Chère cassia,
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Vous en conviendrez, le conflit syrien est très complexe à décortiquer. Ce qui ne fait pas
l’ombre d’un doute, c’est que Bachar el-Assad est un dictateur qui a du
sang sur les mains, au même titre que son défunt père. Tariq Ramadan le
critiquait bien avant que la région ne s’embrase, de la même façon qu’il
a toujours souhaité les départs de Mu ?ammar Al-Qadh ?fy, Zine el-Abidine
Ben Ali, Hosni Moubarak et d’autres encore. Pour autant, il n’a jamais
appelé à une intervention de l’Otan lorsque les peuples se sont
soulevés. Contrairement à l’analyse de beaucoup d’intellectuels, lui ne
pense pas un instant que les puissances occidentales, et notamment les
États-Unis, ont été prises de court. Vous croyez-vous vraiment qu’un
"agent de l’Empire", pour reprendre une expression propre à Alain Soral,
que j’apprécie - malgré les quelques sottises qu’il sort de temps à
autres - soit dit en passant, prendrait le risque de dénoncer les
formations de cyberdissidents ? Allons, ne soyons pas fins comme
Gribouille. Oui, il soutient l’opposition syrienne, tout en étant
conscient qu’il y a parmi cette dite opposition des gens aux intentions
alambiquées. Dernièrement encore, il a rappelé que le Qatar (!) et
l’Arabie-Saoudite armaient des rebelles et a dénoncé par la même occasion
le jeu trouble des grandes puissances qui défendent leurs intérêts plus
que des principes éthiques.
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Pour finir, je dirais que l’analyse
de Tariq Ramadan rejoint sur bien des points celle de Bassam Tahan.
Alain Soral, qui partage sur son site les interventions médiatiques de
ce dernier, ne peut pas en dire autant... ne serait-ce parce que
sous-couvert d’impérialisme occidental, il prend la défense de Bachar el-Assad. Navré, mais on peut à la fois se prononcer farouchement
contre une ingérence en Syrie, sans défendre un dictateur sanguinaire
pour autant.