Le fait que tu te prétendes hors du clivage gauche / droite te range du
côté de la droite. Il y a un intérêt politique à nier ce clivage.
C’est pas ce que je nie. Faisant partie des "99%", des "pauvres", des "exploités" (même si je suis plutôt dans le haut du panier), je suis naturellement à gauche sur les questions politiques et sociales.
La droite, presque toujours au pouvoir depuis qu’elle a coupé la tête du roi, ne nie pas le clivage gauche/droite, mais l’a redéfini ! Donc je nie totalement le clivage actuel qui fait qu’à peu près 50% des pauvres votent à "droite" et 50% à "gauche" (et 100% contre leur intérêt en fait). Le clivage est entre peuple et classe dirigeante, quel que soit le parti. Cette classe, c’est une poignée de gens, avec leurs collaborateurs, et une formidable machine à formatage et résignation que sont les médias et l’éducation nationale, qui font disparaitre complètement les questions sociales du paysage, qui crée des individualistes incapables de réfléchir socialement (j’entendais ce matin des lycéens parler de gagner au loto, que le premier truc qu’ils feraient c’est de planquer leur pognon en Suisse pour ne pas payer d’impôt... et effectivement à aucun moment dans tes études, on ne t’apprend comment fonctionne la solidarité, les "acquis" sociaux, etc.).
Pourtant au final on se retrouve tous exploités, et on manifeste sur la dégradation sociétale ou sociale. Or, pour cliver, on dit que ce sont des manifs de droite ou de gauche (alors que globalement l’UMP se fout bien des dégradations sociétales, et le PS des dégradations sociales). Je suis pourtant persuadé que ces combats sont complémentaires, d’ailleurs je n’entends que des arguments défendant l’exploité des deux côtés. Voilà pourquoi j’aimerais que ces deux manifs, ces deux combats, ne fassent qu’un, et qu’une fois pour toute on re-sépare le pouvoir économique du pouvoir politique, c’est infiniment plus important que de se taper dessus pour savoir si le parti des ouvriers c’est le FdG ou le FN. Les gens réfléchissant à "droite" (sous-entendus dans les partis "de droite") doivent faire un pas vers les autres, pour comprendre en quoi il est important d’avoir des protections sociales, des machins garantissant le droit d’existence indépendamment de l’activité, et les gens qui réfléchissent à "gauche" doivent faire un pas vers les autres pour s’intéresser à ce qu’est un humain, ce qu’est la morale, à quoi ça sert de sacraliser certaines notions comme la famille, pour s’opposer à la marchandisation de tout et n’importe quoi, etc. Et quand on aura fait ça, on pourra réunir pour de bon la classe des exploités face aux dominants.
La classe sociale dominante n’a aucun intérêt à la démocratie, elle a
besoin au contraire du pouvoir politique pour pouvoir exercer sa
domination.
Les milices antifa se disent bien à "l’extrême-gauche" non ? Pourquoi s’en prendre aux portes-paroles du projet le plus démocratique qu’on connaisse, qui est de commencer à faire écrire les règles du pouvoir par les gens ordinaires (sur le plan économique) ? Au lieu de dire "c’est la faute aux gauchistes" ou "c’est la faute aux fachos", y’a mieux à faire non ? D’où l’incrustation des CC dans les manifs diverses.