Ce commentaire bien plus intéressant
que le précédent :
Point 1 : je ne pense pas
que le modèle des relations internationales correspond à la féodalité occidentale,
je pense au contraire que c’est la féodalité correspondait au modèle des
relations entre Etats (puisqu’ au fond les fiefs étaient de petits Etats).
Cela va bien plus loin que
la féodalité occidentale, si on analyse les relations entre Etat, depuis le néolithique,
on retrouve le même modèle (que ce soit la période des royaumes combattants en
Chine, la période Sengoku au Japon, l’Afrique
de l’ouest du temps de l’empire du Mali ou encore la guerre du Péloponnèse en
Grèce etc etc).
Si on retrouve le même modèle,
ce n’est pas par hasard. Il y’ a donc quelque chose qui amène les acteurs à avoir
les suivre les mêmes comportements entrainant la similitude des événements, quel que soit le foyer civilisationnel et les
différences culturelles.
Cette chose, on peut expliquer son existence comme suis très
synthétiquement : de certains comportements élémentaires individuels des
Etats (je considère là l’Etat comme une personne), nait un type particulier d’interactions
basique dotées de règles élémentaires qui vont
inférer sur le comportement global qui
devient complexe et fait émerger une structure !
Cette structure possède
une organisation logique mais implicite, un fondement objectif en deçà de la
conscience et de la pensée générant certaines pratiques spontanée
prédéterminant partiellement les actions des acteurs. Cela ne veut
pas dire que les acteurs n’ont aucune liberté d’action et qu’ils sont
totalement prédéterminé à agir dans un sens ou dans un autre mais cette
libertés est limitée par ce contexte structurel.
Je vais essayer de donner
un exemple très facile à comprendre celui du banc de poisson trois comportements sont nécessaires pour modéliser le banc :
1. L’Evitement : ne pas heurter ses congénères
et aux prédateurs.
2. La centrifugation : chercher à se mettre au centre
de la nué
3. L’ajustement des vitesses :
aller à des vitesses proches de ses voisins.
En utilisant ces trois comportements modélisés par informatique
pour chaque poisson, on obtient une dynamique similaire à celle d’un ban de
poisson réel.
On peut modéliser les relations internationales en s’appuyant
ainsi sur certains comportements dont le principal est la recherche de la
survie. Sa propre sécurité
est garantie par la puissance. Cela implique que les États doivent augmenter
leur propre puissance pour assurer leur défense et leur propre survie face à
d’autres États potentiellement hostiles et plus puissants.
Par cela même, il n’existe pas de puissance
strictement défensive, puisque l’augmentation de puissance d’un Etat est potentiellement
dangereuse pour les autres (c’est ce qui explique la logique de la course à l’armement
par exemple), un État qui augmente sa propre sécurité
diminue mécaniquement celle des autres.
On peut donc dire que le modèle des relations
entre Etats est animé par une dynamique
que l’on pourrait qualifier de « pseudo-Darwinienne », c.à.d. que les entités
qui le constituent sont en compétition constante, ce qui n’exclut pas la
coopération qui est bien évidemment centrale et qui existent puisque
les intérêts convergents ne manquent pas , c’ est le fondement des
alliances et des coalitions.
Ainsi , cela dépasse donc largement le cadre de la féodalité
, de la géographie et de la culture , si on remonte à l’époque des premiers
Etats officiellement connu en Mésopotamie , la même dynamique existe et c’ est parce qu’ une cité a pu en absorber d’
autre que l’ empire sumérien est né.
Les autres paramètres ne font que moduler cette dynamique générale
en lui donnant certaines spécificités selon la civilisation, la culture, la géographie
etc.
Point 2 :
Je mets les pieds dans le plat : je ne crois pas en l’existence d’outil d’arbitrage des conflits internationaux qui
permettraient aux moins puissants de
défendre leurs intérêts vitaux face aux plus puissants. La seule manière de faire pour le plus faible est
d’entrer dans une coalition.
Je ne crois pas en ces
instances d’arbitrage parce qu’ils ne peuvent être neutre : l’ordre international n’a pas d’arbitre qui
soit neutre et impartial. Et lorsque cet arbitre émerge, il n’est ni neutre ni
impartial ,certains États peuvent atteindre une telle puissance qu’ils deviennent
les hégémons et peuvent jouer ce rôle , mais le fait qu’ ils sont la puissance dominante
fait qu’ ils auront un intérêt dans tout
conflit et par définition, en jouant le rôle d’arbitre, il défendrons avant
tout, non une conception de justice fondé sur une morale qu’ ils
revendiqueraient mais leurs intérêts.
Il s’en suit que ces
institutions jouant le rôle d’arbitrage seront fatalement destinées à être au
service des puissants. S’ils existent, c’est qu’ils découlent de
rapports de force et si ces rapports de force se modifient, ces instances sont vidées
de leur sens.
Si les Etats unis ne veulent
pas respecter les instances internationales (même s’ils prétendent le contraire)
ou les instrumentalisent, c’est que depuis la chute de l union soviétique, le
strict respect des principes qui les régulent, elles devenaient un frein à la
projection de sa puissance.
Si la Russie au contraire
insiste pour que ces instances et les règles qui en découlent soient respectés,
ce n’est pas par souci du droit mais parce qu’elle sait bien que ces règles
sont un frein à la projection de puissance de son conçurent américain plus
puissant.
Derrière ces débats sur la primauté du droit international
sur la force se dissimule des logiques de Puissance, nous sommes en plein dedans. La question n’est
pas de savoir si cette logique est acceptable ou pas, mais de savoir si elle
est réelle.
Point 3 : La Biélorussie ou
l’Ukraine sont indépendants formellement, cela est un fait, ils ont une administration,
une armée, des institutions propres etc., ce sont des entités Etatiques,
personne ne peut le contester. Un Etat qui contesterait la souveraineté de ces Etats et mènerait
des actions en ce sens en y projetant sa puissance serait par définition
impérialiste et s’il y parvenait, il en deviendrait le suzerain, reléguant ces
Etats au statut de vassal.
On peut considérer comme
vous que cette projection de puissance de la Russie vers ce que vous appelez la
sphère Russe est légitime pour des raisons culturelles ou ethniques, d’autres
peuvent penser autrement. La légitimité est de toute façon une notion relative.
-Que diriez-vous si une puissance extérieure quelconque organisait une
sanglante guerre civile à Marseille, où, de surcroît, vous auriez de la
famille ?
------> Marseille est sur le territoire de l’Etat Français donc l’exemple
ne correspond pas. Si par contre un jour Marseille obtient son indépendance, la
question serait différente : si l’Etat Français essayait d’y projeter sa puissance,
ce serait une tentative de vassalisation par définition.
Ce que j’en dirai si
par exemple une puissance extérieure comme l’Algérie essayait de la soustraire
à la sphère d’influence Française ? Je trouverai cela sans doute inacceptable,
mais cela ne changerai rien à ce fait : je serai pour que l’Etat marseillais
soit un vassal de la France.
Pour le reste comme je le
dis plus haut, il n’y a pas d’allusion
à la morale, au Bien ou au Mal
dans mon premier commentaire qui vous a visiblement irrité, je n’ai pas dis qu’il
était injuste ou illégitime que la Russie essaie de conserver son influence sur
certains Etats, je n’ai pas abordé la notion de justice ou de légitimité, je
dis simplement que c’est logique.
- concernant les terres peuplées de russes,
russophones, qui partagent la même histoire et la même culture, ça va beaucoup
plus loin que ça.
------> Il n’y a pas que des Russes et des russophones en Ukraine …