« ...aux
assemblées populaires ; figurez-vous que ça existe déjà. »
Je connais,
et si vous allez au 15 janvier à 16:48, vous y lirez ceci, que j’avais
découvert en creusant un peu le sujet : "...il y avait moins de 200
personnes - env. 3,5 % des électeurs inscrits - pour voter le Budget
participatif 2014." Au chapitre des assemblées populaires, c’est à
rapprocher de l’indifférence dont les Islandais ont fait preuve à l’égard de la
rédaction de leur nouvelle constitution.
« Votre
question montre, il me semble, que vous n’avez pas lu Rousseau - mais je peut
me tromper. »
Vous ne
pouviez évidemment pas connaître la calamiteuse opinion que j’ai du citoyen en
question.
Vous dites
que je ne l’ai peut-être pas lu, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Le "Contrat social" m’est pratiquement
tombé des mains, dès les premiers mots de la première phrase du premier
chapitre du Livre 1 : « L’homme est
né libre... », ce que je ne crois pas une seule seconde.
L’homme naît
dans la dépendance complète de son entourage, et par la suite tous ses
jugements et toutes ses actions ont leur origine dans son système nerveux
central, sans interférence de la raison. Je suis obligé de schématiser, et
c’est pourquoi je ne saurais trop vous conseiller, à mon tour, la lecture de l’"Eloge de la fuite", du Pr Henri
Laborit, chirurgien, neurologiste, éthologue et philosophe.
La même
faiblesse m’a frappé au début de la deuxième partie du "Discours sur l’origine de l’inégalité...".
Rousseau écrit : « Le premier qui, ayant
enclos un terrain, s’avisa de dire « Ceci
est à moi », et trouva des gens assez simples pour le croire... », alors
qu’il est évident que c’était un chef de clan soucieux de préserver les siens
de la pénurie, et qu’il ne trouva personne d’assez balèze pour lui disputer son
"garde-manger".
Une version,
la mienne, n’ayant rien à voir avec la suite, qui est particulièrement stupide
: « Gardez-vous d’écouter cet
imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et
que la terre n’est à personne. », parce que la terre est à ceux qui
ont les capacités et la force morale de la défendre.
Pour avoir
omis d’en tenir compte, les Soviétiques en Finlande et en Afghanistan, les
Américains au Vietnam, en Afghanistan et en Irak, ainsi que les Français en
Algérie, pour s’en tenir à quelques exemples, ont payé très cher leur
négligence. Les Indiens d’Amérique aussi, qui l’ont compris beaucoup trop tard…
Mais c’est à
la fin du chapitre 7 du Livre 1, que se trouve le pompon, si j’ose direr : "...quiconque refusera d’obéir à la volonté générale, y sera
contraint par tout le corps ; ce qui ne signifie autre chose sinon qu’on le
forcera à être libre...", et cela fait de Rousseau le père de tous les
totalitarismes du XXe siècle.
Triste...
sire, en vérité !