@Micnet
-Concernant la définition de l’individualisme.
L’individualisme, si je devais prolonger la description, je dirai que
c’est le fait de se considérer soi même comme une unité, une totalité à part
entière, en relation avec d’autres unités (ce n’est pas un état sclérosé,
il y’ a plusieurs stade d’individualisme, la dynamique individualiste va de
l’altruisme à l’égoïsme).
A l’individualisme
s’oppose l’holisme, les
personnes ne sont pas des unités et des totalités à part entière, ils
appartiennent à un tout englobant, la communauté ( la question de l’
altruisme ne se pose donc même pas car pour être altruiste, il faut donner à
des unités différente de soi, hors dans l’holisme, les personnes ne sont que
des parties du tout, elles ne sont pas altruiste elles remplissent simplement
leur fonction organique , lorsque l’ on gratte sa main gauche avec sa main
droite ,elle ne lui fait pas un don ).
Par don, je ne parle pas
spécifiquement de biens matériels, mais aussi d’action sociale (un militaire
qui meurt à la guerre fait un don de sa vie).
On peut être individualiste
et être charitable, envers les autres et envers sa communauté d’appartenance (d’
ou le fait qu’on puisse être individualiste et
patriote). Etre individualiste ne
veut pas dire être forcément égoïste, l’égoïsme, c’est en quelque sorte le
stade ultime de l’individualisme (on peut par contre difficilement être égoïste
et patriote).
L’un des premiers symptômes
de la dynamique individualiste, c’est l’apparition de la propriété privée (pour
être propriétaire individuellement, il faut déjà, se considérer soi même comme
une totalité à part entière).
Voilà comment je
prolongerai l’explication !
-les "libéraux classiques" s’inscrivent dans une époque où
leur nation respective était libre et autonome et ils n’étaient alors pas
confrontés à ce mondialisme auquel nous sommes nous-mêmes aujourd’hui
confrontés. Ils ne concevaient le libéralisme que sous le prisme
national ! Là est la grande différence !
R / Même en supposant
que ce soit vrai, cela ne contredit en rien ce que je dis plus haut ! La
philosophie libérale veut que les vices privés créent la vertu publique, si chacun ne se préoccupe que de ses intérêts individuels, l’intérêt général
serait garanti ! L’intérêt général n’est que le produit
de la combinaison des intérêts particuliers.
L’individu est au centre du
libéralisme. La liberté individuelle étant
aux yeux des libéraux la norme fondamentale et le fondement de la société
humaine autour de laquelle l’État, l’ordre politique et économique doivent être
structurés.
Libéralisme et individualisme
sont indissociable, d’ ailleurs ce qui horrifierait les
libéraux classiques aujourd’hui, c’est le retournement du marché et de l’Etat contre
l’individu, ce que consacre précisément le néolibéralisme !
- je doute fort que les
américains se laissent aussi facilement entraîner à abandonner une partie de
leur souveraineté au profit d’une entité supra-nationale telle que la France
l’a fait au profit de l’Union Européenne...
R / En fait
si ! Je m’explique : pour les américains constitutionalistes (donc
ceux qui se réclament des pères fondateurs) , la puissance impérialiste , c’
est le gouvernement fédéral comme en France c’ est ‘l UE.
Pour les constitutionalistes
américains, l’impérialisme
américain est vu comme une stratégie visant, en entraînant les USA vers
l’aventure extérieure et la ruine économique, à détruire la constitution des
Etats-Unis, pour rendre possible un coup
d’Etat, et la confiscation du pouvoir par une oligarchie. En face de cette menace, ils
proposent aux Américains de se retrancher dans leur ultime forteresse : la Constitution.
Aux USA, la Constitution est
une autorité symbolique, dont la fonction rappelle le principe protestant d’autorité de
l’écriture. Par exemple, le patriot act est une atteinte à la constitution pour
ces gens là qui demandent sa dissolution.
Il suffit de voir que les
libértariens américain (dont le leader est Ron Paul et qui s’étend jusqu’ au Tea
party) qui sont selon moi les véritables
héritiers de ce libéralisme originel.
Les libertariens sont partisan
de l’individualisme, mais sont aussi de fervents patriotes.
Dans les catégories françaises,
c’est très difficile à comprendre mais il faut se rappeler que les USA ne
sont pas un Etat-nation, en tout cas pas au sens européen du terme. I La tradition américaine est
très différent de la nôtre : là-bas, l’Etat est vu non comme le
protecteur des citoyens, mais comme une menace sur les libertés. Les
Américains, pour des raisons culturelles très profondes, ne vont donc pas
opposer au mondialisme économique et financier le même type de résistance que
les européens. Leur mode de résistance, c’est la défense des autonomies locales
par le droit constitutionnel et dans le cadre de la Constitution, contre
le centralisme qui sert de base à l’impérialisme.
Aux USA, la force qui dissout
veut le centralisme et l’éclatement, et la contre-force qui refuse la
dissolution veut la déconcentration et la Constitution. Les catégories
françaises ne permettent pas de penser de manière adéquate ce courant
libéral fidèle au libéralisme originel.
-Par
ailleurs, je suis également persuadé que si un américain doit choisir entre
l’intérêt de sa patrie et les intérêts particuliers, sur certaines questions
sensibles, il privilégiera toujours sa patrie.
R /C’est
le principal problème du dogme libéral selon lequel en se préoccupant de ses intérêts
privés on sert forcément l’intérêt général. Parce que dans les faits, les deux
peuvent s’opposer !
Le fait
est que l’Amérique est prise en otage par des oligarchies, qui instrumentalise
leur pays pour garantir leurs intérêts privés. L’Amérique n’est plus que le
jouet de corporations qui se battent entre elles pour contrôler le pays !
Leur foi dans l’individualisme est
le terreau de ce retournement, lui-même terreau du totalitarisme. Ils ne voient
pas que le retournement de leur projet collectif contre son expression idéale
provient d’un vice inscrit dès l’origine dans sa matrice et non par la
perversion de ce projet par les oligarques de Washington et de Wall street !
-Dans le langage commun, c’est vrai que la
plupart des gens amalgament les deux termes de "libéral" et
"d’individualisme". Or, je constate que, sur ce point là, vous tenez
EXACTEMENT le même raisonnement que Jean Robin
R /
Pour le coup, je trouve Jean Robnin cohérent quand il se dit libéral, patriote
et individualiste, pour pousser la cohérence jusqu’ au bout, il devrait s’inspirer
des libertariens américains qui n’hésitent pas à attaquer Wall street et
la mondialisation financière que lui défend !
Par
contre se dire libéral et anti -individualiste,
je ne sais pas ce que ça veut dire, pour moi, ça n’a absolument aucun sens !
-Le mot anglais individualism n’a pas tout à fait la même
signification que le mot français
R / Mais déjà, il faudrait être d’ accord sur la
signification de ce terme en Français !
Mais quand les américains se disent individualiste, c’est dans le sens que je
décris plus haut, c’est une référence aux pères fondateurs et à l’esprit de la constitution !