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Commentaire de maQiavel

sur Discours de Vladimir Poutine à l'Assemblée Fédérale - VOSTFR


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maQiavel maQiavel 8 décembre 2014 18:25

Ce commentaire bien plus intéressant que le précédent :

Point 1 : je ne pense pas que le modèle des relations internationales correspond à la féodalité occidentale, je pense au contraire que c’est la féodalité correspondait au modèle des relations entre Etats (puisqu’ au fond les fiefs étaient de petits Etats).

Cela va bien plus loin que la féodalité occidentale, si on analyse les relations entre Etat, depuis le néolithique, on retrouve le même modèle (que ce soit la période des royaumes combattants en Chine, la période Sengoku au Japon, l’Afrique de l’ouest du temps de l’empire du Mali ou encore la guerre du Péloponnèse en Grèce etc etc).

Si on retrouve le même modèle, ce n’est pas par hasard. Il y’ a donc quelque chose qui amène les acteurs à avoir les suivre les mêmes comportements entrainant la similitude des événements, quel que soit le foyer civilisationnel et les différences culturelles.

Cette chose, on peut expliquer son existence comme suis très synthétiquement : de certains comportements élémentaires individuels des Etats (je considère là l’Etat comme une personne), nait un type particulier d’interactions basique dotées de règles élémentaires qui vont inférer sur le comportement global qui devient complexe et fait émerger une structure !

Cette structure possède une organisation logique mais implicite, un fondement objectif en deçà de la conscience et de la pensée générant certaines pratiques spontanée prédéterminant partiellement les actions des acteurs. Cela ne veut pas dire que les acteurs n’ont aucune liberté d’action et qu’ils sont totalement prédéterminé à agir dans un sens ou dans un autre mais cette libertés est limitée par ce contexte structurel.

Je vais essayer de donner un exemple très facile à comprendre celui du banc de poisson trois comportements sont nécessaires pour modéliser le banc :

 

1. L’Evitement  : ne pas heurter ses congénères et aux prédateurs.

 

2. La centrifugation  : chercher à se mettre au centre de la nué

 

3. L’ajustement des vitesses : aller à des vitesses proches de ses voisins.

 

 

En utilisant ces trois comportements modélisés par informatique pour chaque poisson, on obtient une dynamique similaire à celle d’un ban de poisson réel.

 

On peut modéliser les relations internationales en s’appuyant ainsi sur certains comportements dont le principal est la recherche de la survie. Sa propre  sécurité est garantie par la puissance. Cela implique que les États doivent augmenter leur propre puissance pour assurer leur défense et leur propre survie face à d’autres États potentiellement hostiles et plus puissants.

 

Par cela même, il n’existe pas de puissance strictement défensive, puisque l’augmentation de puissance d’un Etat est potentiellement dangereuse pour les autres (c’est ce qui explique la logique de la course à l’armement par exemple), un État qui augmente sa propre sécurité diminue mécaniquement celle des autres.

 

On peut donc dire que le modèle des relations entre Etats est animé par une dynamique que l’on pourrait qualifier de « pseudo-Darwinienne », c.à.d. que les entités qui le constituent sont en compétition constante, ce qui n’exclut pas la coopération qui est bien évidemment centrale et qui existent puisque  les intérêts convergents ne manquent pas , c’ est le fondement des alliances et des coalitions.

Ainsi , cela dépasse donc largement le cadre de la féodalité , de la géographie et de la culture , si on remonte à l’époque des premiers Etats officiellement connu en Mésopotamie , la même dynamique existe et c’ est parce qu’ une cité a pu en absorber d’ autre que l’ empire sumérien est né.

Les autres paramètres ne font que moduler cette dynamique générale en lui donnant certaines spécificités selon la civilisation, la culture, la géographie etc.

Point 2  :

Je mets les pieds dans le plat : je ne crois pas en l’existence  d’outil d’arbitrage des conflits internationaux qui permettraient aux moins puissants de défendre leurs intérêts vitaux face aux plus puissants. La seule manière de faire pour le plus faible est d’entrer dans une coalition.

Je ne crois pas en ces instances d’arbitrage parce qu’ils ne peuvent être neutre : l’ordre international n’a pas d’arbitre qui soit neutre et impartial. Et lorsque cet arbitre émerge, il n’est ni neutre ni impartial ,certains États peuvent atteindre une telle puissance qu’ils deviennent les hégémons et peuvent jouer ce rôle , mais le fait qu’ ils sont la puissance dominante fait qu’ ils auront un intérêt dans tout conflit et par définition, en jouant le rôle d’arbitre, il défendrons avant tout, non une conception de justice fondé sur une morale qu’ ils revendiqueraient mais leurs intérêts. 

Il s’en suit que ces institutions jouant le rôle d’arbitrage seront fatalement destinées à être au service des puissants. S’ils existent, c’est qu’ils découlent de rapports de force et si ces rapports de force se modifient, ces instances sont vidées de leur sens.

Si les Etats unis ne veulent pas respecter les instances internationales (même s’ils prétendent le contraire) ou les instrumentalisent, c’est que depuis la chute de l union soviétique, le strict respect des principes qui les régulent, elles devenaient un frein à la projection de sa puissance.

Si la Russie au contraire insiste pour que ces instances et les règles qui en découlent soient respectés, ce n’est pas par souci du droit mais parce qu’elle sait bien que ces règles sont un frein à la projection de puissance de son conçurent américain plus puissant.

Derrière ces débats sur la primauté du droit international sur la force se dissimule des logiques de Puissance, nous sommes en plein dedans. La question n’est pas de savoir si cette logique est acceptable ou pas, mais de savoir si elle est réelle.

Point 3 : La Biélorussie ou l’Ukraine sont indépendants formellement, cela est un fait, ils ont une administration, une armée, des institutions propres etc., ce sont des entités Etatiques, personne ne peut le contester. Un Etat qui contesterait la souveraineté de ces Etats et mènerait des actions en ce sens en y projetant sa puissance serait par définition impérialiste et s’il y parvenait, il en deviendrait le suzerain, reléguant ces Etats au statut de vassal.

On peut considérer comme vous que cette projection de puissance de la Russie vers ce que vous appelez la sphère Russe est légitime pour des raisons culturelles ou ethniques, d’autres peuvent penser autrement. La légitimité est de toute façon une notion relative.

-Que diriez-vous si une puissance extérieure quelconque organisait une sanglante guerre civile à Marseille, où, de surcroît, vous auriez de la famille ?

------> Marseille est sur le territoire de l’Etat Français donc l’exemple ne correspond pas. Si par contre un jour Marseille obtient son indépendance, la question serait différente : si l’Etat Français essayait d’y projeter sa puissance, ce serait une tentative de vassalisation par définition.

Ce que j’en dirai si par exemple une puissance extérieure comme l’Algérie essayait de la soustraire à la sphère d’influence Française ? Je trouverai cela sans doute inacceptable, mais cela ne changerai rien à ce fait : je serai pour que l’Etat marseillais soit un vassal de la France.

Pour le reste comme je le dis plus haut, il n’y a pas d’allusion à la morale, au Bien ou au Mal dans mon premier commentaire qui vous a visiblement irrité, je n’ai pas dis qu’il était injuste ou illégitime que la Russie essaie de conserver son influence sur certains Etats, je n’ai pas abordé la notion de justice ou de légitimité, je dis simplement que c’est logique.

concernant les terres peuplées de russes, russophones, qui partagent la même histoire et la même culture, ça va beaucoup plus loin que ça.

------> Il n’y a pas que des Russes et des russophones en Ukraine …


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