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Commentaire de Joe Chip

sur L'Ukraine serait "sous occupation sioniste" selon cet homme


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Joe Chip Joe Chip 26 novembre 2014 23:32

Excusez-moi, mais quelle bouillabaisse ! En 10 lignes, vous confondez tout, les espaces, les périodes, les idéologies, comme si l’histoire du XIXème et du début du XXème siècle avait été une totalité logique et uniforme, en passant en outre à côté de l’essentiel sur la question du racisme.

Les colonialistes se trouvent majoritairement parmi cette mouvance traditionaliste, attachée a leur origine, et qui a construit dans le cas de la France le racialisme sur lequel a été construit le fascisme.

C’est bien ce que je dis, vous livrez une version fourre-tout de la généalogie du fascisme établi par les Sternhell, les BHL et son "idéologie française", etc. Vision structuraliste et anachronique de l’histoire qui est réfutée par la plupart des historiens sérieux.
Par ailleurs il est faux de dire que le colonialisme est issu des cercles bonapartistes et conservateurs, c’est précisément le contraire, la colonisation s’est effectuée au nom de l’idéologie saint-simonienne du progrès puis du messianisme des droits de l’homme qui nous conféraient un droit, non, le devoir de civilisation envers les "races inférieures" (Jules Ferry, homme de la droite la plus traditionaliste...) .
Il est d’ailleurs inutile de "droitiser" le racialisme du XIXème siècle, ou de vouloir l’associer fallacieusement à une idéologie comme la nationalisme. Le racialisme est avant tout un produit du darwinisme et de son application à l’espèce humaine (darwinisme social imprégnant toutes les politiques hygiénistes mises en place dans les pays protestants, comme l’Allemagne, la Suède, les USA, l’Angleterre... et ce bien avant Hitler !). Le racisme au XIXème siècle est une notion scientifique acceptée aussi bien par la droite que par la gauche mais justifié dans ce dernier cas par une idéologie progressiste héritée des Lumières. Ainsi on trouve aussi bien chez les darwinistes français un socialiste (Lapouche) qu’un conservateur (Gobineau) ce qui montre bien qu’il n’y a pas une "ontologie" strictement nationaliste du racisme. Les thèses racialistes sont en réalité marginales au sein du nationalisme traditionnel français et même rejetées par Maurras, qui condamne le racialisme "contraire à nos traditions" au même titre que l’expansion coloniale, et se montre très clair :

"Eh bien ! c’est le racisme qui a tort ; c’est nous, réactionnaires français, qui le déclarons."

Le nationalisme français est politique. Au contraire, en Allemagne, les théories racialistes rencontrent, confirment et fusionnent avec les présupposés messianiques du volkish et le délire d’appartenance du pangermanisme qui n’ont strictement aucun équivalent en France (mensonges répandus par BHL)
Même l’insoupçonnable Pierre-André Taguieff le reconnaît :
"Si le racialisme de Gobineau n’a pas fait école en France", c’est notamment du fait "de l’incompatibilité du nationalisme français, incarné par l’Action française avec toute forme de matérialisme biologique"

Vous racontez donc un peu n’importe quoi, cela dit sans vouloir vous offenser. Tout cela n’est que spéculation douteuse, sans valeur historique.

Le fascisme au sens historique du terme est une idéologie protéiforme qui puise indifféremment dans le socialisme et le capitalisme, dans le traditionalisme (hiérarchie) et le modernisme (exaltation de la machine et culte de la vitesse), dans la droite et la gauche, dans la bourgeoisie et le prolétariat... par conséquent les racines du fascisme sont multiples et il n’existe pas une essence historique "pure" du fascisme que l’on pourrait "isoler" tel un condensé chimique dans le magma de la vie politique française au tournant du XXème siècle, comme certains ont voulu le démontrer, ni même un "tronc commun" qui permettrait de remonter à une notion religieuse telle que "l’origine du mal".


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