocauste que d’adopter une des doctrines fondamentales de leurs bourreaux.

 

Dans un de vos livres, vous commentez la phrase de Milton Friedman : « Faire des profits est l’essence même de la démocratie »...

 

A vrai dire, les deux choses sont tellement contraires qu’il n’y a même pas de commentaire possible... La finalité de la démocratie, c’est que les gens puissent décider de leur propre vie et des choix politiques qui les concernent. La réalisation de profits est une pathologie de nos sociétés, adossée à des structures particulières. Dans une société décente, éthique, ce souci du profit serait marginal. Prenez mon département universitaire [au Massachusetts Institute of Technology] : quelques scientifiques travaillent dur pour gagner beaucoup d’argent, mais on les considère un peu comme des marginaux, des gens perturbés, presque des cas pathologiques. L’esprit qui anime la communauté académique, c’est plutôt d’essayer de faire des découvertes, à la fois par intérêt intellectuel et pour le bien de tous.

 

Dans l’ouvrage qui vous est consacré aux éditions de L’Herne, Jean Ziegler écrit : « Il y a eu trois totalitarismes : le totalitarisme stalinien, nazi et maintenant c’est Tina (2). »Compareriez-vous ces trois totalitarismes ?

 

Je ne les mettrais pas sur le même plan. Se battre contre « Tina », c’est affronter une emprise intellectuelle qu’on ne peut pas assimiler aux camps de concentration ni au goulag. Et, de fait, la politique des Etats-Unis suscite une opposition massive à l’échelle de la planète. L’Argentine et le Venezuela ont jeté le Fonds monétaire international (FMI) dehors. Les Etats-Unis ont dû renoncer à ce qui était encore la norme il y a vingt ou trente ans : le coup d’Etat militaire en Amérique latine. Le programme économique néolibéral, qui a été imposé de force à toute l’Amérique latine dans les années 1980 et 1990, est aujourd’hui rejeté dans l’ensemble du continent. Et on retrouve cette même opposition contre la globalisation économique à l’échelle mondiale.

 

Le mouvement pour la justice, qui est sous les feux des projecteurs médiatiques lors de chaque Forum social mondial, travaille en réalité toute l’année. C’est un phénomène très nouveau dans l’histoire, qui marque peut-être le début d’une vraie Internationale. Or son principal cheval de bataille porte sur l’existence d’une solution de rechange. D’ailleurs, quel meilleur exemple de globalisation différente que le Forum social mondial ? Les médias hostiles appellent ceux qui s’opposent à la globalisation néolibérale les « antimondialistes », alors qu’ils se battent pour une autre mondialisation, la mondialisation des peuples.

 

On peut observer le contraste entre les uns et les autres, parce que, au même moment, a lieu, à Davos, le Forum économique mondial, qui travaille à l’intégration économique planétaire, mais dans le seul intérêt des financiers, des banques et des fonds de pension. Puissances qui contrôlent aussi les médias. C’est leur conception de l’intégration globale, mais au service des investisseurs. Les médias dominants considèrent que cette intégration est la seule qui mérite, en quelque sorte, l’appellation officielle de mondialisation.

 

Voilà un bel exemple du fonctionnement de la propagande idéologique dans les sociétés démocratiques. A ce point efficace que même des participants au Forum social mondial acceptent parfois le qualificatif malintentionné d’« antimondialistes ». A Porto Alegre, je suis intervenu dans le cadre du Forum, et j’ai participé à la Conférence mondiale des paysans. Ils représentent à eux seuls la majorité de la population de la planète...

 

On vous range dans la catégorie des anarchistes ou des socialistes libertaires. Dans la démocratie telle que vous la concevez, quelle serait la place de l’Etat ?

 

On vit dans ce monde, pas dans un univers imaginaire. Dans ce monde, il existe des institutions tyranniques, ce sont les grandes entreprises. C’est ce qu’il y a de plus proche des institutions totalitaires. Elles n’ont, pour ainsi dire, aucun compte à rendre au public, à la société ; elles agissent à la manière de prédateurs dont d’autres entreprises seraient les proies. Pour s’en défendre, les populations ne disposent que d’un seul instrument : l’Etat. Or ce n’est pas un bouclier très efficace, car il est, en général, étroitement lié aux prédateurs. A une différence, non négligeable, près : alors que, par exemple, General Electric n’a aucun compte à rendre, l’Etat doit parfois s’expliquer auprès de la population.

 

Quand la démocratie se sera élargie au point que les citoyens contrôleront les moyens de production et d’échange, qu’ils participeront au fonctionnement et à la direction du cadre général dans lequel ils vivent, alors l’Etat pourra disparaître petit à petit. Il sera remplacé par des associations volontaires situées sur les lieux de travail et là où les gens vivent.

 

Est-ce les soviets ?

 

C’étaient les soviets. Mais la première chose que Lénine et Trotski ont détruit, sitôt après la révolution d’Octobre, ce sont les soviets, les conseils ouvriers et toutes les institutions démocratiques. Lénine et Trotski ont été à cet égard les pires ennemis du socialisme au XXe siècle. En tant que marxistes orthodoxes, ils ont estimé qu’une société retardataire comme la Russie de leur époque ne pouvait pas passer directement au socialisme avant d’être précipitée de force dans l’industrialisation.

 

En 1989, au moment de l’effondrement du système communiste, j’ai pensé que cet effondrement représentait, paradoxalement, une victoire pour le socialisme. Car le socialisme tel que je le conçois implique, au minimum, je le répète, le contrôle démocratique de la production, des échanges et des autres dimensions de l’existence humaine.

 

Toutefois, les deux principaux systèmes de propagande se sont accordés pour dire que le système tyrannique institué par Lénine et Trotski, puis transformé en monstruosité politique par Staline, était le « socialisme ». Les dirigeants occidentaux ne pouvaient qu’être enchantés par cet usage absurde et scandaleux du terme, qui leur a permis pendant des décennies de diffamer le socialisme authentique.

Avec un enthousiasme identique, mais de sens contraire, le système depropagande soviétique a tenté d’exploiter à son profit la sympathie et l’engagement que suscitaient pour beaucoup de travailleurs les idéaux socialistes authentiques.

 

N’est-il pas vrai que toutes les formes d’auto-organisation selon les principes anarchistes se sont finalement effondrées ?

 

Il n’y a pas de « principes anarchistes » fixes, une sorte de catéchisme libertaire auquel il faudrait prêter allégeance. L’anarchisme, du moins tel que je le comprends, est un mouvement de la pensée et de l’action humaines qui cherche à identifier les structures d’autorité et de domination, à leur demander de se justifier et, dès qu’elles en sont incapables, ce qui arrive fréquemment, à tenter de les dépasser.

 

Loin de s’être « effondré », l’anarchisme, la pensée libertaire, se porte très bien. Il est à la source de nombreux progrès réels. Des formes d’oppression et d’injustice qui étaient à peine reconnues, et encore moins combattues, ne sont plus admises. C’est une réussite, une avancée pour l’ensemble du genre humain, pas un échec.

 

(Propos recueillis par Daniel Mermet, revus et corrigés par l’auteur.)
 

Noam Chomsky

Professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), Boston, Etats-Unis. Auteur notamment de Les Etats manqués. Abus de puissance et déficit démocratique, Fayard, Paris, 2007. La plupart des textes de Noam 

 

Tags : Démocratie Culture Liberté d’expression




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21 réactions à cet article    


  • 4 votes
    alia alia 3 mai 2012 16:03

    Merci , très intéressant !!

    Et dire qu ’ une grande partie des internautes, préférent s’ intéresser à commenter le pseudo débat de nos deux grands tartuffes, qui foncièrement bossent pour la même enseigne : La finance !!! 

    C’’est beau de croire encore qu’en votant on peut améliorer le système en se persuadant que l’ on a un réel pouvoir politique. Il n ’y a pas à dire, la fabrique du consentement marche à merveille !!


    • 3 votes
      la mouche du coche 3 mai 2012 21:03

      Cet article basé sur des idées fausses est parfaitement débile. Il oppose totalitarisme à démocratie de la façon la plus absurde. On croirait un étudiant qui vient de découvrir ces mots et les réutilise nimporte comment.


    • 1 vote
      kemilein kemilein 3 mai 2012 22:56

      la démocratie elle même est un totalitarisme puisque c’est la majorité qui impose ses vues sur la/les minorité(s).
      mais est-ce pire qu’un fou furieux qui décide seul ? que 500 traitres assemblés qui ruinent le peuple ?


    • 8 votes
      Schweizer.ch 3 mai 2012 17:46

      "... la plupart des organes de presse étaient partisans du « oui », et cependant 55 % des Français ont voté « non »."

      C’est quelque chose qui se vérifie pratiquement chaque année en Suisse, où les médias sont majoritairement de gauche et le peuple majoritairement de droite.

      " La puissance de manipulation des médias ne semble donc pas absolue."

      La multiplicité des exemples suisses semble démontrer qu’elle est à peu près nulle, du moment que le peuple s’est mis quelque chose en la tête. Il faut alors tout autre chose que des démonstrations, des ratiocinations et des rabâchages d’intellectuels pour modifier sa position.

      D’ailleurs le texte ci-dessus le reconnaît : "l’influence des médias est plus importante sur la fraction de la population la plus éduquée. La masse de l’opinion publique paraît, elle, moins tributaire du discours des médias."

      Tout simplement parce qu’il est plus facile de faire avaler quelque chose qui a l’apparence de l’intelligence, de la réflexion, à ceux qui se croient intelligents du fait de leurs années d’études et de leurs diplômes.


      • 7 votes
        kemilein kemilein 3 mai 2012 19:04

        la gauche est exclusivement communiste, déjà lors de la révolution francaise.
        la fausse gauche qu’on connait depuis n’a fait qu’oeuvrer pour le système.
        ce sont des faits.
        les journalistes (journaleux) sont des collaborateurs du système, il ne sont absolument pas de gauche.
        il n’existe de gauche que celle collectiviste, le reste c’est une illusion pour cerveau atrophié.


      • 2 votes
        Schweizer.ch 3 mai 2012 20:27


        "il n’existe de gauche que celle collectiviste, le reste c’est une illusion pour cerveau atrophié."

        Dans le fond, le problème de la gauche, c’est peut-être bien que le collectivisme est tellement contraire à la nature humaine, qu’elle n’ose plus s’en prévaloir. 

        Ou qu’elle ne s’en ressent pas de programmer l’incontournable massacre de millions d’oposants... Dans un pays comme la France, je veux dire... Auquel cas, la carence se situerait carrément au niveau des cojones.


      • 6 votes
        Mr.Knout Mr.Kout 3 mai 2012 22:00

        "c’est peut-être bien que le collectivisme est tellement contraire à la nature humaine"

        Aborigènes d’Amérique,d’Afrique d’Australie etc etc ,vous avez compris,vous êtes contre-nature.

        Je pense que vous confondez collectivisme et capitalisme d’état.


      • 5 votes
        Mr.Knout Mr.Kout 3 mai 2012 22:02

        Et puis de tout maniere il n’y a pas de "nature humaine",cette théorie déterministe est l’œuvre de milliardaire misanthropes (et de leurs valets zélés) qui cherche une solution pour réduire la "plèbe" au strict minimum.


      • 4 votes
        Schweizer.ch 3 mai 2012 23:06

        "Et puis de tout maniere il n’y a pas de "nature humaine"..."

        Ben évidemment... S’il y a une nature humaine, plus de lendemains qui chantent, plus d’avenir radieux pour une humanité pacifiée, fraternelle et solidaire...
         
        Et ce genre d’utopies, il y en a qui ne peuvent pas vivre sans. C’est ce qu’on appelle des chimérodépendants.

        Il faut se battre pour le retour de l’essentialisme, sur le thème "Les chiens ne font pas des chats !"


      • 2 votes
        kemilein kemilein 3 mai 2012 22:34

        un mr.kout au taquet et qui fait mouche, nous avons les même références a ce que je vois (amérique, affrique, australie)
        ainsi que l’analyse du système URSS dit "communisme d’état" qui n’est rien d’autre qu’un état corporatiste oligarchique et n’a donc rien avoir avec du "collectif" (démocratie et mutualisme)


        • 2 votes
          Schweizer.ch 3 mai 2012 23:10

          "...nous avons les même références a ce que je vois (amérique, affrique, australie)..."

          Les summums du développement, à 35 ans d’espérance de vie... smiley


        • 5 votes
          Mr.Knout Mr.Kout 4 mai 2012 00:20

          On ne juge pas la valeur d’une vie à son nombre d’années.
          Je préfère vivre 35ans en homme libre et sain d’esprit,même dans la précarité de la nature que 70 ans en esclave à demi fou.
          Nous avons tout simplement pas les mêmes "valeurs".

          Sur la "nature humaine" :

          Pourquoi répondez vous à coté ?Cette fameuse nature humaine (avarice,cupidité,etc) est absente de certaines sociétés,ce qui tend à prouver que ce n’est pas "naturel" et vous vous me parlez de vivre plus vieux ?(obssession souvent conjugué à l’eugenisme et au determinisme des classes dominantes).
          Il n’y a que des comportements induit par des environnements,tout autre explication reste acceptable dans le débat car personne ne détient la vérité mais les observations font plutôt pencher la balance du coté des "rêveurs".
          L’homme est il cupide par nature ou tout simplement parce qu’il vit dans un environnement concurrentiel ?
          Si l’homme est cupide parce qu’il vit dans un environnement concurrentiel alors changer son environnement modifierait son comportement.

          Si la nature humaine c’est la cupidité etc alors enfermons les gens comme l’abbé pierre (paix a son âme)un véritable sociopathe.
          La "nature humaine" est un concept bien pratique pour les sociopathe qui nous dominent,une puissante excuse à leurs comportements CONTRE NATURE.


        • 3 votes
          Schweizer.ch 4 mai 2012 03:12

          "Cette fameuse nature humaine (avarice,cupidité,etc)..."

          Si pour vous la nature humaine se ramène à des défauts apparentés à ce que la religion catholique définit comme les péchés capitaux, tout dialogue devient impossible. D’autant plus que les avares et les cupides sont loin d’être majoritaires jusqu’au sein de notre société de consommation.

          Vous pourriez vous documenter, peut-être, en tapant "nature humaine" et philosophie dans Google.


        • 5 votes
          Mr.Knout Mr.Kout 4 mai 2012 13:10

          Encore une fois vous repondez à coté,pratique n’es ce pas ?

          Evidement que le concept philosophique de nature humaine (encore une fois pratique de se cacher derriere la philosophie pour un concept qui veut expliquer "scientifiquement" le comportement des humains) ne se resume pas à cela mais quand on s’interresse aux textes sur la "nature humaine" et "le propres de l’homme" ce qui ressort c’est l’impossiblité d’utopie,entre autre ,socialiste à cause des aspects negatifs de la "nature humaine".
          Vos propos aussi sous-entendent les aspect negatifs de la "nature humaine",car quoi d’autre que l’egoisme ou la cupidité peuvent vous faire emettre l’hypothese que : "c’est peut-être bien que le collectivisme est tellement contraire à la nature humaine" ?


          Et puis repondez donc,la presence de societé humaine sur terre où sont absentes les caracteristique reconnues comme inherente à la "nature humaine"ne demontre t il pas qu’il n’y a pas de nature humaine ?La presence sur terre de societé entierement collectiviste (peuple premiers) ne demontre t il pas que le collectivisme n’a pas d eprobleme avec cette "nature humaine" que je pense fantasmée ?

          Tenez,une reflexion parmis tant d’autre

          http://www.philolog.fr/faut-il-se-mefier-de-lidee-de-nature-humaine/


        • 3 votes
          Schweizer.ch 4 mai 2012 20:15

          "Encore une fois vous repondez à coté,pratique n’es ce pas ?"

          C’est une seconde nature chez moi. Maintenant, si vous avez une vraie question précise à poser, posez-la clairement, intelligiblement, et assortie d’un point d’interrogation. Ca marche pour vous ?

          " quoi d’autre que l’egoisme ou la cupidité peuvent vous faire emettre l’hypothese que : "c’est peut-être bien que le collectivisme est tellement contraire à la nature humaine" ?"

          L’attachement prioritaire aux siens, par rapport aux non-siens, comme Jean-Marie Le Pen l’a parfaitement illustré avec sa métaphore célèbre, n’est ni cupide ni égoïste : il est naturel pour l’homme normal (le saint ne m’intéresse pas, c’est souvent un névrosé), de préférer ses filles à ses nièces, ses nièces à ses cousines, ses cousines à ses voisines et ses voisines aux étrangères.

          J’ajoute que si le collectivisme est tellement contraire à la nature humaine, c’est qu’il est la négation égalitariste et mécanique de l’individu et de son individualité, c’est le rabaissement d’une créature de chair, de sang et surtout de sentiments au rang de pièce interchangeable. C’est également le contraire de la démocratie dans la mesure où il pose définitivement des principes absolus qui ne sont pas passibles du suffrage universel.

          "Et puis repondez donc,la presence de societé humaine sur terre où sont absentes les caracteristique reconnues comme inherente à la "nature humaine"ne demontre t il pas qu’il n’y a pas de nature humaine  ?"

          Quelles caractéristiques reconnues ? Tout groupe humain qui ne privilégie pas les siens par rapport aux non-siens - préférence familiale, tribale ou clanique - est condamné à disparaître, et il disparaît, et tout groupe humain éprouve cet "impératif territorial" qui le lie à un territoire qu’il va défendre contre ceux qui chercheraient à s’en emparer, sinon il est aussi condamné à disparaître, et il disparaît aussi.

          Par ailleurs, en lisant telle réflexion d’Albert Schweitzer, il me vient à l’esprit que les primitifs se construisent peut-être des sociétés aussi aliénantes que les nôtres. Voici de qu’il écrivait des Africains qu’il côtoyait au Gabon : 

          "L’Européen ne saura jamais à quel point est effroyable la vie de ces malheureux qui passent leur temps dans la crainte des sortilèges dirigés contre eux. Seuls, ceux qui ont vu cette misère de près comprennent que c’est un devoir d’humanité d’enseigner aux peuples primitifs une autre conception du monde et de la vie, pour les délivrer de ces croyances funestes."

          "...philolog.fr/faut-il-se-mefier-de-lidee-de-nature-humaine..."

          Je vous l’ai dit, le concept de nature humaine les gêne énormément, parce qu’il les oblige de renoncer au chimérique Homme nouveau de leur rêve. Et cela, ils ne peuvent pas s’y résigner. Alors, Mme Manon nous ressort le sempiternel exemple de l’enfant sauvage, mais que sait-elle de sa psychologie, de ses rapports avec son environnement et son territoire, le cas échéant avec les animaux de son groupe et avec les animaux des autres groupes, de ses capacités, très humaines, de trouver une solution technique à certains des problèmes qui se posent à lui ? Avant de nier la nature humaine des enfants sauvages, il serait bon qu’elle précisât ce qui, pour elle, correspond à la nature humaine...

          "La presence sur terre de societé entierement collectiviste (peuple premiers) ne demontre t il pas que le collectivisme..."

          Votre collectivisme, ici, est celui d’une société primitive qui chasse, cueille, cultive, élève peut-être, et fabrique des armes sommaires, des récipients et des objets cultuels. La nôtre, de société, envoie des fusées dans l’espace, fabrique des instruments de communication un milliard de fois plus performants que le tam-tam, déplace des millions de personnes tous les jours et fait en sorte que des dizaines de millions personnes peuvent, tous les jours aussi, trouver de quoi se nourrir à la porte de leur domicile.

          Alors vous pouvez peut-être transposer le collectivisme des Yawalapiti à un pays de liaisons aériennes, de TGV, de grande distribution et d’hôpitaux ultramodernes, moi je ne peux pas.


        • 1 vote
          gazatouslesetages 5 mai 2012 03:01

          "On ne juge pas la valeur d’une vie à son nombre d’années.
          Je préfère vivre 35ans en homme libre et sain d’esprit,même dans la précarité de la nature que 70 ans en esclave à demi fou."
          .
          alors ça, c’est vraiment un discours de gens qui n’ont pas connu les contraintes de la nature ,discours en général tout fait pour des bobos qui pensent que la nature et ses contraintes, c’est finalement gentil,et surtout très sain pour le corps et l’esprit.(parce que bien sûr, il n’y a pas de violence dans les tribus restées proches de la nature)..
          ils n’ont même pas conscience que la première liberté de l’homme, ça a été de s’affranchir des dégâts causés par la nature.
          .
          de plus, ce qu’il y a -encore- de positif en France, c’est que c’est assez facile d’acheter une terre en campagne perdue et ainsi vivre comme les aborigènes si souvent cités en exemple : sans électricité, sans eau courante, sans hopitaux, sans logement en dur etc..
          .
          si cette vie vous fait rêver, qu’attendez-vous pour vous lancer ?


        • vote
          Mr.Knout Mr.Kout 5 mai 2012 11:29

          1.La campagne française n’a pas l’abondance des forets primaires.

          2.Dans bobo y a bourgeois.....moi je suis un gros prolétaire.

          3.j’ai vécu 3 semaine dans un cabanon avec comme seule ressources la châtaigneraie qui m’entourait et en effet c’est très dur.Mais les aborigenes sont eux acclimatés à leur milieu.

          4.Ca me fait bien marrer de voir deux pro-FN me tenir un discour progressiste.

          5.Il existe des sociétés sans violence,renseignez vous.


        • vote
          gazatouslesetages 5 mai 2012 16:12

          Précisions, loi de moi l’idée de vous traiter de bobo Mr Kout , j’ai parlé d’un discours qui en général, est fait pour et par des bobos.
          Je viens de la campagne, je n’ai pas envie de vivre comme mes grands-parents dans des conditions très difficiles et je pense que la nature n’est pas notre "amie" intouchable.
          Je suis donc pour le progrès technique qui nous affranchit de ses contraintes, mais ça ne m’empêche d’avoir l’esprit critique sur notre société actuelle qui va très -trop- vite.
          .
          Même s’il n’y a plus de forêt primaire, il y a moyen de cultiver un lopin de terre de manière durable et sans produits chimiques.
          Je ne suis pas électeur du FN, entre autres parce que je n’adhère pas au programme économique.
          .


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          kemilein kemilein 6 mai 2012 03:22

          je passe 4 a 6 mois par an dans une tente de camping, c’est équivalent en presque tout des société primitives (étanchéité, anti-parasites, promiscuité), j’avoue que ne ne chasse ni ne pêche, il n’y a pas de gibier (et ils sont trop rare pour se permettre se massacrer les derniers restant !) et n’ai aucun point d’eau a proximité. (quand la nuit il fait 4 a 10 degrés c’est pas facile faut bien se couvrir, c’est tout. - j’ai déjà passer un hiver neigeux dans une tente...-)
          .
          la france n’est plus comparable avec une forêt aussi abondante que l’amazonie. s’il n’y a aucune culture il n’y a quasiment aucune nourriture. (par chance nous avons un vieux pommier, un prunier, est des plans de pomme de terre)
          .
          alors les bobos charclos que nous sommes, ils t’emmerdent :)


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          kemilein kemilein 6 mai 2012 03:24

          "je n’ai pas envie de vivre comme mes grands-parents dans des conditions très difficiles et je pense que la nature n’est pas notre "amie" intouchable.
          Je suis donc pour le progrès technique qui nous affranchit de ses contraintes, mais ça ne m’empêche d’avoir l’esprit critique sur notre société actuelle qui va très -trop- vite."

          c’est très exacte et juste :) (un peu trop prompte a l’injure, je suis xD)


        • 1 vote
          wesson 4 mai 2012 00:31

          le problème de Chomski, c’est qu’il a mal vieilli....



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