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Commentaire de Schweizer.ch

sur L'antidémocratisme implicite (en êtes-vous atteint ?)


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Schweizer.ch 2 février 2014 12:40

Suite et fin


« Dans les court moment de sa liberté, l’usage qu’il en fait mérite bien qu’il la perde. »

 

 

C’est sa façon de voir, et rien de plus. Et quoi qu’on en pense, le citoyen est mieux représenté par quelqu’un de sa sensibilité politique qu’il a élu, que par un tiré au sort dont les idées politiques et les valeurs sont aux antipodes des siennes.



« C’est un contrat entre le peuple et lui même, une volonté qui émerge d’un débat conduit collectivement et rationnellement…  »

 

 

A ce que j’observe, dans le débat politique, il y a bien peu de rationnel et beaucoup de passionnel, d’affectif, avec des interprétations tendancieuses, du caricaturage systématique et permanent, des mensonges purs et simples. Et le citoyen tout seul au milieu de ce foutoir cacophonique ne retiendra que ce qui va dans le sens de ce qu’il inclinait à croire, a priori.

 

 

« …au terme duquel le peuple confie par suffrage à une ou plusieurs personnes non pas le droit de décider, mais le devoir d’appliquer les décisions prises. »

 

 

Je vous rappelle que ce que vous appelez le peuple, c’est 50 % des votants + 1, ou 1000 ou 100’000, ou 3’000’000, ce qui reste proportionnellement assez peu, par rapport à quelques dizaines de millions d’électeurs inscrits.

 

 

« Rousseau a lui les leçons de l’Antiquité et de la Renaissance italienne, et aussi le jugement de Montesquieu… »

 

 

C’est-à-dire les leçons de périodes historiques, qui ne diffèrent pas de leur temps dans des proportions considérables. Les contemporains de Rousseau construisent en pierres et en bois comme les Anciens, ils voyagent à cheval ou en véhicules hippomobiles comme les Anciens, ils se chauffent au bois comme les Anciens, leur médecine comme celle des Anciens est rudimentaire, leur espérance de vie était du même ordre que celle des Anciens, comme chez les Anciens, la législation est limitée et les messages circulent à la vitesse de l’homme qui les transporte, et on pourrait multiplier les aspects de la vie quotidienne communs du Ve siècle av, J.-C. et du XVIIIe siècle après J.-C.

 

 

Conclusion : aujourd’hui, nos pays industrialisés ne sont plus sur la même planète que celle qui servait de champ d’observation et de réflexion à Rousseau, à Montesquieu... et à Marx.

 

 

Je vous invite à consulter de façon régulière le « Journal officiel » afin de voir à quelle jungle de lois, de règlements, d’arrêtés, de décrets, sont confrontés les députés, et dans laquelle vous préconisez de plonger des citoyens lambda, à charge pour eux de se démer…, alors que les parlementaires se fondent bien souvent sur les conclusions de commissions qui défrichent le terrain pour eux, parce qu’ils n’ont pas les connaissances, notamment juridiques et techniques, qui leur permettraient de se prononcer en connaissance de cause.

 

« Cette simple idée de la non représentativité du peuple fait s’écrouler la thèse : "Rousseau père du totalitarisme". J’aime à interpréter Rousseau comme le père de la démocratie à venir, sous peu je l’espère... »

 

 

Rousseau est le père du totalitarisme en cela qu’il ne connaît qu’une seule expression du bien commun – c’était peut-être concevable à son époque, mais plus de nos jours - et qu’il prétend forcer les réfractaires, non pas à s’y soumettre, mais à y adhérer. Staline, Hitler, Mao et Pol Pot, par ordre d’entrée en scène pensaient exactement pareil. Kim Jong-un continue…

 

 

P.S. – Je ne cherche pas du tout à vous convaincre, j’exprime ma façon de voir les choses en général et Rousseau en particulier.


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