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Anthony Michel sur le socialisme des origines

Anthony Michel, essayiste, auteur de plusieurs ouvrages dont Résigné et révolté et l'aNarque, était à Montpellier le 09/05/2015 pour une conférence portant sur le socialisme des origines.

 


Retrouvez son actualité et ses publications sur son site personnel : http://antoinechimel.hautetfort.com/

 

Retrouvez toutes nos autres vidéos, ainsi que l’agenda de nos prochaines rencontres et événements sur notre site officiel.

Tags : Politique Société Histoire Philosophie




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12 réactions à cet article    


  • 4 votes
    Éric Guéguen Éric Guéguen 1er juin 2015 11:30

    Bonjour et merci, c’était intéressant.
    Quelques remarques néanmoins :

     
    1. Je pense que la troisième partie est de trop. Il aurait fallu qu’elle fasse l’objet d’un fichier audio à part ;

     

    2. Attention, dans les images qui défilent, vous avez confondu Saint-Simon (duc) le mémorialiste et Saint-Simon (comte) l’économiste ;

     

    3. Sur l’explication entre liberté des Anciens et liberté des Modernes, je reste assez sceptique. L’auteur en dit trop ou pas assez. La première est un engagement politique, la seconde un désengagement que prônent à la fois Saint-Simon ET Constant.

     

    PS : Avez-vous été en contact avec Charles Robin ?


    • 3 votes
      Université Réelle Université Réelle 2 juin 2015 12:28

      Merci beaucoup pour vos remarques.je transmettrais cela à l’intervenant.

      Sinon, oui nous connaissons Charles, c’est un ami à nous.

      Par ailleurs je crois avoir vu une intervention de votre part au cercle aristote, afin de présenter l’édition d’une ouvrage. Si cela vous dis, nous sommes ouvert à vous accueillir à Montpellier afin de présenter une intervention.

      bien à vous

      @Éric Guéguen


    • 2 votes
      Éric Guéguen Éric Guéguen 2 juin 2015 13:14

      @Université Réelle
       

      J’apprécie beaucoup l’invitation et vous en remercie. Si l’occasion d’un passage à Montpellier venait à se présenter dans les mois à venir, je vous contacterais sans faute. Et je contacterai Charles Robin par la même occasion. Outre Michéa, il y a décidément du beau monde par chez vous.

      À bientôt, et merci encore !

      EG


    • vote
      Anthony Michel Anthony Michel 3 juin 2015 02:07
      Concernant la troisième partie (sur George Orwell), elle est présente pour notamment prouver que, durant le vingtième siècle, un certain héritage du socialisme originel avait été préservé même si, à travers l’oeuvre orwellienne, il faut quand même la relativiser pour des raisons évidentes comme l’absence, dans celle-ci, d’une allusion directe aux « socialistes utopiques ».

      Concernant, sinon, le passage sur la dialectique appliquée aux analyses complémentaires de la « liberté des anciens » et la « liberté des modernes », je comprends bien qu’on puisse trouver que j’en ai « trop ou pas assez » dit, dans la mesure où l’on peut en attendre plus sur la synthèse qui consiste à vouloir extraire uniquement le meilleur de ces deux conceptions de la liberté sur le plan de la moralité et de sa pratique politique, même si, alors, on sort du sujet de la conférence. 
      Les écrits que je souhaite finaliser cette année — d’où une prochaine publication — forment justement ma synthèse personnelle sur la question. Il ne s’agit pas, pour moi, d’idéaliser l’une ou l’autre des libertés — la première contenant certaines caractéristiques inadaptées au monde actuel, et la seconde extrapolée culturellement et économiquement par l’oligarchie libérale qui nous gouverne actuellement — mais de chercher une ligne philosophique, et même politique, décente, raisonnable et lucide à propos des erreurs du passé, afin de chasser la déshumanisation causée par la technologie au nom du progrès (technologisme), le progrès au service du néolibéralisme (progressisme) répandant injustices sociales et économiques ainsi qu’une atomisation des groupes sociaux et des individus sur les plan éthique et plus généralement culturel (mondialisme).
      Ainsi, dans la lignée d’un Orwell, je peux donner quelques éléments qui constituent la synthèse qui ici nous intéresse :
      – le respect de la dignité et de la vie privée, évidemment toujours menacées par les totalitarismes (et le précédent néolibéralisme n’est peut-être pas totalement démuni de postures totalitaires) ;
      – le sens du langage populaire, à vouloir résistant voire rebelle face au langage officiel lorsqu’il ne sert qu’à faire subsister le pouvoir de la précédente oligarchie ;
      – le sens du passé permettant notamment de rappeler les origines du précédent langage populaire mais aussi de ne pas oublier et de respecter les formes de fraternité qui ont existé ici et là face aux oppressions étatiques ou impériales ;
      – le sens du partage afin d’entretenir les précédents sens et ce qui irrigue, dans la vie quotidienne et pratique, la décence des classes populaires.
      Ainsi, la synthèse nous invite à bien revoir ce qu’on entend par « bon sens », « bien commun », à reprendre notre destin en main (méfiance à l’égard de ceux qui nous gouvernent) pour « socialiser la société » (quand la commune devient une vraie communauté) avec des outils aussi bien modernes qu’issus des traditions entretenant le plus la socialité primaire (échange ancestral).

      • vote
        Éric Guéguen Éric Guéguen 3 juin 2015 10:54

        @Anthony Michel

         

        Bonjour à vous et merci pour cette longue réponse, d’autant plus que mon commentaire était assez succinct, un peu lapidaire.

         

        Sur la troisième partie de l’entretien, je ne remets pas en cause son intérêt, mais je pense que les gens à l’avoir écoutée ont dû décrocher. C’est malheureux, mais il faut en permanence veiller à maintenir l’attention vis-à-vis de choses qui, de prime abord, ne paraissent pas intéressantes et essentielles à tout le monde (c’est une critique que je m’adresse aussi à moi-même).

         

        Pour ce qui est maintenant de la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes, vous avez raison, ce n’était qu’adventice (ou presque) dans votre exposé, mais j’ai focalisé dessus car c’est pour moi quelque chose de fondamental pour comprendre nos impasses politiques actuelles. C’est précisément dans ce qui distingue ces deux types de liberté que l’on peut, selon moi, le mieux analyser le "néo-libéralisme". Pour ma part, j’en déduis une forme singulière d’aliénation sociale ayant peu à voir avec le "totalitarisme". Il est tentant d’avoir recours à ce dernier pour nommer l’ennemi, mais je crois que c’est faire fausse route. Je disais récemment à quelqu’un ici même (sur Agoravox.tv) qu’il me semblait que l’une des caractéristiques essentielles du totalitarisme était son exogénéité. Je veux dire par là que le totalitarisme s’abat sur les individus dépossédés d’eux-mêmes (contre leur volonté dans les tenants et les aboutissants) et en fait véritablement des victimes.

        À notre époque, il y a une part de consentement des victimes (ils chérissent les causes de ce dont... gnagnagna...), nous sommes en présence d’un phénomène davantage endogène et d’un système socio-économique qui profite de la faiblesse des individus (devenus consommateurs hors-sol) plus qu’il ne les assujettit directement. Du moins l’assujettissement est-il davantage le résultat de comportements individuels revendiqués mais non assumés. Cela fait une grande différence, même si ce que nous connaissons demeure quelque chose à combattre.

        J’essaie de faire passer un article là-dessus en ce moment même sur le site de Boulevard Voltaire.

         

        Bien à vous,

        EG


      • vote
        Anthony Michel Anthony Michel 4 juin 2015 13:29
        Votre remarque est intéressante. Je suis d’accord pour dire qu’il faut faire attention de ne pas utiliser « n’importe comment » les mots « totalitarisme » et « totalitaire ».
        En fait, tout dépend où l’on met le curseur de la conscience. Si je suis conscient qu’on bafoue mes libertés alors je reste toujours plus libre que celui qui n’en est pas conscient.
        Les hommes enchaînés dans la Caverne (du mythe platonicien) sont consentants à leur condition. Mais alors il existerait un consentement libre et un autre, conséquence d’un lavage de cerveau.
        En outre, la dimension absolutiste du totalitarisme peut nous amener à considérer que le phénomène totalitaire se fait en deux temps : il est d’abord exogène puis endogène. 
        Sauf qu’il est vrai que le phénomène anthropologique néolibéral, s’il est endogène — et je suis d’accord avec vous pour le qualifier ainsi —, il ne succède pas à une dictature militaire prônant explicitement son uniformisation idéologique, radicale et forcée de la société. Et en même temps, ce phénomène se renforce à chaque mutation importante du capitalisme, avec toute la violence économique associée et bel et bien ressentie par les populations dont certains bastions entretiennent une conscience sociale. Il faut voir aussi si le néolibéralisme pratique est démuni de toute origine idéologique. Il faut revoir alors ce qu’on appelle par idéologie. Le libéralisme théorico-originel de Thomas Hobbes est-il idéologique ? Si non, une « idéologie libérale », si elle existe, ne l’a-t-elle pas succédé, en s’inspirant de sa pensée ?
        Une des originalités du libéralisme culturel qui travaille, avec ses intellectuels médiatisés et ses politiciens sponsorisés par les néolibéraux économiques, c’est qu’il se veut séducteur, sympathique et bienfaisant dans le but de laver plus efficacement les cerveaux, prôner, de façon subliminale dans un premier temps, une inversion des valeurs avec une inversion du sens des mots.
        D’où notamment « la guerre » qui, en vérité, serait « la paix » (en faisant une allusion au roman La ferme des animaux, de George Orwell).
        D’où concrètement, à notre époque, la préférence judicieuse, par les tenants du pouvoir, d’un agent de leur pensée en tailleur – ou même en petite tenue – plutôt qu’en képi militaire. Et ceci parce que – selon les mots de Jean-Claude Michéa dans son entrevue pour la revue A contretemps de juillet 2008 – « le dressage capitaliste des classes populaires ne repose plus, prioritairement, sur l’action de la police ou de l’armée (sinon pourquoi la droite aurait-elle pris la peine de supprimer le service militaire ?) ». Les capacités de contrôle des industries « combinées du divertissement, de la publicité et du mensonge médiatique » sur le « temps de cerveau humain disponible » sont aujourd’hui « autrement plus redoutables que celles du policier, du prêtre ou de l’adjudant ».
        En fait, j’imagine que, quand vous parlez d’endogénéité concernant l’anthropologie néolibérale, ce n’est pas pour relativiser sa gravité. 
        Mais alors, si l’endogénéité est un phénomène plus grave que l’exogénéité (dans la mesure où l’on a intériorisé des comportements nuisibles), ne relève-t-il pas alors d’une logique totalitaire ? 
        Cordialement.


        • vote
          Éric Guéguen Éric Guéguen 4 juin 2015 22:37

          @Anthony Michel
           

          Bonsoir.

          Je vous confirme que l’endogénéité est à mes yeux bien plus grave que l’exogénéité. Précisément parce que l’asservissement se fait alors en profitant de la pente naturelle à chacun, celle de la facilité, de la mesquinerie, de l’allergie à l’effort et de l’envie d’avoir toujours plus. Et ceci fait toute la différence, car il ne s’agit pas tant de transformer les personnes que de les livrer à eux-mêmes et à leur conformisme spontané.

           

          Et pour répondre sur Hobbes, je crois en effet qu’on lui doit une bonne part de l’idéologie ambiante actuelle.

          Merci pour cet échange en tout cas.



        • vote
          Éric Guéguen Éric Guéguen 8 juin 2015 10:06

          @Anthony Michel

           

          Quand on parle du loup :

          http://www.franceculture.fr/emission-le-gai-savoir-la-ferme-des-animaux-orwell-2015-06-07

          C’était hier !! Quel esprit d’à-propos avons-nous ! smiley


        • vote
          Anthony Michel Anthony Michel 12 juin 2015 01:26

          @Éric Guéguen

          Oui, Orwell est un peu à la mode ces temps-ci, et c’est tant mieux.

          A noter, récemment, la création du Comité Orwell pour défendre le pluralisme et la vraie liberté d’expression dans le débat médiatico-politique.


        • vote
          Anthony Michel Anthony Michel 7 juin 2015 00:42
          Notre dialogue sur l’endogénéité m’a fait penser à cette citation de Saint Augustin : « A force de tout voir, on finit par tout supporter.
          A force de tout supporter, on finit par tout tolérer.
          A force de tout tolérer, on finit par tout accepter.
          A force de tout accepter, on finit par tout approuver. »

          Pierre-Joseph Proudhon pensait, quant à lui, que ce sont les institutions qui font les hommes ; il n’avait pas, pour ainsi dire, d’avis tranché sur l’état de nature ; l’homme n’est ni bon ni mauvais par nature. 

          Par contre, vous avez écrit : « Il ne s’agit pas tant de transformer les personnes que de les livrer à eux-mêmes et à leur conformisme spontané. » Validez-vous le scepticisme du libéralisme théorico-originel à propos de l’état de nature ? Bien que ce scepticisme amène à considérer que les hommes livrés à eux-mêmes auraient plus tendance à se faire la guerre qu’à faire preuve d’un quelconque conformisme.

          Peut-être entendez-vous par conformisme une aptitude appuyée sur une naïveté plutôt naturelle chez les hommes consistant entre autres à croire à la bonne foi de ceux qui sont censés les représenter — politiquement, syndicalement, etc.


          • vote
            Éric Guéguen Éric Guéguen 7 juin 2015 22:53

            @Anthony Michel
             

            Bonsoir.

            Je ne souscris pas à la fable de l’état de nature. Pour moi, l’état de nature, c’est déjà l’état social. Et en bon aristotélicien, je suis d’accord pour dire que l’homme n’est ni naturellement bon, ni naturellement mauvais, mais naturellement divers, et qu’il y a donc une infinité de caractères portant chacun à être plus ou moins bon ou plus ou moins mauvais.

            En revanche, il me semble que nous sommes, toutes et tous, portés "naturellement" à en faire le moins possible et à nous en remettre le plus possible aux mouvements du troupeau. C’est un symptôme caractéristique des "démocraties" contemporaines.


          • vote
            Anthony Michel Anthony Michel 12 juin 2015 01:56

            @Éric Guéguen

            Je n’ai pas d’avis tranché concernant l’état de nature, je serais plutôt d’accord avec vous (et avec Proudhon). Aussi, je trouve intéressante l’approche de Jean-Jacques Rousseau. A noter que, contrairement à ce qui est dit parfois, Rousseau ne croyait pas l’homme bon par nature. J’ai tenté d’expliquer ça dans le dossier suivant : http://anthonymichel.fr/rousseau.htm

            J’ai compris, je crois, que vous dénonciez l’oligarchie occidentale — soient, plus « correctement » dit, les « démocraties européennes » — profitant de la tentation humaine et naturelle — et donc universelle ? — à la paresse et au conformisme (ou à un mixte des deux). Je méditerai là-dessus.

            J’en profite, pour l’heure, pour faire partager cet extrait d’entrevue de Jean-Claude Michéa (pour les Inrockuptibles le 18 mai 2014) qui rappelle deux intéressants concepts étasuniens, le soft power et le hard power, se rapprochant de ce qu’on dit sur l’endogénéité et l’exogénéité sociétale : « Le concept de soft power a été avancé par Joseph Nye en 1990 dans le cadre de ses réflexions sur les nouvelles formes de la puissance américaine. L’intérêt de ce concept – aussitôt repris par Collin Powell et les théoriciens du Pentagone – est de nous rappeler que les progrès planétaires du capitalisme s’expliquent aujourd’hui beaucoup moins par l’usage direct de la force et de la coercition (ce que Nye appelle le « hard power ») – usage qui n’a évidemment pas disparu – que par le pouvoir de séduction qu’exercent son imaginaire consumériste et son omniprésente propagande publicitaire. Il n’est effectivement pas nécessaire de mettre un policier derrière chaque adolescent moderne pour l’obliger à boire du Coca-Cola ou à mettre sa casquette de baseball à l’envers ! »



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