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Commentaire de Chitine

sur Alain de Benoist sur le socialisme français


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Chitine Chitine 11 avril 2014 12:33

@MaQiavel1983
"S’il était vrai que les phénomènes culturels n’étaient qu’une évolution hyper sophistiqué  des pratiques de base nécessaires à la survie, ils seraient identiques ou plus ou moins semblables en tout temps et en tout lieu, hors nous constatons que ce n’est pas le cas.

La culture bantoue n’est pas la culture cheyenne qui elle même n’est pas la culture celtiques qui n’ est pas la culture Han qui n’ est pas la culture maori et ainsi de suite !"

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La géographie de l’environnement, les types de ressources naturelles, les types de rencontres inter-ethniques, les types d’accidents (climat, maladie...), etc.,

toutes ces particularités pourraient expliquer qu’à partir d’un même principe d’optimisation des pratiques de conservation de l’espèce une variété de formes de ces pratiques se soient déployées. Des idiosyncrasies de forme, alors, mais pas de fond.

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En parlant d’espèce, il faut que je précise qu’en matière de "nature" je ne conçois pas l’humain autrement que comme une séquence dans le continuum du vivant. L’"espèce humaine" est le concept qui représente la séquence [homo erectus ->homo sapiens sapiens]. 

Dans la séquence totale du vivant qui part des premières combinaisons moléculaires qui vont former les acides aminés jusqu’à l’humain qui nous intéresse, distinguer nature et culture n’a pour moi pas de sens.

Mais à l’intérieur de la séquence [homo], on peut effectivement apprécier un socle commun de nature et des différences de culture, puisqu’on a alors artificiellement fixé un état des lieux de nature, (la sous-détermination par des marqueurs biologiques et des possibilités de reproduction qui permettent à la science de classifier l’espèce) définissant ce que l’on appelle "humain", et à partir duquel on peut alors étudier des différences, dites"de culture".

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" Sur un temps long, anthropologique et biologique, cette distinction( nature / culture) n’a plus de sens ». "

Je n’aurais pas du y employer "anthropologique".

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Tout ceci dit, je me rend bien compte que les nuances que je conçois et que j’explicite ici n’ont pas un grand intérêt opératoire (mais j’avais prévenu ! :) et, si tant est qu’elle aient une quelconque vérité, qu’elles n’enlèvent rien à l’intérêt de la distinction nature/culture en matière d’anthropologie, ethnologie, sociologie, etc.

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Je cherchais avant tout une manière d’exprimer l’absurdité que je ressent quand je lis ou entend quelqu’un évoquer la distinction N/C pour des justifications de conceptions idéologiques. Invoquer la nature est pour moi toujours une erreur dans ce cas.

D’une part parce que souvent on se plante quand on pense toucher des constantes universelles ("l’homme est ainsi fait blabla") et d’autre part parce que ça éloigne d’une conception symbiotique de la dynamique du vivant, à la faveur d’une conception créationniste, figée. Ce qui, politiquement, a des répercutions, notamment sur la conception écologique (et donc économique).

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L’extrême individualisme de nos sociétés occidentales exprime que, bien que scientifiquement équipé de la connaissance de la dynamique évolutionniste du vivant, nous, individus des sociétés dites modernes et qui nous concevons à la pointe du progrès en tout, penchons en fait vers une conception créationniste (avec une certaine idée de Dieu ou pas, peu importe).

peut-être du fait de la trop grande abstraction que constitue cette considération du continuum. Peut être du fait de l’habituation à la difficulté de se projeter dans l’avenir sur un temps long, et de ne pouvoir remonter que le cour d’une Histoire d’un humain trop proche de nous...




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