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Commentaire de Éric Guéguen

sur Rousseau et Ibn Khaldoun se prêtent leur langue


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Éric Guéguen Éric Guéguen 14 mars 2014 15:21

À mes yeux, Machiavel est Moderne - outre le fait que l’on fait de lui le premier penseur de la modernité, allez savoir pourquoi - parce qu’il désacralise le besoin moral d’un point de vue anthropologique, n’en gardant que la composante instrumentale. C’est une première grande rupture avec l’Antiquité. Il a certes visé l’Église, mais ayant assimilé la morale à l’Église, la modernité a, après lui, dissocié éthique et politique, alors qu’Aristote faisait clairement de la première comme l’antichambre de la seconde.
Or, en sapant le lien consubstantiel entre éthique et politique, c’est le lien, tout aussi consubstantiel, entre individu et communauté que l’on brise.
 
Pour Marx, l’abolition de la société de classes coïncide en effet chez lui avec l’advenue d’une communauté harmonieuse, débarrassée des artefacts que sont le droit, la religion, le commerce, etc. Un peu comme une grande fratrie... de plusieurs millions d’âmes, tout de même ! Et donc, non seulement son paradigme est l’individu (même si celui-ci a vocation à s’unir à ses semblables dans la joie et la bonne humeur), mais il fait bon marché également de l’éthique et de la politique, convaincu qu’il paraît être du paradis sur terre. Dans l’optique qui est la sienne d’individus tous semblables, c’est envisageable. Dans le monde réel, c’est une autre histoire : je ne pense pas que le confort matériel pour tous et l’éradication de la domination viennent conjointement à bout de la bêtise ou de la méchanceté congénitales de certains.


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