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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Alain de Benoist sur le socialisme français

Alain de Benoist sur le socialisme français

Alain de Benoist, revient, pour Kontre Kulture sur le socialisme français de la fin du XIXème siècle. Il explique quand se sont constitués les syndicats, quels étaient les différents courants et présente les théoriciens du socialisme Georges Sorel et Édouard Berth. Il revient également sur l’aventure du Cercle Proudhon, qui a réuni des syndicalistes révolutionnaires et des monarchistes de l’Action française.

 

Un entretien pédagogique et passionnant et qui permettra à ceux qui voient des méchants socialo-Marxistes partout de comprendre le mouvement socialiste.

 

 

Alain de Benoistest un intellectuel et philosophe principal représentant du mouvement dit de la « Nouvelle Droite » et un des fondateurs du GRECE, un groupe d’extrême droite .On peut trouver étrange que cette famille de pensée s’intéresse au socialisme.

 

Pour comprendre cet intérêt, voici les extraits d’un entretient du socialiste Jean Claude Michéa pour Marianne  :

A la question de Marianne « De plus en plus de figures de la droite dure, d’Eric Zemmour à Alain de Benoist, le directeur de la revue « pour la civilisation européenne », Éléments, se réclament de vous depuis deux ou trois ans. Comment expliquez-vous cet intérêt, au-delà du simple bénéfice de voir vos écrits désosser idéologiquement la gauche molle ? », Jean Claude Michéa répond  :

 

« Une partie de ce que vous appelez « la droite dure » a effectivement pris l’habitude de placer sa nouvelle critique du libéralisme sous le patronage privilégié de ses anciens ennemis, qu’il s’agisse de Jaurès, de Marx ou de Guy Debord »(…). Mais que cette droite puisse me citer aux côtés de ces grandes figures de la tradition radicale n’a donc, en soi, rien d’illogique. Je serais plus inquiet, en vérité, si ma critique du libéralisme culturel rencontrait l’approbation enthousiaste d’une Laurence Parisot ou d’un Pierre Gattaz. Il s’agit donc seulement de déterminer dans quelle mesure ce nouvel antilibéralisme de droite recoupe, ou non, une partie de la critique socialiste.

 

Les fondateurs du socialisme partageaient consciemment avec les différentes droites antilibérales du temps un postulat anthropologique commun. Celui selon lequel l’être humain n’est pas, comme l’exigeait le libéralisme des Lumières, un individu « indépendant par nature » et guidé par son seul « intérêt souverain », mais, au contraire, un « animal politique » dont l’essence ne peut se déployer que dans le cadre toujours déjà donné d’une communauté historique(…).

 

De nos jours, ce sont des intellectuels issus de la droite anticapitaliste qui parviennent le plus souvent (sous des formes, on s’en doute, souvent très ambiguës et parfois même ouvertement antisémites) à proposer, à l’image, effectivement, d’un Alain de Benoist certaines des critiques les plus lucides de l’individualisme libéral, de ses fondements anthropologiques et de ses conséquences morales et culturelles désastreuses sur la vie quotidienne des gens ordinaires. Critiques qui constituaient, il y a trente ans encore, l’un des axes majeurs des contestations radicales du capitalisme mais qui ont aujourd’hui presque entièrement disparu du discours de la gauche.

 

Bien entendu, en dehors de ce refus partagé des « robinsonnades » libérales (le mot est de Marx), tout, ou presque, séparait l’idéal socialiste d’une société sans classe dans laquelle – selon le vœu de Proudhon – « la liberté de chacun rencontrera dans la liberté d’autrui non plus une limite mais un auxiliaire », des conceptions alors défendues par la droite monarchiste et le « socialisme national ». La première, parce que son intérêt proclamé pour les anciennes solidarités communautaires masquait d’abord son désir d’en conserver les seules formes hiérarchiques (le « principe d’autorité » de Proudhon).

 

Le second, parce qu’en dissolvant tout sentiment d’appartenance à une histoire commune dans sa froide contrefaçon « nationaliste » il conduisait à sacrifier l’idéal d’autonomie ouvrière sur l’autel ambigu de l’« union sacrée ». Comme si, en d’autres termes, un métallurgiste lorrain ou un pêcheur breton avaient plus de points communs avec un riche banquier parisien qu’avec leurs propres homologues grecs ou anglais ».

 

Voir aussi la conférence de Jean Claude Michéa sur le socialisme des origines :

 

Sources : KontreKulture

 Marianne

Tags : Politique Société




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34 réactions à cet article    


  • 1 vote
    Qamarad Qamarad 9 avril 2014 11:34

    De nos jours, ce sont des intellectuels issus de la droite anticapitaliste qui parviennent le plus souvent (sous des formes, on s’en doute, souvent très ambiguës et parfois même ouvertement antisémites) à proposer, à l’image, effectivement, d’un Alain de Benoist certaines des critiques les plus lucides de l’individualisme libéral, de ses fondements anthropologiques et de ses conséquences morales et culturelles désastreuses sur la vie quotidienne des gens ordinaires. Critiques qui constituaient, il y a trente ans encore, l’un des axes majeurs des contestations radicales du capitalisme mais qui ont aujourd’hui presque entièrement disparu du discours de la gauche.

     

    Ce ce qui fait aujourd’hui la différence entre ce qui reste de socialistes et cette "droite dure". L’une se contente de jeter les bases théoriques, de décrire l’essence de cette domination, d’en décrire les conséquences ; l’autre, en plus de reprendre cette critique, a l’idée d’expliciter le processus historique et les élites à la tête de ce nouveau paradigme, elle-même modelées par ce changement, mais amplificatrices de celui-ci. Et, en effet, c’est avoir le courage de désigner certaines lignées comme les Rotschild notamment. Il a parfaitement compris que c’était la ligne à ne pas dépasser, ce qui rend son invitation possible dans les médias. Les bourgeois de France culture se plaisent à débattre avec lui, parce que l’on reste dans cette forme d’abstraction. Il reste tout de même un penseur majeur à mes yeux. Lui-même doit en avoir conscience... Franchis la ligne Jean-Claude !

    PS : Très bonne vidéo de ADB !


    • vote
      Cronos 9 avril 2014 12:11

      Le point de vue d’un royaliste d’AF : ’le socialisme conservateur’



      • 3 votes
        medialter medialter 9 avril 2014 12:30

        Même dans sa forme originelle le socialisme est une hérésie. Pour une raison bien simple ; l’humanité est naturellement divisée en castes, cad en catégories douées de prédispositions naturelles. Tout système politique fondé sur une organisation qui ne prend pas en compte ces facteurs inscrits dans le fondement des tripes de l’individu est condamné à l’effondrement en tant qu’organisation arbitraire, raison pour laquelle l’histoire n’est que succession de délires.
        *
        A fortiori, un système politique visant des principes plus ou moins égalitaires reste probablement ce qu’on peut faire de pire : pour preuve le système républicain actuel, qui ne tient que grâce à l’extrême fourberie d’une minorité parasitaire qui développe l’inculture des masses, et au prix d’une rupture grave de l’équilibre planétaire. Maintenant que le vin est tiré, il va falloir le boire jusqu’à la lie, et les dernières gorgées vont vraiment arracher les tripes. Le nivellement par le bas, indépendamment du fait qu’il ait été instauré délibérément ou non, aboutira à la facture la plus astronomique jamais présentée à l’humanité.


        • 4 votes
          maQiavel maQiavel1983 9 avril 2014 13:01

          Pour une raison bien simple ; l’humanité est naturellement divisée en castes, cad en catégories douées de prédispositions naturelles

          R / C’est assez typique de certaine famille de pensée de naturaliser des phénomènes culturels.

          Les hommes ne sont pas identiques, c’est une évidence. Ces différences naturelles se traduisent culturellement et font que certains sont plus attirés vers certaines activités culturelles que d’autres.

          On peut considérer que la société idéale serait celle qui ferait correspondre l’identité naturelle avec une ou des activités culturelle c.à.d. construite !

          Malheureusement cet idéal n’existe pas dans le monde réel à cause de deux types de constructions sociales qui contraignent la nature :

          -la verticalisation : c’est la hiérarchie sclérosée ou chacun a une place sociale prédéterminée et définie dans la société dont il ne peut sortir malgré sa nature.

          -l’ horizontalisation, c’est l’égalitarisme qui fait de l’égalité une fin en soi et non un moyen, et qui a pour conséquence  l’uniformisation des Humains, en dépit des prédispositions naturelles.

          Dans le socialisme originel et même dans une certaine forme de libéralisme, il y’ a la volonté permettre à chacun de réaliser librement ce à quoi sa singularité le porte, à potentialiser sa sensibilité qui est fonction de son idiosyncrasie, de sa nature et cela se traduit par l’ ’isonomie , qui est un cadre, un moyen qui doit servir à l’expression de sa liberté !

          -l’humanité est naturellement divisée en castes

          R / L’humanité est culturellement divisé en caste, les castes sont des constructions humaines qui ne sont pas inscrites dans nos gènes.

          Je prends l’exemple de la caste des guerriers :

           Certains individus ont certaines prédispositions physiques et mentales. La construction sociale qui est culturelle, peut les amener à travailler et orienter ces prédispositions vers une activité sociale définie, celle du combat et de la guerre. Mais la construction sociale peut également les en empêcher et dans tel cas de ces individus ne feront pas partie de la caste des guerriers.

          La guerre est une activité culturelle (et non naturelle ) qui varie selon les époques et les lieux , et les qualités qu’ il faut avoir pour mener cette activité varie aussi en fonction des circonstances ( un guerrier mandingue d’ il y’ a 700 ans qui combattait courageusement et honnêtement ses adversaires n’ aurait pas forcément les qualités pour être un soldat d’ une armée moderne aujourd’hui ou la guerre se fonde principalement sur la duperie).

           

          -Tout système politique fondé sur une organisation qui ne prend pas en compte ces facteurs inscrits dans le fondement des tripes de l’individu est condamné à l’effondrement en tant qu’organisation arbitraire

          R / Tout système politique est condamné à l’effondrement !

          Et je répondrai aussi que tout système politique fondé sur une organisation qui considère que des activités culturelles sont inscrites dans les tripes des individus est aussi pervers qu’ une organisation politique qui nie les idiosyncrasie naturelles.


        • vote
          rmusic Mahler 9 avril 2014 14:19

          Mais le socialisme n’est pas une hérésie, du moins le socialisme marxiste. Il y’a une légende comme quoi le socialisme ça serait l’égalitarisme, or c’est faux, Marx et Engels(du moins eux) n’ont jamais été des égalitaristes, Marx avait même était critique du "communisme grossier" des héritiers de Babeuf dans son manuscrit 1844 et condamnait cet égalitarisme, d’ailleurs l’une des critiques qu’il faisait au capitalisme c’était juste d’être égalitariste et de niveler par le bas en empêchant les gens de développer leurs capacités. Engels dans "L’Anti-Dühring" fait un rapide passage de comment le concept d’égalité a pris de plus en plus d’importance, la bourgeoisie s’en est notamment servi dans sa lutte contre la féodalité et le prolétariat prend ce terme dans sa lutte contre la bourgeoisie, comme l’explique Engels l’égalité n’est pas prise dans l’affirmatif mais en tant que négativité, c’est une affirmation de l’instinct révolutionnaire et elle n’a qu’un but au final l’abolition des classes et comme le disait Engels "Dans les deux cas, le contenu réel de la revendication prolétarienne d’égalité est la revendication de l’abolition des classes. Toute revendication d’égalité qui va au delà tombe nécessairement dans l’absurde." Y’a pas une proclamation de tout le monde est égaux, tout le monde se ressemble, tout le monde est identique, non ici le socialisme se vise à supprimer les classes et donc l’exploitation de l’homme par l’homme c’est différent de dire que l’on est tous pareil, voir que tout instinct de hiérarchie n’existe pas.


           Et puis comme c’est précisé plus tard "Ainsi, l’idée d’égalité, tant sous sa forme bourgeoise que sous sa forme prolétarienne, est elle-même un produit de l’histoire, dont la création suppose nécessairement des rapports historiques déterminés, lesquels, à leur tour, supposent une longue histoire antérieure. Elle est donc tout ce qu’on voudra, sauf une vérité éternelle. Et si aujourd’hui, dans l’un ou dans l’autre sens, elle est chose qui va de soi pour le grand publie, si, comme dit Marx, « elle possède déjà la solidité d’un préjugé populaire », ce n’est pas là l’effet de sa vérité axiomatique, c’est l’effet de la diffusion universelle et de l’actualité persistante des idées du XVIlle siècle" La phrase "ce n’est pas une vérité éternelle" est pour moi important, le socialisme marxiste se base sur l’altérité entre les individus et non l’égalité, d’ailleurs une critique importante du marxisme sur le capitalisme c’est bien que celui ci entraîne le nivellement vers le bas que vous déplorez(et que je déplore aussi) détruit finalement toute forme d’individualité(dans le sens qu’il transforme les hommes en moutons) et qu’il abrutit une bonne partie de la population. Me rappellerais toujours une phrase de Bordiga sur "La masse abrutie et inculte "(c’est assez élitiste, loin d’un carcan égalitariste) ou "L’appareil tout entier, aussi drogué que la masse est abrutie".

          Voici aussi ce qui pensaient certains socialistes "On trouvera des
          talents au coin de chaque rue et l’on verra se promener des troupes de
          Platons, de Brunos et de Galilées" Labriola. « L’homme deviendra incomparablement plus fort, plus intelligent, plus libre. Son corps plus harmonieux, ses mouvements mieux rythmés, sa voix plus musicale ; les formes de la vie y gagneront une théâtralité dynamique. La moyenne humaine se relèvera au niveau d’un Aristote, d’un Goethe, d’un Marx. Au-dessus de cette chaîne de montagnes, de nouvelles cimes se dresseront » Trotsky. On peut trouver ça utopique bien sur, mais on est loin du cliché de l’égalitarisme nivelé par le bas dont le socialisme serait prometteur. 

        • 2 votes
          medialter medialter 9 avril 2014 19:55

          @Mac
          Nous avons un désaccord de fond. La caste est selon moi d’essence génétique et non culturelle (je pense que Sartre se trompait en disant que l’existence précède l’essence, c’est exactement le contraire). Par suite, dans ton exemple, la guerre est une essence, elle n’est pas à mon avis culturelle comme tu le soutiens. Sur cet exemple, je me rangerais plutôt derrière Héraclite : "Arès (la guerre) est le père de tous les hommes". La Bhagavad Gita, qui est le centre du Mahabharata, enseigne la guerre comme fondamentale pour préserver Dharma (Dharma, le principe de la caste), pour préserver l’équilibre de l’Univers. Sur ce débat, personne ne pourra convaincre l’autre, nous sommes chacun dans la croyance.
          @Mahler
          Oui, enfin Marx, lutte des classes ... smiley Nein Danke, sans façon, on est déjà largement en aval (le social - socialisme). Pas de métaphysique, on est en quelque sorte en plein dans les lumières. Dans la notion de caste que je défends, la métaphysique reste prééminente, c’est la métaphysique qui détermine l’individu. Marx ne définit pas la légitimité des classes en ce sens, ou alors j’ai rien pigé à cet auteur, ce qui reste encore possible, mais là je demande à voir.


        • vote
          maQiavel maQiavel1983 9 avril 2014 20:10

          @médialter

          C’est bien ce que je pensais, je pense qu’il y’ a chez vous (et chez beaucoup de gens) une confusion entre ce qui relève de la nature et de la culture.

          Mais effectivement, on ne se convaincra pas, mais cela explique le fait que nous ayons des paradigmes très différents.

          P.S : Concernant la guerre et le principe de préservation de l’équilibre de l’ univers , je l’ ai évoqué dans mon dernier article.


        • vote
          medialter medialter 9 avril 2014 20:15

          Excellent article, que j’ai pris hélas trop tard, j’attends avec impatience celui sur le Ronin, probablement le sujet le plus central qui puisse exister selon moi.


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          QaviQeQuarQo QaviQeQuarQo 9 avril 2014 20:43

          il y a de la culture et de la nature dans l explication des inégalités entre les hommes.

          On ne peut nier ni l une ni l autre.

          Mais tout les jours, on peut voir des exemples qui montrent que cette nature est très peu héréditaire et de moindre mesure face aux expériences de la vie.
          surtout en ces temps ou l éducation familiale traditionnelle bat de l aile, les enfants et ados voguant face aux aléas des déterminismes ambiants deviennent souvent l exact contraire de leur parent : 
          un travailleur pauvre et soumis donnera un jeune adulte agressif et autodestructeur, 
          un selfmademan au dents longues donnera un fainéant faible et pleurnichard.

        • vote
          maQiavel maQiavel1983 9 avril 2014 21:10

          -il y a de la culture et de la nature dans l explication des inégalités entre les hommes.

          On ne peut nier ni l une ni l autre.

           

          R / Je ne suis absolument pas d’ accord, l’existence des classes sociales sont culturelles et non naturelles !

           

          Je donne un exemple, voici un individu qui a des aptitudes physiques naturelles qui le prédétermine à être un nageur talentueux.

           

          En supposant qu’il vive dans un environnement qui le pousser à travailler ses aptitudes à la nage, le voici devenu un excellent nageur.

           

          Si dans la construction sociale dans laquelle il évolue, on considère que les bons nageurs font partie de la classe supérieure, il sera supérieur socialement aux autres individus.

          Si par contre, dans une autre construction sociale, ses talents de nageurs ne le distinguent pas socialement, il fera partie des classes inférieures.

           

          Un autre exemple , nos classes dirigeantes d’ aujourd’hui ne serait pas là la position élevée qu’ elles occupent aujourd’hui dans un environnement ou ce serait  une caste de guerrier qui constituerait la classe sociale supérieure et vice versa , des combattants qui sont aujourd’hui en bas de l’ échelle sociale seraient dans cet environnement culturel des individus de la classe supérieure.

           

          Et pour aller plus loin, les classes sociales n’existaient pas dans les sociétés primitives à cause de la faible division du travail, on ne pensait simplement pas à cette époque en terme d’égalité ou d’inégalité sociale, les personnes étaient socialement égale (ce qui ne veut pas dire uniforme et identique mais qu’aucun individu ne disposait d’un pouvoir de coercition social) à cause de la culture de cet environnement !

           

          Il faut bien faire la différence entre ce qui relève de la construction sociale et de la nature mais c’est le propre de ceux qui cherchent à naturaliser les inégalités sociales pour des raisons idéologiques que de faire constamment cette confusion …



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          QaviQeQuarQo QaviQeQuarQo 9 avril 2014 23:52

          deviendrais tu existentialiste satrien machiavel ?



          Je suis d accord a peu près sur ce que tu as écris : la culture prend le pas sur la nature :
          Plus simplement et globalement, une personne forte sera en haut ou en bas de la société suivant si celle ci glorifie la force ou l intelligence.
          Mais il n empêche qu une personne A née faible, malade, laide et déficient motrice aura plus de mal dans n importe quelle société qu une personne B née "intelligente", forte et saine.
          C est prédispositions ne sont qu un terreau que la culture viendra ensemencer, mais c est un terreau tout de meme, 
          et non pas un receptacle vide pres a etre rempli par l education republicaine comme le voudrait nous faire croire les bobos.

          Pour imager, je parlerai de 10% de nature pour 90% de culture.


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          ffi 10 avril 2014 10:24

          On ne peut cultiver qu’une nature...
           
          Les relations nature/essence && culture/existence sont un peu plus subtiles que ça à mon avis. Il est clair qu’un champ de blé, ça ne se cultive pas comme un champ de vigne. Une plante, pour bien pousser, a besoin d’une existence qui soit conforme à son essence. Elle a des besoins spécifiques.
           
          Le jardinier qui cultiverait toutes les plantes de son jardin exactement de la même manière serait manifestement incompétent.
           
          Le point important ici est que l’homme, pour bien grandir, a besoin de l’amour de ses parents. Ses parents, il ne les a pas choisit. Mais il les aime pourtant.
           
          C’est une nécessité de sa nature qu’il soit aimé par eux.
          Or, ses parents le sont par une contingence existentielle.
          Donc une contingence existentielle peut devenir une nécessité de la nature.
           
          C’est là que le modèle naturaliste d’Aristote, largement repris par le socialisme, est dans les choux. Chez Aristote, la contingence est un accident qui ne fait que spécifier à la marge une nature prédéterminée. Or, je viens de montrer ici que, pour l’homme, la contingence existentielle, loin d’être un accident aléatoire et d’influence négligeable, est absolument essentielle et déterminante : elle est une nécessité pour cultiver sa nature.
           
          Le socialisme est mal à l’aise là-dessus. Il oscille entre la négation pure et simple de toute nature, mais méconnaît néanmoins toutes les contingences factuelles de l’homme réel et cherche à y substituer des abstractions. Mais on ne peut pas généraliser les contingences par l’abstraction. Elles sont par définition particulières à chaque existence.


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          maQiavel maQiavel1983 10 avril 2014 12:30

          @daviduardo

           

          -s il n empêche qu une personne A née faible, malade, laide et déficient motrice aura plus de mal dans n importe quelle société qu une personne B née "intelligente", forte et saine.

           

          R / Même cela n’est pas aussi simple. Il vaut mieux naitre dans certaine société malade laid et déficient moteur dans la classe supérieure qu’intéligent sain et fort dans une classe inférieure.

           

          -et non pas un receptacle vide pres a etre rempli par l education republicaine comme le voudrait nous faire croire les bobos.

           

          R /Non, je suis d’ accord dans mes exemple, je ne nie pas la nature mais je me méfie des interprétations culturelle de cette nature et de la naturalisation de phénomène culturel comme les classes sociales.

           

          Sinon rappelle-toi de cette portion du documentaire que tu avais posté ici. On voit bien l’importance du contexte social et environnemental.

           

          Et c’est encore plus vrai pour les humains, qui sont des animaux sociaux et qui ont plus cette particularité de produire de la culture.  L’humain a conscience de lui-même et de son environnement, il n’est pas guidé uniquement par ses instincts comme les autres animaux. La culture donne même un sens à ses instincts (ex : l’instinct de reproduction qui pour les monothéistes est une prescription divine, « multipliez vous et remplissez la terre »).

           

          L’homme a aussi la faculté de s’adapter à son environnement, vous mettez des lions au pole nord et ils ne survivent pas, vous  mettez des Ours blancs dans les tropiques et ils ne survivent pas non plus. Vous mettez des humains dans ces deux situations humains et ils s’adaptent.

           

          Le principal mode d’adaptation de l’ humain , c’ est par la culture qui codifie et module ses interactions sociales .En fonction de l’ environnement , il va adapterr son comportement avec ses semblables.

           

          C’est ce qui explique qu’il a existé tant de sociétés humaines différentes les unes des autres, naturaliser des formes de société est une erreur, ce qui est naturel, ce sont les liens sociaux puisque nous sommes des mammifères sociaux, par contre ce qui définit le contenu des interactions sociales relève de la culture.

           

          @ffi

           

          -On ne peut cultiver qu’une nature...

           

          R / Je ne suis pas d’ accord avec cela. On peut cultiver des pratiques contre nature comme l’homosexualité ou la zoophilie. Après tout on a connu des sociétés humaines ou la sodomie était très rependue

           


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          ffi 10 avril 2014 12:48

          Une société dont la culture serait exclusivement homosexuelle s’éteindrait en une seule génération. Ce n’est donc pas une culture au sens propre, puisque cultiver consiste à obéir aux règles pour faire survivre une espèce au-delà de l’extinction de ses individus particuliers.
           
          De fait, toutes les cultures d’aujourd’hui sont le propre d’espèces qui ont survécu collectivement. Donc, sans nature, pas de culture possible.
           
          Peut-on cultiver le néant ? Peut-on cultiver ce qui n’existe pas ?
          Il faut que la nature existe avant de pouvoir la cultiver.
          La culture n’existe que par une nature qui subsiste.


        • vote
          maQiavel maQiavel1983 10 avril 2014 12:55

          -Une société dont la culture serait exclusivement homosexuelle s’éteindrait en une seule génération.

           

          R /Exclusivement, bien sur mais ce n’est pas ce dont je parle. Je parle de ces sociétés qui cultivaient l’homosexualité comme pratiques sociales.

           

           

           

          - Ce n’est donc pas une culture au sens propre, puisque cultiver consiste à obéir aux règles pour faire survivre une espèce au-delà de l’extinction de ses individus particuliers.

           

          R / Je ne suis pas d’ accord avec cette définition de la culture. Ce qui assure la survie de l’espèce, ce sont les instincts (ex : instinct de survie, de reproduction etc.) et les instincts relèvent de la nature, ils n’ ont rien de culturels , ils sont commun à toutes l’ humanité alors que la culture est spécifique aux peuples.
           


        • 1 vote
          ffi 10 avril 2014 13:54

          Il ne faut pas confondre "cultiver" et "être cultivé".
          La pratique homosexuelle ne peut que cultiver une société fondée sur une norme hétérosexuelle pour subsister : c’est une forme de parasitisme.
           
          C’est un peu comme le virus qui cultive la nature d’un être vivant pour subsister.
          Le parasite cultive une nature. Le parasité est cultivé par sa nature.
           
          Si un parasite, qui dépend de l’espèce qu’il cultive, par mégarde provoque l’extinction de l’espèce assurant sa subsistance, alors il s’éteindra à son tour. Donc cultiver revient bien dans ce cas aussi à obéir aux règles qui permettent la subsistance de l’espèce cultivée. Si tu mets des engrais qui s’avèrent toxiques pour les plantes de ton champ, alors ton champ ne produira rien du tout. Tu n’auras alors rien cultivé, mais tout fait périr.
           
          Ce qui assure la survie, dans le cas de l’homme, c’est autant la nature que la culture, c’est autant l’instinct que ses coutumes, car l’homme ne se réduit pas à un animal qui serait dirigé exclusivement par l’instinct : l’homme a une intelligence et décide donc une partie de ses actes par des raisonnements qu’il peut acquérir culturellement. Il s’ensuit que l’intelligence intervient dans la survie. Mais pas nécessairement en bien : certaines maladies de l’intelligence (des pensées fausses) peuvent amoindrir cette aptitude.
           
          La distinction entre l’instinct et l’intelligence, n’est pas celle entre la nature et la culture, car l’homme est par nature intelligent. l’homme peut donc être cultivé sur le plan de sa nature physique, comme tout animal, mais également sur le plan de sa nature intellectuelle. L’homme, de ce point de vue, peut donc être parasité sur ces deux plans. Il y a ainsi deux parasitismes possibles pour l’homme : un parasitisme physique et un parasitisme spirituel.
           
          Une société dont la culture intellectuelle aura été totalement subvertie et rendue non fonctionnelle par divers virus spirituels peut ainsi être menée à sa propre perte.


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          maQiavel maQiavel1983 10 avril 2014 14:19

          -Il ne faut pas confondre "cultiver" et "être cultivé". 

          R/ Comprenons nous bien , je parle de culture càd l’ensemble des traits distinctifs philosophiques , affectifs , linguistiquesetc. qui caractérise un peuple , çàd un groupe humain historique. La culture est del’acquis alors que la nature est de l’odre de l’inné.La culture englobe les arts ,les coutumes , les mode de vie , les représentations du monde et tous ces éléments sont différentsd’un peuple à l’autre , la culture est relative !

          Par contre la nature des Humains est commune ( par exemple le fait que l’homme soit un mamifère social ) et audelà de cette nature commune , il y’a des particularisme individuels (ex : le génotype ).Les instincts relèvent de la nature puisqu’ils sont ce qui assure la pérrénitéde l’espèce !

          Donc je dis ceci : il a existé des cultures qui avaient donné une place importante dans leurs modes de vies à la sodomie , qui est pourtant une pratique contre nature. La culture peut donc s’ opposer à la nature.

          -Ce qui assure la survie, dans le cas de l’homme, c’est autant la nature que la culture

          R/ Ce qui assure la survie de l’homme et de toutes les autres espèces anmales , ce sont avant tout les instincts. Ensuite , des cultures peuvent donner un sens à ces instincts et elles le font souvent par ‘lintermédiaire de la religion (ex : l’instinct de reproduction dans le judaisme qui est expliqué religieusement par le verset «  multipliez vous etvremplissez la terre » et qui devient ainsi une recommandation divine , d’ autres peuples l’ ont expliqué de façon différentes ).


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          Chitine Chitine 10 avril 2014 15:52

          (à lire avec ton péremptoire)
          (je suis désolé pour le manque de clarté probable de certains passages ou de l’ensemble ; je prétendrai que cela vient d’un manque de compréhension. Ou que tout ceci ne constitue qu’un très court essai. Imparable)
          (ces remarques préalables ne peuvent être désignés comme des manœuvres faciles d’évitement de critiques futures)
          (cette dernière remarque non plus)
          .
          Il n’y a que de la nature.
          Ou il n’y a que de la culture.
          .
          La distinction nature/culture est le produit de l’expérience des choses et du temps à l’échelle humaine. Un temps court, sociologique et historique. Nous en avons besoin pour réfléchir et comprendre ce sur quoi on pourrait ou non avoir prise sur un temps court, comprendre la force d’inertie relative de ce qui prédétermine l’état actuel des choses.
          Sur un temps long, anthropologique et biologique, cette distinction n’a plus de sens.
          En tous cas si on accorde du crédit à la théorie évolutionniste en biologie.
          Par exemple, caricaturalement, le coup long de la girafe n’est qu’une culture de la pratique de manger des feuilles d’arbre inscrite génétiquement en nature biologique de la girafe. Mais le moment ou s’arrête la culture pour entrer en nature est ici un moment impossible à distinguer. C’est qu’il n’y en aurait pas.
          .
          Du coup parler d’"ordre naturel" pour justifier un ordre actuel n’a pas de sens.
          La nature sera tout ce qui aura été, inscrit au cours du temps.
          Il y a des ordres antécédents, des normes, des institutions qui orientent fortement, prédéterminent une façon d’être, mais aucune n’est par essence, donc aucune façon d’être n’est pas essence.
          .
          Nature et culture ne sont pas des concepts politiques mais épistémologiques, relatif à des cadres, à des séquences, à des états donnés d’un objet scientifique.
          Employés en politique pour argumenter la légitimité d’une orientation sociétale (c-à-d l’objet exclusif des débats politiques actuels), la distinction nature/culture est forcément foireuse car indéfiniment sujette à interprétation sans possibilité de résolution. La distinction N/C y constitue un problème en soi, inutile, dont on doit se passer...
          .
          ... en préférant le concept de "tradition".
          En désignant cette mémoire collective qui se transmet et s’enrichit en évoluant, un institué s’instituant sur une durée, un temps historique, la notion de tradition constitue l’alternative raisonnable à la stérile distinction N/C en politique.

          "La tradition" peut expliquer l’état donné des choses, l’inertie des choses, la résistance des choses, sans fermer la voie à l’évolution des choses.


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          ffi 10 avril 2014 16:50

          Pourtant, il y a bien un ordre naturel dont l’ordre culturel ne serait que trop mal inspiré d’ignorer.
           
          La Nature, c’est tout ce qui ne s’apprend pas.
          La Culture c’est tout ce qui s’acquiert.
          L’intelligence, elle ne s’apprend pas, elle est intrinsèque en l’homme.
          Ce qui s’acquiert sur ce plan chez l’homme est le savoir.
           
          L’intelligence en l’homme vient par sa nature.
          Le savoir en l’homme vient par sa culture.
           
          Le savoir chez l’homme peut devenir complètement faux.
          L’ordre culturel dans la société est alors en décalage par rapport à l’ordre naturel.
          C’est la décadence.
           
          Le concept de tradition ne nous en prémunit nullement.
          Une tradition peut être totalement fausse.
           
          On ne peut pas détacher totalement la culture de la nature.
          Comme il y a des lois de la nature, il y a donc des lois de la culture.


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          Chitine Chitine 10 avril 2014 17:02

          @ffi
          "Le concept de tradition ne nous en prémunit nullement.
          Une tradition peut être totalement fausse."
          .
          Fausse par rapport à quoi ?


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          Chitine Chitine 10 avril 2014 17:19

          @MaQiavel1983
          "Et c’est encore plus vrai pour les humains, qui sont des animaux sociaux et qui ont plus cette particularité de produire de la culture.  L’humain a conscience de lui-même et de son environnement, il n’est pas guidé uniquement par ses instincts comme les autres animaux."
          .
          "Ce qui assure la survie de l’homme et de toutes les autres espèces anmales , ce sont avant tout les instincts. Ensuite , des cultures peuvent donner un sens à ces instincts"
          .
          Tout ce qu’il y a de propre à chaque espèce animale dans son rapport à son environnement dans un but d’amélioration de ses conditions de subsistance, de reproduction, de communication (techniques de chasse, techniques de défense,
          techniques de séduction, techniques de communication, jeux d’apprentissage) ne peut-il pas être considéré comme de la "culture" dans le sens que tu lui donnes, juste moins sophistiquée ?
          —>
          l’ensemble des traits distinctifs philosophiques , affectifs , linguistiques etc. qui caractérise un peuple , çàd un groupe humain historique (...)La culture englobe les arts ,les coutumes , les mode de vie , les représentations du monde et tous ces éléments sont différentsd’un peuple à l’autre , la culture est relative !.
          .
          La culture humaine, si sophistiquée qu’elle en vient à développer ce que l’on considère comme de l’inutile (l’art, si tant est que l’art est inutile), n’est-elle pas une évolution de toutes ces pratiques de conservation de l’espèce ? Ni plus ni moins qu’une amélioration hyper-sophistiquée à la mesure de l’hyper-sophistication du système nerveux central qui caractérise l’humain ? N’est-elle pas un ensemble d’outil au service de l’instinct ?
          .

          Je pense pour ma part que les phénomènes "culturels", jusqu’au plus gratuits en apparence, ne sont que des extensions des pratiques de base nécessaires à la survie et je vois dans la culture sous toute ses formes (...)traits distinctifs philosophiques , affectifs , linguistiques etc. arts ,les coutumes , les mode de vie , les représentations du monde (...) des moyens d’amélioration - même imparfait, peu importe - des condition de perpétuation de l’espèce.
          .
          Jusqu’à l’art, le spectacle, que l’on pourrait imaginer comme une extension du système endocrinien antidépresseur,
          la fiction, en tant que simulation, comme une extension des jeux d’apprentissage
          etc.



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          QaviQeQuarQo QaviQeQuarQo 10 avril 2014 17:20

          Sinon rappelle-toi de cette portion du documentaire que tu avais posté ici. On voit bien l’importance du contexte social et environnemental.


          je suis agréablement surpris que tu t inspire d expériences éthologiques qui comparent les animaux et les hommes comme animaux sociaux !! 
          (je te la ressortirai smiley )


          Sinon, sur la nature et la culture, c est un sujet ardus.
          Je rejette les pensées modernes du tout déterministe (réceptacle vide qui se remplis par les divers influences qui nous détermineront dans notre cheminement),
          du tout éducationiste (réceptacle vide que l on peut remplir en vue d une finalité calculée)
          ou du tout existentialiste (réceptacle vide que l on se rempli soit même a notre guise)

          Le réceptacle n est pas vide, même si c est toujours difficile de déterminer l essence de l homme.
          J aime bien l idée :"il y a de la culture dans la nature et de la nature dans la culture", qui rejoint un peu ce que dit ffi : la vrai culture prémoderniste, pas la parasitaire, est inspiré de la nature, compose avec elle, ne va pas contre la nature de l homme, il y a de la nature dans cette culture.
          Et inversement, il est difficile de déterminer quelle est la vrai nature de l homme, peut etre que celle ci est changeante au fil du temps.
          Pas comme l entendent les modernistes, au bon vouloir de l individu, mais au fil des générations et faconné par les coutumes du long terme.



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          ffi 10 avril 2014 18:09

          Chitine : Fausse par rapport aux nécessités de la nature humaine.
          Une société qui établirait une culture absolument opposée aux nécessités de la nature humaine péricliterait rapidement.
           
          DavidEdourado : Théoriquement la nature est à la substance ce que la culture est à la forme. La Nature est mise en forme par la culture. La substance, c’est ce qui subsiste dans la chose en deçà du changement de forme et d’apparence. Donc la nature est ce qui ne change pas, elle subsiste.
           
          Mais chaque chose subsiste à travers sa manière propre d’exister.
          Donc il n’existe que des natures cultivées.


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          maQiavel maQiavel1983 10 avril 2014 18:25

          Ca devient de plus en plus compliqué. smiley

          Mais c’est très bien cela me permettra de précisez certaines choses et de réfléchir à d’autres.

          Chitine , je suis d’ accord avec vous sur beaucoup de chose , notamment le fameux ordre naturel qui n’ est qu’une justification d’un ordre socio culturel construit.

          Et là-dessus je répond à daviduardo que je rejette le tout déterministe et la fameuse théorie de la page blanche qui stipule que l’ on peut inscrire ce que l’on veut dans l’être humain, c’ est  à ce constructivisme radical que nous amène l’idéologie du genre selon laquelle l’homme n’ est que culture et la part de nature en lui doit être gommée. Mais je rejette avec la même vigueur toute naturalisation de phénomène culturel qui découle d’environnements sociaux, car c’est avant tout une technique pour légitimer des ordres sociaux pour des raisons purement idéologique.

          Là ou je suis en désaccord avec vous Chitine, c’ est lorsque vous dites « Sur un temps long, anthropologique et biologique, cette distinction( nature / culture) n’a plus de sens ». 

          Je pense au contraire que cette distinction n’a de sens que sur une étude de la totalité de l’histoire , en dégageant de cette étude ce que les hommes ont en commun , quel que soit le lieu et l’ époque , on peut déterminer quelle est la part de nature et de culture.

          Concernant votre exemple sur la sélection naturelle, l’environnement socioculturel a une influence sur l’expression des gènes et donc sur le phénotype, je suis d’accord avec vous là dessus mais c’ est lié aux contraintes extérieures !

          Ceci dit, je ne considère pas que la culture soi tune adaptation, voir une évolution des principes de conservations de l’espèce (donc des instincts) mais elle donne des explications culturelles.

          Je conçois la culture comme l’émanation de la conscience de soi, qui se manifeste par des pratiques religieuses, artistiques, philosophiques et surtout sociales.

          S’il était vrai que les phénomènes culturels n’étaient qu’une évolution hyper sophistiqué  des pratiques de base nécessaires à la survie, ils seraient identiques ou plus ou moins semblables en tout temps et en tout lieu, hors nous constatons que ce n’est pas le cas.

          La culture bantoue n’est pas la culture cheyenne qui elle même n’est pas la culture celtiques qui n’ est pas la culture Han qui n’ est pas la culture maori et ainsi de suite !

          Il y’a trop de différences culturelles entre les peuples pour déduire que toutes ces cultures sont issus d’un phénomène naturel commun.

          Pour finir, je répondrai à daviduardo sur ceci : «  je suis agréablement surpris que tu t inspire d expériences éthologiques qui comparent les animaux et les hommes comme animaux sociaux » !! 

          Comprenons nous bien, je n’ai pas plaqué des phénomènes culturels humains sur les rats et je n’ai pas non plus plaqué le comportement de rats pour expliquer la culture humaine, je maintiens cette attitude est absurde et conduit à des conclusions grotesques comme d’affirmer que la notion de propriété privée est naturelle.

          Dans le lien que j’ai mit, on montre simplement que la position sociale d’un rat dans un contexte environnemental donné n’est pas la même lorsque l’on change de contexte. Et il est évident qu’ il en est de même pour l’homme , il s’ agit surtout d’ infirmer l’idée d’ une supériorité ou d’une infériorité sociale naturelle (ce qui est un oxymore ) entre les individus , la position sociale d’un individus dépend du contexte environnemental (pour les hommes et les rats ) et culturel (spécifiquement pour les hommes). 


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          ffi 10 avril 2014 20:06

          La culture bantoue n’est pas la culture cheyenne qui elle même n’est pas la culture celtiques qui n’ est pas la culture Han qui n’ est pas la culture maori et ainsi de suite !
           
          Toutes les cultures ont développé de l’art, de la peinture et de la musique, des cosmogonies, des sciences et des techniques, des religions, du rituel et du sacré,...etc. Les différences de formes ne masquent pas l’unité du fond, qui est commun.
           
          Il y a bien une nature humaine unique.
          Mais celle-ci est mise en forme par les contingences existentielles.
          C’est cela que vous ne parvenez pas à comprendre.
          Vous croyez qu’il n’y a que les nécessités de la nature qui compte, alors que les contingences existentielles et culturelles sont absolument déterminantes, parfois bien plus que les nécessités naturelles elles-mêmes.


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          maQiavel maQiavel1983 10 avril 2014 20:28

          -Toutes les cultures ont développé de l’art, de la peinture et de la musique, des cosmogonies, des sciences et des techniques, des religions, du rituel et du sacré,...etc. Les différences de formes ne masquent pas l’unité du fond, qui est commun. 

           R / Et quelle est cette unité ?

          -Vous croyez qu’il n’y a que les nécessités de la nature qui compte, alors que les contingences existentielles et culturelles sont absolument déterminantes, parfois bien plus que les nécessités naturelles elles-mêmes. 

          R / Qu’entendez vous par contingences existentielles ?


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          ffi 10 avril 2014 21:30

          L’unité est dans le fait que toutes les cultures ont les mêmes sortes de productions : Art, Science, Religion, Organisation Politique,..etc.
           
          La contingence est ce qui fait "contact", ce qui se touche.
          Les contingences existentielles, ce sont donc les contacts, les rencontres, les fréquentations (mauvaises ou bonnes) que chacun fait pendant son existence.
           
          Pour faire un oxymore, qui soulignera notre difficulté à penser la chose dans notre langue qui a pris beaucoup du modèle d’Aristote,
          je dirais que les contingences existentielles sont essentielles pour l’homme.
           


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          Chitine Chitine 11 avril 2014 12:33

          @MaQiavel1983
          "S’il était vrai que les phénomènes culturels n’étaient qu’une évolution hyper sophistiqué  des pratiques de base nécessaires à la survie, ils seraient identiques ou plus ou moins semblables en tout temps et en tout lieu, hors nous constatons que ce n’est pas le cas.

          La culture bantoue n’est pas la culture cheyenne qui elle même n’est pas la culture celtiques qui n’ est pas la culture Han qui n’ est pas la culture maori et ainsi de suite !"

          .

          La géographie de l’environnement, les types de ressources naturelles, les types de rencontres inter-ethniques, les types d’accidents (climat, maladie...), etc.,

          toutes ces particularités pourraient expliquer qu’à partir d’un même principe d’optimisation des pratiques de conservation de l’espèce une variété de formes de ces pratiques se soient déployées. Des idiosyncrasies de forme, alors, mais pas de fond.

          .

          En parlant d’espèce, il faut que je précise qu’en matière de "nature" je ne conçois pas l’humain autrement que comme une séquence dans le continuum du vivant. L’"espèce humaine" est le concept qui représente la séquence [homo erectus ->homo sapiens sapiens]. 

          Dans la séquence totale du vivant qui part des premières combinaisons moléculaires qui vont former les acides aminés jusqu’à l’humain qui nous intéresse, distinguer nature et culture n’a pour moi pas de sens.

          Mais à l’intérieur de la séquence [homo], on peut effectivement apprécier un socle commun de nature et des différences de culture, puisqu’on a alors artificiellement fixé un état des lieux de nature, (la sous-détermination par des marqueurs biologiques et des possibilités de reproduction qui permettent à la science de classifier l’espèce) définissant ce que l’on appelle "humain", et à partir duquel on peut alors étudier des différences, dites"de culture".

          .

          " Sur un temps long, anthropologique et biologique, cette distinction( nature / culture) n’a plus de sens ». "

          Je n’aurais pas du y employer "anthropologique".

          .

          Tout ceci dit, je me rend bien compte que les nuances que je conçois et que j’explicite ici n’ont pas un grand intérêt opératoire (mais j’avais prévenu ! :) et, si tant est qu’elle aient une quelconque vérité, qu’elles n’enlèvent rien à l’intérêt de la distinction nature/culture en matière d’anthropologie, ethnologie, sociologie, etc.

          .

          Je cherchais avant tout une manière d’exprimer l’absurdité que je ressent quand je lis ou entend quelqu’un évoquer la distinction N/C pour des justifications de conceptions idéologiques. Invoquer la nature est pour moi toujours une erreur dans ce cas.

          D’une part parce que souvent on se plante quand on pense toucher des constantes universelles ("l’homme est ainsi fait blabla") et d’autre part parce que ça éloigne d’une conception symbiotique de la dynamique du vivant, à la faveur d’une conception créationniste, figée. Ce qui, politiquement, a des répercutions, notamment sur la conception écologique (et donc économique).

          .

          L’extrême individualisme de nos sociétés occidentales exprime que, bien que scientifiquement équipé de la connaissance de la dynamique évolutionniste du vivant, nous, individus des sociétés dites modernes et qui nous concevons à la pointe du progrès en tout, penchons en fait vers une conception créationniste (avec une certaine idée de Dieu ou pas, peu importe).

          peut-être du fait de la trop grande abstraction que constitue cette considération du continuum. Peut être du fait de l’habituation à la difficulté de se projeter dans l’avenir sur un temps long, et de ne pouvoir remonter que le cour d’une Histoire d’un humain trop proche de nous...




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          Chitine Chitine 11 avril 2014 12:46

          @ffi
          "Chitine : Fausse par rapport aux nécessités de la nature humaine.
          Une société qui établirait une culture absolument opposée aux nécessités de la nature humaine péricliterait rapidement."

          .
          Donc un ensemble de pratiques allant à l’encontre de la logique de conservation de l’espèce humaine. Fausse par incohérence, par contradiction fondamentale, par négation de soi. Ok je comprend.

          .

          Je ne soutiens pas que le concept de tradition comporte un quelconque pouvoir de solutionner quoique ce soit, mis à part la fatalité de l’écueil vers lequel nous mène un distinction N/C mal employée (par exemple dans un cadre inadéquat, comme celui de l’idéologie en politique), c-à-d l’essentialisation de l’humain.

          .Essentialisation qui conduit presque toujours au dogmes comportementaux dont les religions ce sont faites les spécialistes mais pas seulement, comme vous le démontre actuellement votre gouvernement socialiste et ses lubies totalement paradoxales d’un humain qui serait essentiellement indéterminé.

          L’humain serait traditionnellement déterminé. Pas besoin d’en passer par la nature.


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          ffi 11 avril 2014 17:04

          Comme je disais plus haut à Mac., chez l’homme, ce qui est essentiel, ce sont les contingences existentielles, c’est-à-dire ses rencontres, ses fréquentations, et en premier la famille où il naît : Surtout pendant l’enfance, il va mémoriser les manières d’être qui lui semblent les meilleures et les adopter.
           
          Cette mémorisation, réitérée à travers les générations et au sein des voisinages, aboutit à des habitudes sociales, à des us et des coutumes, à des habitus.
           
          De ce point de vue, les formes de sociétés subsistent à travers les époque, et on peut donc les modéliser logiquement comme on modéliserait des substances. La tentation est donc grande d’essentialiser ces habitus, ces us et ces coutumes.
           
          Mais ce ne sont que des pseudo-essences, liées non pas à une nature spécifique, mais à une créativité ponctuelle qui s’est étendue par les contingences de l’existence dans une société, puis maintenue en tant qu’habitude.
           
          Cela dit, bien que ce ne soit que des pseudo-essences, il n’en reste pas moins que leur force de cohésion est très grande, l’adhésion venant par l’amour que les générations ressentent les unes pour les autres.
           
          Cela revient à peu près à ce que vous dites.
           
          Mais je dirais que l’humain imite ce qu’il aime parce qu’il aime ça.
           
          Vouloir changer l’humain, c’est donc vouloir le priver de ce qu’il aime.


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          stalouk stalouk 9 avril 2014 15:18

          Alain de Benoist passionnant, merci du partage.
           


          • 3 votes
            maQiavel maQiavel1983 9 avril 2014 15:36

            Taisez-vous !!! smiley


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            Chitine Chitine 10 avril 2014 15:55

            XD 


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            ffi 9 avril 2014 21:29

            Pour illustrer le délire du socialisme, un extrait de wikipédia sur Charles Fourier.
             

            Il présente sa théorie comme résultant d’une découverte scientifique dans le domaine passionnel, parachevant la théorie de la gravitation d’Isaac Newton dans le domaine matériel. Dans le cadre de cette théorie dite de l’Attraction passionnée, l’univers serait en relation avec les passions humaines, qu’il reflèterait. Ainsi déclare-t-il possible de s’informer sur les situations passionnelles humaines en observant notamment les animaux et les plantes terrestres, et en appliquant à ces observations un raisonnement analogique dont il donne quelques clés.

            Fourier classe hommes et femmes en 810 catégories. Ces catégories correspondent à autant de passions, sous-passions, sous-sous-passions, etc., différentes. Sur cette base de 1 620 caractères qu’il appelle une phalange, il jette l’organisation des phalanstères composés, comme il se doit, d’autant de personnes.

            La terre de la Société harmonique sera divisée en trois millions de phalanstères, chacun regroupant 1 500 personnes

             

            C’est du Newtonisme transposé à la politique.

            Mais les lois de Newton sont des lois d’inerties.

            Or l’être vivant n’est pas inerte, il vit ;

            Des lois "à la Newton" dans ce domaine sont inadaptées.

            Ainsi, le socialisme part du principe de négliger la vie elle-même. Il propose un rationalisme froid pour une société de cadavres. Et on remarque également que son inspiration est Anglaise.

             

            C’est bien joli d’avoir de belles intentions, mais cela ne suffit pas. Encore faut-il une pensée un minimum réaliste...

             

            Si les phalanstères avaient fonctionné, il n’y en aurait partout. Mais la vérité est que cela n’intéresse personne et que donc ces expérimentations ont tourné court. Manque de surprise. Manque de piquant. Tout est y déjà prévu, tout y est déjà prédéterminé. Mais les gens ne voient pas la vie comme se mettre dans une case. Intuitivement, ils savent que ce genre de chose, ce sera pour le cercueil.



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