Famine, on ne refera pas le passé. Ces sifflets, aussi regrettables soient-ils, peuvent s’expliquer de différentes manières. Tous ceux qui étaient présents au stade lors de ces trois rencontres (France - Algérie ; France - Maroc ; France - Tunisie) te diront que l’immense majorité n’y a pas pris part. C’était le fait d’une minorité, certes bruyante mais ridicule en nombre - ridicule à tous les niveaux, en fait. En cela, c’est un épiphénomène, même si on a tendance à ne retenir que le côté symbolique : "Hymne national sifflé par des Français, nés en France mais d’origine étrangère, signe que l’intégration est un échec, l’immigration un fléau." Bien sûr qu’il y a de quoi être inquiet quand la Marseillaise est pareillement traitée sur le sol français, qu’il ne faut pas verser dans l’angélisme. Mais ne tombons pas d’un excès à l’autre, surtout que ces jeunes excités, ces jeunes racailles qui ont sifflé n’attendaient justement qu’une chose : qu’on traite la question de l’identité nationale en faisant l’amalgame. Cela les confortait dans leur posture victimaire.