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Commentaire de Boisseau

sur Maîtres de guerre : Hitler face à Staline


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Boisseau 5 janvier 2013 17:51

Concernant les accords entre la France , ’l Angleterre et la Russie , les anglais et les français estimaient que l’ union soviétique n’ était pas à la hauteur militairement pour une telle alliance"

Une autre façon de voir est de considérer l’élément Polonais. Les alliances se sont faites en 39, et des pourparlers ont eu lieu entre les 3 jusqu’en août. 

 

Pour qu’il y ait une alliance entre ces 3 il faut compter avant tout sur l’efficacité militaire qui passe par un front est et un front ouest, encerclant ainsi l’Allemagne et la mettant dans une situation très difficile. Le front ouest à peu près constitué si ce n’est les atermoiements britanniques. Mais sur le front est c’est une toute autre histoire. Pour constituer un front unifié il faut que les troupes polonaises et soviétiques combattent ensemble, implicitement les soviétiques doivent se trouver sur le sol polonais, et ceci est absolument hors de question pour Varsovie. Il y a fort à parier, en effet, que si les russes mettent le pied en Pologne il sera très difficile de les en faire partir sans renégociation des frontières ; le traité de Brest-Litovsk est passé par là et les séquelles de la guerre russo-polonaise sont encore fraîches.

 

Côté russe, les stratèges savent que la doctrine militaire française est axée sur une posture défensive. Les minces espoirs offensifs ouest seraient de toutes façons stoppés par la ligne Siegfried. Ainsi le front ouest ne pourrait servir au mieux qu’à fixer des troupes allemandes laissées là pour la défense alors que le gros de l’armée se lancerait à l’est. S’allier dans ces conditions c’est attendre que l’allemand en ait finit avec la Pologne avant d’affronter seul la machine de guerre germanique : une absurdité. Cette alliance est d’autant plus compromise que France et RU ont reniés leurs alliances d’Europe centrale pour sauvegarder leurs intérêts ce qui rend leur parole donnée sujette à suspicsion. Et puis il y a ces voix hostiles qui en France parlent de bombarder les puits de pétrole caucasien et de faire payer à ces sales bolchéviques la trahison des emprunts russes. De là, à imagnier que cette alliance a pour but de lancer l’un contre l’autre l’Allemagne et la Russie, il n’y a qu’un pas.

Lidell Hart a noté pour sa part le peu d’empressement du RU a concrétisé cette alliance, ce que voyant Staline arrive à la conclusion qu’il ne peut guère compter sur de tels alliés.

 

Pour le petit père des peuples, les alliés éventuels se révèlent au mieux fuyants au pire hostiles, l’alliance s’avère militairement risquée, et le plus gros de l’effort de guerre sera supportée par l’URSS.

Au final, l’alliance avec l’Allemagne permet de gagner du temps pour le réarmement, de rester à l’écart du conflit au moins momentanément et d’espérer voir se détruire mutuellement les forces en présence.


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