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Commentaire de marais

sur "Qui veut la peau de l'État français ?" par Pierre-Yves Rougeyron - 4 Novembre 2013


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marais 29 décembre 2013 17:24

@ ladyfel : j’ai regardé le programme d’histoire de seconde de mon frère : on n’y traite que de l’histoire européenne et de la Révolution française comme histoire française, alors qu’on aurait bien plus à dire de l’Histoire de France. Et puis si l’on n’enseigne que l’histoire locale (je salue au passage le courage des chasseurs alpins au cours des différentes guerres) sans l’histoire nationale, alors notre cohésion nationale risque de se déliter, et nous pourrions être soumis à l’appétit des charognards.


C’est ce que souhaite EELV :

Je ne vois pas pourquoi l’expression "Français de l’intérieur" a encore cours aujourd’hui : elle pouvait être utilisée quand les Alsaciens n’étaient plus français... peut-être que des vieux Alsaciens, qui ont vécu de nos jours, l’utilisent encore. Ce serait compréhensible (habitudes notamment) à défaut d’être pardonnable.


Pour le catharisme : dans la religion chrétienne ou catholique, l’âme immortelle d’un pauvre vaut autant que celle d’un riche, elles doivent être sauvées toutes les deux de l’Enfer. Donc les catholiques convertissaient tous les païens et hérétiques qu’ils pouvaient, y compris au fil de l’épée, par charité chrétienne pourrait-on dire.
Pour prendre un exemple, le 1er mars 1562, François de Guise tua une cinquantaine de personnes à Wassy en Champagne, parce qu’ils étaient protestants et qu’ils n’avaient pas respectés l’édit du roi.

Or, au XIIe siècle, le roi obéissait au pape. Tous les hérétiques devaient être convertis à la vraie religion. Si le roi n’obéissait pas, le pape pouvait l’excommunier, ce qui mettait en danger son âme immortelle, le danger le plus terrible pour un croyant.
Quelque part, ils agissaient au nom de Dieu. Et peu importait que les seigneurs languedociens soient ou ne soient pas cathares : il y avait des cathares sur leurs terres, il fallait les convertir, de gré ou de force, ou ils étaient des apostats.
Comme ils ne l’avaient pas fait, le roi avait comme devoir moral d’éradiquer l’hérésie, et d’adjoindre le Languedoc au royaume de France pour détruire toute reprise d’hérésie.
Les habitants de Bézier étaient apostats, puisqu’ils refusaient d’obéir à la vraie autorité morale de l’époque, l’autorité catholique, en se désolidarisant des hérétiques...
Or, un apostat n’est plus catholique, on peut donc l’attaquer et s’adjoindre son territoire sans problème.

C’était une autre époque, aussi parler de colonisation alors, que les premières colonisations ont commencé au XVe siècle, est exagéré, car cette croisade (seule le pape peut appeler aux Croisades).
Disons que le roi de France avait tout à gagner à adjoindre le Languedoc à son royaume comme vassal : il était bon catholique, donc populaire auprès de tous les catholiques, y compris ses sujets, il calmait son aristocratie qui souhaitait guerroyer, il gagnait du prestige, et il gagnait en puissance.
S’il n’agissait pas, le roi était mauvais catholique, il mécontentait donc ses sujets, il mécontentait ses vassaux, il aurait même pu être déposé pour apostasie. Le choix était vite fait.

Ce qu’il faut se demander, c’est de savoir le Languedoc a réellement eu à se plaindre après cet épisode, car il a depuis fait partie d’un pays qui a fait de très grandes choses.

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