Car l’héritage est le plus gros mécanisme fabricant de l’inégalité.
C’est faux, l’héritage fabrique de l’inégalité uniquement dans la mesure où il facilite la reproduction sociale en haut de la pyramide. A l’inverse, un ouvrier qui thésaurise précautionneusement pour permettre à ses enfants d’effectuer des études dans de meilleurs conditions, ou qui investit son maigre pécule dans un capital immobilier qu’il pourra transmettre à son fils, ne contribue pas à la reproduction sociale, c’est plutôt le contraire... A moins que l’on n’estime que ce fils d’ouvrier part avec un avantage injuste par rapport à un déshérité complet, mais là, on tombe dans une définition purement géométrique et absurde de l’égalité, et en outre inapplicable (sauf dans un contexte autoritaire).
C’est comme ces fils d’acteurs ou de producteurs qui expliquent que pour eux, "rester dans le métier" c’est exactement la même chose qu’un enfant de boulanger voué dès la naissance à reprendre l’activité commerciale de ses parents. Extérieurement, la logique peut sembler similaire, mais on sent bien que l’argument est biaisé dans la mesure où ces milieux sociaux sont trop différents pour être comparés. Le fils du boulanger n’a pas le même accès à la culture ni le même horizon d’avenir que le fils d’acteur.
Car il est indéniable que le libéralisme à fait croître la richesse de
tout le monde, mais plus vite pour certains que d’autres. Ca ne remet en rien en cause l’effet de ruissellement.
L’effet de ruissellement des richesses, ce n’est pas une loi physique, donc encore une fois, pas quelque chose d’absolu. Cela peut être vrai à une période et moins à une autre. Malheureusement, les libéraux confondent trop souvent l’économie et les sciences physiques.