Notre dialogue sur l’endogénéité m’a fait penser à cette citation de Saint Augustin : « A force de tout voir, on finit par tout supporter.
A force de tout supporter, on finit par tout tolérer.
A force de tout tolérer, on finit par tout accepter.
A force de tout accepter, on finit par tout approuver. »
Pierre-Joseph Proudhon pensait, quant à lui, que ce sont les institutions qui font les hommes ; il n’avait pas, pour ainsi dire, d’avis tranché sur l’état de nature ; l’homme n’est ni bon ni mauvais par nature.
Par contre, vous avez écrit : « Il ne s’agit pas tant de transformer les personnes que de les livrer à eux-mêmes et à leur conformisme spontané. » Validez-vous le scepticisme du libéralisme théorico-originel à propos de l’état de nature ? Bien que ce scepticisme amène à considérer que les hommes livrés à eux-mêmes auraient plus tendance à se faire la guerre qu’à faire preuve d’un quelconque conformisme.
Peut-être entendez-vous par conformisme une aptitude appuyée sur une naïveté plutôt naturelle chez les hommes consistant entre autres à croire à la bonne foi de ceux qui sont censés les représenter — politiquement, syndicalement, etc.