C’est du gros mélange.
D’une part la religion n’a pas à interférer avec l’histoire. L’histoire s’occupe d’analyser rigoureusement les faits et témoignages. Je ne vois pas en quoi le travail de Faurisson ou Reynouard, quoiqu’on pense de la qualité de ce travail, légitimerait de se permettre de profaner des tombes, c’est un raccourcis insensé. En vérité, cela s’est passé à l’inverse : c’est la profanation des tombes de Carpentras qui a légitimé d’interdire la diffusion du travail de Faurisson.
D’autre part, je ne vois pas d’où tu sors que Le Pen Père a minimisé les effets de l’idéologie Nazie. Les Nazies étaient scientistes, darwinistes, païens (tendance occultiste -> cf ordre de Thulé), nationalistes, socialistes, antisémites et anti-catholiques. Le système concentrationnaire, qui n’est nié par personne il me semble, est en soi odieux, et il n’a pas été inventé par les Nazies, mais a été utilisé tant par les communistes en Russie, en Chine, au Vietnam, au Cambodge, que par les Anglais en Afrique du Sud et déjà sous la révolution Française... Cela montre le machiavélisme et l’absence totale d’éthique des élites politiques de notre modernité. Les nazies sont des enfants de la modernité.
Le Pen Père est nationaliste et catholique, donc il ne peut ni être raciste (cf parabole du bon samaritain), c’est plutôt un poujadiste. Le classer politiquement comme participant du nazisme relève de l’escroquerie intellectuelle. Le nationalisme français est issu, au XIXème siècle, d’une sorte de ralliement des monarchistes légitimistes à la République après la mort du comte de Chambord. À la base, les légitimistes étaient catholiques et le nationalisme français l’est donc aussi. En tant que catholique, il a donc une morale précise, venue de Dieu, et qui doit s’imposer à sa volonté pour bien la régler. C’est de l’anti-machiavel : la fin ne justifie pas les moyens à employer -> ce sont les moyens employés qui dessinent la fin.
Pour les Nazies, en tant que mouvement païen, rien de supérieur n’est sensé s’opposer à la volonté. Toute volonté est donc bonne à priori si elle correspond aux raisons tirées des nécessités de la nature. Or, pour les Nazies, darwiniens, les races inférieures sont destinées à disparaître du fait de l’évolution, donc il est légitime de les exterminer. C’est du pur machiavélisme : la fin justifie les moyens.
Bref, le nationalisme français, qui est majoritairement catholique, n’a strictement rien à voir avec le Nazisme. C’est une erreur d’analyse politique de le croire et ce serait une manipulation de le faire croire. En vérité, le Nazisme est beaucoup plus proche du mouvement socialiste du point de vue des axiomes de son idéologie (darwinisme, anti-catholicisme, machiavélisme, manichéisme, occultisme, naturalisme, paganisme).
Note : préconisation de Machiavel aux Princes :
- La Religion des païens leur tenait le coeur haut et hardi à
entreprendre de grandes choses : mais la religions des chrétiens les
ramenant à l’humilité, leur affaiblit le coeur et les expose en proies.
- Le prince en pays nouvellement conquis doit abattre tous ceux qui souffrent grande perte au changement, et tout exterminer du sang et de la race de ceux qui auparavant y dominaient.
- Un prince en pays conquis doit établir colonies, du moins en lieux plus fort, et en chasser les naturels habitants.
- Pour se venger d’un pays ou d’une cité, sans coup férir, il faut la remplir de méchantes moeurs.
- Cruauté qui tend à bonne fin n’est pas répréhensible.
- Le prince doit toujours nourrir quelques ennemi contre soi, afin que, venant à l’opprimer, il en soit estimer que plus grand et redoutable.
Source : l’anti-machiavel d’Innocent Gentillet.
-> La modernité est machiavélique. Les idéologies Nazies et Socialistes sont païennes et leur pratique politique est machiavélique, ils sont les enfants des courants révolutionnaires français qui furent à l’oeuvre sous la terreur.
En revanche, le Nationalisme Français, à dominante catholique, est non-machiavélique.
Il y a donc incompatibilité totale !